Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

lundi, 25 décembre 2017

Terreur sous vide : Creepy de Kiyoshi Kurosawa

creepy.png

 

Article initialement publié sur Le Comptoir

 

Si le Diable se cache dans les détails, le Mal, lui, se niche dans notre voisinage. C’est à travers le thème de l’horreur surgissant de la banalité que Kiyoshi Kurosawa développe l’intrigue de son dernier film : Takakura, un ancien détective devenu criminologue à l’université, emménage avec sa femme dans un quartier paisible. Alors qu’un ex-collègue lui demande d’enquêter sur la disparition inexplicable de trois membres d’une même famille, sa femme trompe l’ennui en faisant la rencontre de leur nouveau voisin, Nishino. À partir de cette situation initiale va se dérouler un jeu de piste filandreux reliant l’enquête sur les disparus, la vie privée du couple et la personnalité trouble de leur voisin. Au point de faire radicalement chavirer le quotidien le plus tranquille. Car du simple malaise peut naître le cauchemar le plus atroce, d’agréables habitations se transformer en dédales de tortures, une famille se dissoudre dans le crime comme le plastique dans l’acide.

 

Jonglant avec facilité d’un genre à l’autre, Kurosawa délaisse ainsi “l’inquiétante étrangeté” des fantômes (SéanceKairoLoftVers l’autre rive, etc.), pour le thriller horrifique où la psychologie des personnages se révèle d’une complexité malsaine (à l’instar notamment de Cure et Shokuzai). Au sein même du film, porté par une mise en scène plus suggestive qu’explicite, les registres s’entremêlent : du polar classique l’histoire sombre lentement dans une sorte de bouffonnerie macabre qui doit tout au personnage fou et manipulateur de Teruyuki Kagawa. Et si la fascination hypnotique qu’inspire le tueur est d’une perversité maladive, la véritable épouvante semble être celle des recoins de noirceurs logés en chacun qui nous font basculer, de nous-mêmes, dans les pièges tendus à notre image.

 

Sylvain Métafiot

jeudi, 06 avril 2017

Lucas Belvaux : « L’extrême droite s’accapare et détourne les principes de la République »

L1007156.jpg

Article initialement publié sur Le Comptoir

 

Cinéaste engagé au style sobre et incisif, Lucas Belvaux se fait le témoin de drames individuels pour mettre à nu les affres sociaux d’une société rongée par le libéralisme économique, l’inculture de masse et le repli sur soi. À l’occasion de la sortie de son nouveau film, « Chez Nous », nous nous sommes entretenus du discours identitaire français d’aujourd’hui.

Le Comptoir : Chez Nous dresse le portrait d’une jeune infirmière précaire qui se met au service d’un parti nationaliste en vue des prochaines élections. C’est la banalisation grandissante de l’extrême droite en France qui vous a motivé à raconter cette histoire ?

Lucas Belvaux : Bien sûr, en partie. J’avais envie de faire le portrait d’une candidate qui va porter et représenter le discours d’extrême droite, s’en faire le porte-étendard à son corps défendant. Je voulais raconter une histoire personnelle : comment une jeune femme est impactée par la politique dans sa vie quotidienne, dans son engagement quotidien, malgré elle, pour des raisons qui ne sont pas exclusivement politiques.

L’autre axe, c’était de faire un instantané, un portrait d’un parti populiste aujourd’hui en Europe occidentale et en France en particulier. Et cela ressemble fortement au Front national.

Lire la suite

lundi, 13 février 2017

Le rire du Malin : The Strangers de Na Hong-jin

le comptoir,sylvain métafiot,le rire du malin,the strangers,na hong-jin,polar,fantastique,épouvante,burlesque,gokseong,jong-gu

 

Article initialement publié sur Le Comptoir

 

Dans la petite ville de Gokseong d’étranges meurtres sont commis : les habitants semblent atteints d’une frénésie barbare qui les fait s’entretuer sans raison apparente. Jong-gu, officier un peu pataud, soupçonne un Japonais reclus dans la forêt d’avoir empoisonné la population au point de la rendre démente.

 

Fasciné par les jeux de pistes dans lesquels s’abîment les tourments humains, Na Hong-jin fait partie de cette nouvelle vague de réalisateurs (avec Kim Jee-woon, Bong Joon-ho et Park Chan-wook) qui redéfinit radicalement les contours du cinéma sud-coréen, en imposant une violence formelle que l’on croyait réservée aux productions japonaises de Takashi Miike, Shinya Tsukamoto ou Sono Sion. The Chaser, son premier long-métrage, figurait déjà une course contre la mort face à un tueur en série dans un Séoul interlope et poisseux. The Murderer, son film suivant, collait aux basques d’un travailleur pauvre pris en chasse par la mafia locale et les autorités chinoises.

 

The Strangers est quant à lui tout simplement magistral dans sa manière de nouer les genres (le burlesque et l’épouvante, le polar et le fantastique) : le ton oscille constamment entre la comédie bouffonne et l’horreur pure, perturbant autant les repères des spectateurs que ceux des personnages. D’où la confusion mentale de l’antihéros qui de simple flic menant sa petite enquête voit toutes ses certitudes, et notamment son rôle de père, voler en éclat sous l’effet de la confrontation au Mal. Contamination, possession, destruction : la vision apocalyptique de Na Hong-jin se décline au pluriel, accentuant l’effroi visuel d’un labyrinthe de ténèbres qui ne semble épargner personne.

 

Sylvain Métafiot

samedi, 04 février 2017

Le poignard et la grâce : The Assassin d'Hou Hsiao-hsien

wu xia pian,Le Comptoir,sylvain métafiot,le poignard et la grâce,the assassin,hou hsiao-hsien

 

Article initialement publié sur Le Comptoir

 

Il est des films dont la sensualité picturale est si éclatante, la virtuosité scénique si déroutante, que l’œil peine à se réadapter à la triste réalité du monde. The Assassin fait indéniablement partie de ces œuvres qui marquent la rétine d’une beauté persistante longtemps après leur visionnage. « De quel sort avons-nous été victime ? » murmure-t-on en sortant de la salle.

 

Ensorcelé par une magie que l’on croyait oubliée, on peut néanmoins être décontenancé par une intrigue hautement complexe : sous la dynastie chinoise des Tang du IXe siècle, Nie Yinniang, experte en art martiaux, est chargée d’assassiner son cousin Tian Ji’an, gouverneur dissident de la province militaire de Weibo. Problème : Yinniang, malgré sa fidélité à l’ordre des assassins, demeure éprise de Tian Ji’an. C’est sur cette toile de fond politique que se tisse le dilemme moral de Yinniang, contrainte de choisir entre la voie de l’épée et celle du cœur.

 

S’inscrivant dans la noble lignée des wu xia pian (ces films de sabre chinois dont The Blade de Tsui Hark est le plus mémorable représentant), The Assassin a la particularité de reléguer, nonobstant leur maestria, les scènes de combat en arrière-plan de sa fresque historique. Le film se focalise davantage sur les délicates relations qui nouent le destin des personnages, s’attardant sur leurs paisibles activités quotidiennes et leurs manigances obscures, accordant enfin une place centrale aux sentiments contrariés de Yinniang qui l’amèneront à défier son maître et figure maternelle, précipitant son émancipation existentielle.

 

D’une élégance rare, la mise en scène de Hou Hsiao-hsien se fait contemplative, accordant une attention particulière aux détails les plus infimes de ce conte médiéval : le vent dans les arbres, le bruissement des vêtements, le ruissellement de l’eau, le piaillement des oiseaux, le souffle des lames qui s’affrontent. Un souffle calme et assuré qui parcourt de bout en bout ce récit épique, le transportant sur les rives mythiques d’une splendeur filmique que l’on croyait inaccessible.

 

Sylvain Métafiot

dimanche, 15 janvier 2017

Murielle Joudet : « Le cinéma gagnerait à redevenir décadent »

 

 

Article initialement publié sur Le Comptoir

 

Critique de cinéma pour le magazine « Chronic’art » et au sein de l’émission « Dans le film » sur le site Hors-Série, Murielle Joudet codirige, avec Jean-François Rauger, la programmation « Hollywood décadent » à la Cinémathèque du 14 décembre au 25 janvier 2017. Une quarantaine de films qui dévoilent avec un plaisir coupable la sujétion des névroses sexuelles et des passions déviantes sous le fard de la machine à rêves.

Le Comptoir : Selon vous, Hollywood entre en décadence à la fin des années 1950 et le sera jusqu’au terme des années 1960. Qu’entendez-vous par ce terme connoté négativement ?

Murielle.jpgMurielle Joudet : Le terme est d’abord né d’un sentiment que nous partagions avec Jean-François Rauger devant certains films américains des derniers grands maîtres hollywoodiens : Vincente Minnelli, John Ford, Billy Wilder, George Cukor, Jospeh L. Mankiewicz, Otto Preminger. Le sentiment d’être devant des œuvres amples, ambitieuses et en même temps totalement crépusculaires, habitées par une conscience malheureuse. Beaucoup de films sur Hollywood se font à cette époque-là et prennent en charge ce pli réflexif : le cinéma ne sera plus jamais comme avant. Les cinéastes tentent de mettre en scène la fin d’une époque et d’une certaine façon de faire du cinéma, chacun à leur manière, avec ce mélange bouleversant de lucidité et de déni, comme s’ils se disaient à eux-mêmes « essayons de faire encore un dernier film classique », un peu comme s’ils étaient les musiciens du Titanic. C’est très beau à voir car cela donne des films très bizarres, très intimes, inclassables. Je crois que c’est ce que nous voulions regrouper sous le terme de « Hollywood décadent », le sentiment de quelque chose d’étrange et totalement morbide. C’était aussi l’idée de trouver un terme permettant de penser cette période de transition. C’est toujours difficile de penser les transitions. On voit à peu près ce qu’est un film classique et ce qu’est un film du Nouvel Hollywood, mais qu’en est-il de films aussi étranges que Peyton Place ou encore Qu’est-il arrivé à Baby Jane ? Ils n’appartiennent à aucune de ces deux époques. On s’est dit qu’il fallait construire une petite maison pour héberger tous ces films. On voulait essayer de figer cette période de transition pour en faire un véritable moment de l’histoire du cinéma américain.

 

Au-delà de ce sentiment d’étrangeté, il y a les faits : l’essor de la télévision américaine, le rajeunissement du public dans les salles, le Paramount Decree, les rapports du docteur Kinsey sur la sexualité des américains, la fin du Code de censure Hays. Un monde meurt, les acteurs, les producteurs et les réalisateurs du classicisme hollywoodien vieillissent et ils emportent avec eux un système, une esthétique. D’où un deuxième moment dans la programmation, qui accueille une autre génération de cinéastes qui, pendant cette période, a fait des films inclassables : Robert Aldrich, Delmer Daves, Gordon Douglas, ainsi que Mark Robson dont la deuxième partie de carrière est très étonnante. Quelque chose meurt avec la première liste de cinéastes et quelque chose émerge avec ces derniers. « Hollywood décadent » est l’histoire de cet entre-deux.

Lire la suite

samedi, 31 décembre 2016

Cimes cinéphiliques 2016

 

Qui succède à Il est difficile d'être un dieu d'Alexeï Guerman au titre de meilleur film de l'année ? La réponse dans notre habituel top 10, suivi de son flop 10 tout aussi subjectif.

 

Au sommet cette année

 

1) Ma Loute de Bruno Dumont : Grand film de déséquilibrés, mélange génial de l'absurde et du burlesque, de l'humour noir rouge pétant et du bleu azur mystique.

top 10,flop 10,sylvain métafiot,cimes cinéphiliques 2016

 

2) The Assassin d'Hou Hsiao-hsien : À force de films sociaux grisâtres et de blockbusters saturés de CGI on avait presque oublié que le cinéma pouvait atteindre des sommets de beauté picturale.

top 10,flop 10,sylvain métafiot,cimes cinéphiliques 2016

 

3) Everybody Wants Some !! de Richard Linklater : Parenthèse enchantée d’une jeunesse maladroite et nonchalante filmée d'un regard nostalgique et bienveillant.

top 10,flop 10,sylvain métafiot,cimes cinéphiliques 2016

 

4) The Strangers de Na Hong-jin : Le tourment horrifique d'une pauvre âme confronté au Mal, prise au piège d'un tourbillon de noirceur entre nature et civilisation, burlesque et fantastique, démons et fantômes.

top 10,flop 10,sylvain métafiot,cimes cinéphiliques 2016

 

5) Mademoiselle de Park Chan-wook : La délicieuse et perverse réconciliation entre les infortunes de la vertu coréenne et les prospérités du vice japonais.

top 10,flop 10,sylvain métafiot,cimes cinéphiliques 2016

Lire la suite

samedi, 17 décembre 2016

La tôle et le sexe : l’irrépressible désir technique chez Cronenberg

gazettarium,abolire la réalité,amor fati,crash,cronenberg et le désir de la violence technique,existenz,jean brun,la liberté par l'autodestruction,la mouche,machine,métamorphose,puissance onturgique de la technique,science-fiction,screamers de peter weller,sexe,sylvain métafiot

 

Article initialement publié sur Le Gazettarium

 

S’il est admis que le progrès technoscientifique est généralement bénéfique à l’humanité, il faut cependant considérer qu’il peut aisément se retourner contre nous avec force et violence. L’innovation d’un côté et la sécurité de l’autre se livrent une course parallèle démesurée. La seconde essayant de rattraper la première par le biais de la prévention (dispositifs de contrôle techniques, déontologiques, législatifs, réglementaires, etc.) pour éviter de se satisfaire d’une simple réparation de dommages.

Lire la suite

samedi, 12 novembre 2016

Captain Fantastic : marin d'eau douce

captain-fantastic.jpg

 

Une comédie ? Une aventure initiatique ? Un conte social ? Captain Fantastic, le dernier film de Matt Ross, est un peu tout cela. Et pourquoi pas – prenons le titre au mot – un film de super-héros ? Plus précisément celui d'un homme brillant qui rompt avec la société en élevant ses (nombreux) enfants dans les bois, en-dehors de toute civilisation, afin de forger leur esprit et leur corps. Une famille de prodiges dont la mission principale consiste à « sauver » le corps de leur défunte mère afin de respecter ses dernières volontés.

 

Or, s'il est un personnage qui donne toute sa saveur au récit héroïque, tout en contrebalançant l'aspect souvent fade du super-héros, c'est bien celui du super vilain. Et notre fier Captain manque cruellement d'adversaire à sa taille. Qu'a t-il à affronter, lui et sa progéniture surdouée ? Un flic débonnaire un peu trop curieux, des beaux-parents chrétiens et protecteurs, une famille américaine « typiquement médiocre », soit un condensé de la middle class américaine engoncée dans ses stéréotypes. Le combat est inégal et le résultat vite anticipé. Car malgré les embûches scénaristiques que la petite troupe (fort sympathique au demeurant) affronte durant son voyage, le discours « provocateur » du film ne souffre aucune contradiction (c'est d'ailleurs le trait principal du long-métrage : ni la mise en scène, ni le montage ne le distingue) et ne s'adresse qu'à un public conquis d'avance.

 

On se plaît à imaginer ce qu'aurait répondu un chrétien du calibre de Chesterton, Teilhard de Chardin ou Gustave Thibon face aux moqueries faciles de la tribu rationaliste. Ou qu'un personnage bien écrit aurait expliqué la différence entre honnêteté et sincérité. Et croire que Noam Chomsky constitue le nec plus ultra de la subversion dans un monde où Théodore Kaczynski a écrit La Société industrielle et son avenir et Günther Anders L’Obsolescence de l'homme ne peut que faire lever les yeux au ciel.

Bref, ce n'est pas avec des poings en mousse qu'on se bat contre la civilisation industrielle.

 

Sylvain Métafiot

 

mardi, 01 novembre 2016

L’Odyssée de Clarke ou le mythe de l’altérité cosmique

 

Article initialement publié sur Le Gazettarium

 

De Nietzsche à Parménide, de Baudelaire à Platon, le voyage a longtemps été un enjeu des philosophes mais également un thème littéraire traversant les âges. De L’Odyssée d’Homère à L’Odyssée de l’espace d’Arthur C. Clarke, la filiation est évidente. Qu’il s’agisse de voyager sur la mer pour rejoindre Ithaque ou dans un vaisseau spatial aux confins de l’univers, tout n’est qu’une question de départ et de retour. Clarke fait ainsi de multiples références à l’œuvre d’Homère : le prénom du héros (Bowman, « l’archer »), le cheval de Troie, les sirènes, la perte de membres de l’équipage, etc. Tout comme la navigation sur la mer Égée du temps des dieux grecs, les voyages dans l’espace sont soumis aux aléas dangereux de l’univers : explosions d’étoiles, destructions de planètes, nouvelles formes de vie dans de nouvelles galaxies… Des périls qui entraînent une nouvelle perception de la terre et du cosmos, car la nature est essentiellement fragile et peut disparaître à tout instant. Ajoutons à cela, la conscience de la toute puissance de la science et de la technologie. Clarke fait évoluer ses personnages en lien direct avec les techniques les plus avancées. L’évolution des protagonistes n’est plus seulement interne à eux-mêmes mais dépend, en partie, des transformations extérieures.

Lire la suite

mardi, 29 mars 2016

High-Rise : there is no alternative

 

C'est une courte scène, situé au mitan du film, dans laquelle le docteur Robert Laing (Tom Hiddleston) se précipite dans son appartement, affolé, en sueur, les yeux rougis de frayeur, pour s'y barricader. Une anomalie passagère dans le comportement des habitants de la tour car – et c'est sans doute la principale source du malaise inhérent à High-Rise – en dehors de cette exception, personne ne panique. Du moment où la situation dégénère et la violence s'intensifie, personne n'appelle la police ni les secours, personne ne crie ou ne pleure, personne ne quitte la tour (pas même le docteur Laing, finalement résigné à repeindre son appartement).

 

Le basculement dans le chaos semble l'évolution inéluctable des rapports humains au sein d'une superstructure qui atomise les individus, segmente les catégories sociales, abêti les consciences et pousse à la compétition totale de tous contre tous. Une évolution parfaitement intégrée par ceux qui en subissent les conséquences puisque personne, absolument personne, ne songe à s'en extirper. Dans une folie absurde qui contamine tous les étages, tous les habitants se fondent dans ce nouvel état des choses délétère, comme glissant langoureusement dans un bain d'acide.

 

Amalgamés dans l'hédonisme de la consommation de masse, les habitants de la tour font du supermarché leur terrain de jeu sanglant, à la fois prémisse et prolongement d'une fête inextinguible et permanente, saturant de sa décadence chaque recoin de ce monstrueux building.

Franquin.jpg

Franquin 2.jpg

Le message est clair : au sein de ce système il n'y a pas d'autres alternative que de danser frénétiquement au bord du gouffre.

À moins d'en faire sauter les fondations.

 

Sylvain Métafiot