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lundi, 04 février 2013

Orwell sur pellicule


 

Article initialement paru sur RAGEMAG

 

Œuvre contre-utopique par excellence, 1984 de George Orwell a depuis longtemps connue une prospérité indéniable dans les salles obscures. Pas tant en termes d'adaptation qu'en celui d'influence. D'Alphaville de Jean-Luc Godard à Matrix des frérots Wachowski, en passant par Brazil de Terry Gilliam et Equilibrium de Kurt Wimmer, petite virée dans le cauchemar orwellien sur grand écran. Mais pas que...

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samedi, 26 janvier 2013

En chute libre

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« À condition de se poster aux bons endroits, le touriste est plus facile à exterminer que la vipère »

Jonathan Swift

 

Quel animal plus pernicieux et répugnant que celui de touriste ? Cet être vulgaire et cuistre ayant comme unique but de comparer les merveilles qu’il visite au guide de voyage qu’il trimbale partout, au lieu de les contempler. Ce lourdaud pathétique s’extasiant devant les devantures en toc des magasins censés reproduire la « culture d’origine » du pays qu’il visite. Ce beauf fatiguant, trépignant d’inquiétude s’il ne retrouve pas son McDo et son feuilleton préféré à l’autre bout du monde ; parce que le pauvre bichon est perdu sans les repères qui servent de boussoles à sa vacuité existentielle. Bref, cette part honteuse de l’être humain dont il serait bien prétentieux de s’exclure.

 

Ben Wheatley semble partager cette opinion puisqu’il nous gratifie, après le terrifiant Kill List, d’une savoureuse comédie, noire comme la gueule d’un mineur d’un film de Ken Loach, drôle comme un sketch de Benny Hill sous acide et méchant comme une rombière un samedi de soldes : le bien nommé Touristes.

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mardi, 15 janvier 2013

Miroir cinématique

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Voici ma participation au narcissique questionnaire du miroir de l'excellent cinéphile Ludovic Maubreuil. Un exercice plus difficile qu'il n'y paraît mais ô combien excitant.

 

1) Avez-vous déjà accroché chez vous une affiche de film ?

Oh que oui ! Et pas qu'un peu. Adolescent, les murs de ma chambre se couvraient du Seigneur des Anneaux, Matrix, Spiderman, La Guerre des mondes, Signes, Minorty report, Charlie et la chocolatrie, Sin City, Alexandre, Les Infiltrés, etc.

Désormais, Le Kid de Chaplin veille dans mon couloir et Harold Lloyd, dans Safety Last, est suspendu dans ma chambre. Mais, la plus belle est celle de La Dolce Vita de Fellini au-dessus de mon lit. Un beau cadeau.

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2) Quelle affiche, placardée à l'intérieur d'un film, préférez-vous ?

Je dirais la pochette de disque de 2001, L'Odyssée de l'espace dans Orange Mécanique. Bon, ce n'est pas une affiche mais là, à brûle-pourpoint, je sèche.

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lundi, 31 décembre 2012

Cimes cinéphiliques 2012

Un classement complètement subjectif, parfaitement arbitraire et, ma foi, sans grande utilité si ce n’est de jeter furtivement un regard en arrière sur cette année riche en œuvres magnifiques… mais aussi en beaux navets bien frais.

 

Sachant que je n’ai pas encore vu 4h44 d’Abel Ferrara et, qu’à mon humble avis, il s’immiscerait insidieusement dans cette liste.

 

Les liens renvoient soit à mes propres articles soit à ceux de bien plus estimables camarades de la Toile. (cliquez sur les affiches pour voir les bandes annonces)

 

Au sommet cette année

 

1) Take Shelter de Jeff Nichols : apocalypse anxiogiène et salvatrice

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2) I wish d’Hirokazu Kore-Eda : mélancolie estivale

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3) Oslo, 31 aout de Joachim Trier : limbes désespérées

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4) Holy Motors de Leos Carax : libre !

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5) Faust d’Alexandre Sokourov : enfer corporel

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6) Le Sommeil d’or de Davy Chou : rêves intemporels

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7) Les enfants de Belleville d’Asghar Farhadi : singularitées contre société

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8) Moonrise Kingdom de Wes Anderson : amour aventureux

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9) Une famille respectable de Massoud Bakhshi : chute de l'empire persan

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10) Vous n’avez encore rien vu d’Alain Resnais : magie !

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mardi, 27 novembre 2012

Pourquoi bosser quand on peut aller au ciné ?

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« L'homme n'est pas fait pour travailler, la preuve c'est que cela le fatigue »

Voltaire

 

« Travail », c'est-à-dire, étymologiquement, tripalium : instrument de torture à trois pieux. C'est de cette souffrance fondamentale que traite la grande majorité des films liés à lui. Des Temps modernes de Charlie Chaplin à La question humaine de Nicolas Klotz en passant par The Navigators de Ken Loach et L'Adversaire de Nicole Garcia, tous critiquent, d'une façon ou d'une autre, cette nécessité économique soit-disant incontournable de la vie.

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vendredi, 09 novembre 2012

Déambulation diabolique

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« Pour lui comme pour Dieu sans doute, rien ne finit ou du moins rien ne se transforme que la matière, et les siècles écoulés se conservent tout entiers à l'état d'intelligences et d'ombres, dans une suite de régions concentriques, étendues à l'entour du monde matériel. Là, ces fantômes accomplissent encore, ou rêvent d'accomplir, les actions qui furent éclairées jadis par le soleil de la vie, et dans lesquelles elles ont prouvé l'individualité de leur âme immortelle. Il est consolant de penser, en effet, que rien ne meurt de ce qui a frappé l'intelligence, et que l'éternité conserve dans son sein une sorte d'histoire universelle, visible par les yeux de l'âme... »

Gérard de Nerval à propos de Goethe, dans son Introduction à l'édition de 1840 de Faust.

 

 

Lire les critiques de Christophe Lefevre et de Rémi & Goeffroy.

 

Sylvain Métafiot

samedi, 27 octobre 2012

Epuration festive

Epuration festive


« La culture, devenue intégralement marchandise, doit aussi devenir la marchandise vedette de la société spectaculaire. »

Guy Debord, La Société du spectacle

 

Que celui qui n’a jamais eu envie de prendre un flingue et de shooter dans le tas, à la manière surréaliste, me tire la première balle ! Franchement, qui n’a ressenti le goût du meurtre devant un enfant pourri-gâté, une vieille acariâtre, un adepte du tunning, un porteur du tee-shirt du Che, un intello sectaire, un élève d’école de commerce, un hippie, une racaille, une journaliste de mode, un fanatique religieux, un accro au portable, un supporter, ou Jean-Marc Morandini ? Cette sensation d’être constamment cerné par des cons. Franck, lui, a ressenti cette envie de carnage. Et il a décidé de l’assouvir, jusqu’à satiété. Voici le point de départ de God Bless America de Bobcat Goldthwait.

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mardi, 09 octobre 2012

Reflets passés dans un œil de briques

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« L’histoire est entièrement vraie, puisque je l’ai imaginée d’un bout à l’autre »

Boris Vian, Avant-propos à L’Ecume des jours


C’est à reculons que nous entrons dans Le sommeil d’or. Non pas que le propos du documentaire soit rebutant (encore que le cinéma cambodgien des années 1960-1970 peut décourager un public réticent aux films jugés « intello-chiant ») mais parce que le premier plan est un retour vers un pays lointain, le long d’une route filmée en « marche arrière », nous arrachant aux ténèbres pour nous plonger dans la lumière dorée de Phnom Penh et de ses gloires passées. Que reste-il de la production cinématographique cambodgienne d'avant 1975 ? Les vestiges de cet univers fantastique peuvent-ils encore parler ? C’est dans un monde peuplé de fantômes et de conteurs, de légendes et de guerres, un monde d’avant la barbarie Khmers rouges que nous entraine le cinéaste Davy Chou.

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mercredi, 12 septembre 2012

Le prix du sang

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Loin, très loin, des comédies sentimentales estivales pour adolescentes en chaleur (comprenez : « qui vont au cinéma non par goût mais pour se rafraichir de la température volcanique ») et des blockbusters assourdissants pour jeunes cons amateurs de pop-corn, le dernier film d’Asghar Farhadi nous offre un vrai et beau moment de cinéma (dernier film qui date en réalité de 2004 : les distributeurs français s’étant réveillés après les succès d’A propos d’Elly et d’Une séparation). Cet été ne fut pourtant pas avare en pépites cinématographiques (Holy Motors de Leos Carax, Faust d’Alexandr Sokurov, La servante de Kim Ki-Young, Kill List de Ben Wheatley, Moonrise Kingdom de Wes Anderson, La part des anges de Ken Loach, Guilty of Romance de Sion Sono, Adieu Berthe de Bruno Podalydès) et la puissance du drame néoréaliste de Farhadi fait incontestablement partie des meilleurs films sortis ces derniers mois.

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mardi, 27 mars 2012

Au Havre tout le monde vous entend crier

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Brrrr… Malgré la chaleur estivale je n’arrive pas à me dépêtrer de ce frisson qui me parcoure l’échine. Mon sang est comme glacé. Si vous craignez les grosses chaleurs allez donc vous réfugiez dans une salle obscure pendant 1h45 avec 38 témoins pour vous tenir froid. Résultat garanti. Le dernier film de Lucas Belvaux est l’adaptation libre d’un roman de Didier Decoinmais (Est-ce ainsi que les femmes meurent ? issu d’un fait divers à New-York qui a abouti à la création du 911) mais n’ayant pas lu l’ouvrage en question il ne sera pas fait état, ici, de la comparaison entre le livre et le film. Prenons plutôt l’œuvre de Belvaux telle qu’elle vient : rampant lentement vers nous, trouble et grimaçante, puis se dressant calmement pour nous pétrifier d’horreur.

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