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samedi, 20 avril 2019

La pureté et la mort

La pureté et la mort, Jean-Paul Sarte, Les mains sales,révolution, assassin, intellectuel

 

HOEDERER

Pourquoi es-tu venu chez nous ? Si on n'aime pas les hommes, on ne peut pas lutter pour eux.

 

HUGO

Je suis entré au Parti parce que sa cause est juste et j'en sortirai quand elle cessera de l'être. Quant aux hommes, ce n'est pas ce qu'ils sont qui m'intéresse mais ce qu'ils pourront devenir.

 

HOEDERER

Et moi je les aime pour ce qu'ils sont. Avec toutes leurs saloperies et tous leurs vices. J'aime leurs voix et leurs mains chaudes qui prennent et leur peau, la plus nue de toute les peaux, et leur regard inquiet et la lutte désespérée qu'ils mènent chacun à son tour contre la mort et contre l'angoisse. Pour moi, ça compte un homme de plus ou de moins dans le monde. C'est précieux. Toi, je te connais bien, mon petit, tu es un destructeur. Les hommes, tu les détestes parce que tu te détestes toi-même ; ta pureté ressemble à la mort et la Révolution dont tu rêves n'est pas la nôtre : tu ne veux pas changer le monde, tu veux le faire sauter.

 

HUGO, s'est levé

Hoederer !

 

HOEDERER

Ce n'est pas ta faute : vous êtes tous pareils. Un intellectuel, ça n'est pas un vrai révolutionnaire ; c'est tout juste bon à faire un assassin.

 

Jean-Paul Sarte, Les mains sales, Folio Gallimard, p. 200

dimanche, 28 mai 2017

Porter le regard au-delà des limites

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Pour ma part, et ne pouvant parler qu’en mon nom propre, mon individualisme forcené m’empêche de prendre part à une quelconque révolution collective, qu’elle soit socialiste, citoyenne, insoumise, rétro-libertaire, post-vegan, ultra-numérique, néo-millénariste, rouge-ciel ou bleu-moutarde. Non pas que je décourage l’initiative (et encore moins les propositions de mes camarades) mais il est difficile de se donner des principes plus forts que son caractère quand celui-ci a l’héroïque consistance d’une paresseuse limace à l’assaut d’une petite feuille de laitue. De sorte que je ne peux accorder à ma révolte qu’un statut d’ordre strictement personnel.

 

À l’orée de cette nouvelle ère Macroniste (mélange d’arrogance libérale, de progressisme béat et de vide spirituel), d’aucuns se reconnaîtront peut-être dans ce sentiment accablant. Quitte à risquer l’auto-critique en place publique. En effet, accordant plus d’importance à mes goûts esthétiques qu’à mes maigres convictions politiques, j’estime Manfred, Jean des Esseintes et Oblomov de meilleure compagnie que Marx, Proudhon ou Sorel.

 

« On a cru voir en moi un anarchiste affilié à je ne sais quelle bande, alors que je suis un solitaire et doux rêveur ennemi de la vermine et toujours armé pour la combattre », précise un condamné à mort chez Léon Bloy.

 

Taraudé par mes contradictions intimes et foin d’une radicalisation “j’men-foutiste”, je consacre ainsi une bonne part de mon énergie à cultiver un mépris d’acier envers les ambitieux et les cuistres, les vertueux et les demi-habiles, les sectaires et les lâches. Soit mes semblables, mes frères. Et, comme on dit dans les livres, la famille s’est sacré. De sorte que l’amour des miens constitue un antidote à mes accès de cynisme. Je dois donc m’y résoudre : je ne suis pas à la hauteur de ma misanthropie. Même si la sensation d’être étranger au temps présent persiste. « Nous autres enfants de l’avenir, se demande Nietzsche, comment pourrions-nous êtres chez nous dans pareil aujourd’hui »

 

Alors que faire ?

 

Peut-être penser contre soi-même lorsque l’air est saturé de certitudes idéologiques, désirer le Sublime là où l’Utile règne en maître et, plus généralement, opposer de la résistance à toute son époque. Voilà ce que j’appelle “prendre les armes”. En somme, vivre contre son temps, demeurer inactuel et désinvolte.

 

Rude tâche pourtant que d’aller voir ailleurs pour y trouver du nouveau tant l’horizon est bouché par la lourde enceinte sur laquelle la “Réalité” a tyranniquement gravé ses lettres. Malheur à qui préfère la légèreté d’une valse d’étoiles à étoiles que l’accoutumance gluante au royaume de la médiocrité.

 

Il ne semble pourtant n’y avoir d’autre urgence que de fracasser ce mur pour entrevoir les possibilités infinies de l’inconnu qui se cache derrière.

 

Sylvain Métafiot

 

Cette tribune a initialement été publiée dans un article collectif du Comptoir, à la suite de l'élection présidentielle française 2017

vendredi, 22 juillet 2016

Trois visions totalitaires : lecture croisée d’Orwell, Huxley et Zamiatine

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Article initialement publié sur Le Comptoir

 

L’essor éditorial fulgurant qu’ont connu les contre-utopies durant le XXe siècle provient du fait qu’elles ont confronté leur discours littéraire à la notion de totalitarisme à laquelle elles font écho. D’où l’intérêt de s’attarder sur les concordances entre les caractéristiques du totalitarisme et le récit fictif minutieusement détaillé des contre-utopies et, particulièrement, trois œuvres emblématiques de ce genre littéraire : « Nous autres » de Evguéni Zamiatine, « Le Meilleur des mondes » d’Aldous Huxley et « 1984 » de George Orwell.

 

Hannah Arendt.jpgLe totalitarisme désigne à la fois une notion (accédant à une véritable consistance conceptuelle avec l’ouvrage d’Hannah Arendt, Les Origines du totalitarisme en 1951) et une réalité historique, exclusivement moderne et radicalement inédite. Cette notion est toutefois rejetée par certains refusant toute comparaison, même globale, entre les régimes nazi et stalinien ; et, a contrario, élargie à l’excès par ceux qui voient sa main derrière chaque violence étatique. Elle concerne principalement l’Allemagne hitlérienne entre 1933 et 1945 et l’URSS stalinienne entre 1929 et 1953. Le terme de totalitarisme a d’abord été forgé par Mussolini afin de définir l’état fasciste comme une organisation intégrale de toutes les forces existantes, synthèse et unité de toutes les valeurs. Le totalitarisme demeure toutefois “autre chose” qu’une surenchère des tyrannies classiques. Le totalitarisme, ce n’est pas le despotisme associé aux techniques modernes de coercition et de communication, mais bien un stade supérieur dans la brutalité. Le fascisme italien, malgré ses prétentions, ne fut qu’une banale dictature.

 

Alfredo Ambrosi, Portrait aérien de Benito Mussolini en aviateur 1930.jpgPar conséquent, il convient de distinguer le totalitarisme des formes traditionnelles de régime liberticide et autoritaire et ainsi dépasser l’opposition facile entre totalitarisme et démocratie. Le totalitarisme n’est ni une tyrannie (un roi qui prend le pouvoir), ni un despotisme (basé sur le principe de terreur exercé de part en part et sur la diffusion totale du despotisme), ni une dictature (pouvoir despotique exercé de haut en bas), ni un absolutisme (pouvoir monarchique arbitraire “sans liens” mais pas “sans limite”). Il est bien plus que cela. Selon Hannah Arendt, ce régime, qui a constamment bénéficié du soutien des masses, a« manifestement pulvérisé nos catégories politiques ainsi que nos critères de jugements moraux » (La Nature du totalitarisme) en en révélant l’impensé. Reprenant à son compte les critères declassification des régimes de Montesquieu, Arendt voit dans la nature du totalitarisme « la terreur » et dans son principe« l’idéologie », les deux s’enracinant dans une expérience extrême de la condition humaine : la désolation. Les totalitarismes sont une réponse monstrueuse à la maladie du monde qui leur préexiste – monde qui a transformé la solitude en désolation : « La domination totalitaire […] se fonde sur la désolation, l’expérience d’absolue non-appartenance au monde, qui est l’une des expériences les plus radicales et les plus désespérées de l’homme. […] Elle est liée au déracinement et à la superfluité dont sont frappées les masses depuis le commencement de la révolution industrielle, et qui sont devenus critiques avec la montée de l’impérialisme […] et la débâcle des institutions politiques et des traditions sociales à notre époque ». Le totalitarisme peut être considéré comme l’évènement politique majeur du XXe siècle, celui qui nous fait changer de monde : « La terrible originalité du totalitarisme ne tient pas au fait qu’une “idée” nouvelle soit venue au monde, mais à ce que les actions mêmes qu’elle a inspirées constituent une rupture par rapport à toutes nos traditions ».
 

À ce titre, les contre-utopies seraient, selon la chercheuse Gladys Kostyrka, « une réponse littéraire critique à l’émergence de mouvements et de pouvoirs totalitaires ». C’est au sortir de la Première guerre mondiale, alors que s’érodent les valeurs et les certitudes de l’Occident moderne, que ces œuvres se développent, constituant un acte (et une dénonciation) politique de leur temps simultanément à l’exercice littéraire. Si nous retenons les ouvrages typiques de la contre-utopie (Nous autres, Le Meilleur des mondes et 1984) c’est qu’à eux trois ils regroupent les six caractéristiques fondamentales du totalitarisme : l’idéologie du parti unique, la violence systématique adossée à la terreur omniprésente, l’impérialisme exponentiel, le nihilisme couplé à la négation de l’altérité, la propagande et la manipulation du langage, le négationnisme.

 

« Tout totalitarisme traverse par intermittence l’utopie. Et tout dictateur fabrique de l’utopie dans la mesure où il s’éloigne de son bureau politique, lequel lui fournit habituellement du lest en le collant au sol ». Gabriel Venaissin, revue Esprit, 1953

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dimanche, 19 octobre 2014

Festival Lumière 2014 : l'effroi, la cloche et la révolution

 

 

La poésie macabre des Yeux sans visage (1959) de Georges Franju et la décrépitude sans larmes du CNP des Terreaux.

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*

 

Qu'est-ce que j'ai fait pour mériter ça ? (1984) où la comédie sociale à l'italienne de Pedro Almodovar dans laquelle Carmen Maura se révèle le double espagnole de Maria Magnani : combative, belle, émouvante.

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mardi, 20 mai 2014

Bernanos et l’illusion de la liberté

 

« La Machinerie est-elle une étape ou le symptôme d'une crise, d'une rupture d'équilibre, d'une défaillance des hautes facultés désintéressées de l'homme, au bénéfice de ses appétits ? Voilà une question que personne n'aime encore à se poser. »

 

Georges Bernanos aimait le peuple. Cet amour transpire dans ses romans. Et c’est à la faveur des humbles contre les puissants que sa férocité pris corps. C’est pour défendre ce peuple modeste contre la barbarie de la technique, de l’argent et de la production illimitée que ses pamphlets virent le jour.

 

Si trois de ses œuvres romanesques furent adaptées au cinéma (Journal d’un curé de campagne de Robert Bresson en 1951, Mouchette du même Bresson en 1967, et le scandaleux Sous le soleil de Satan de Maurice Pialat en 1987), la déclinaison théâtrale fut plus rare.

 

Grâce soit donc rendue à Jacques Allaire pour l’audace de mettre en scène, au théâtre de la Croix-Rousse, deux essais trop méconnus de l’écrivain afin de « réveiller l’inquiétude » de nos contemporains : La liberté, pour quoi faire ? et La France contre les robots. Des textes politiques qui frappent à la gorge par leurs interrogations perçantes sur la société moderne. Bernanos nous heurte par ses remises en questions sur notre mode de vie effréné qui a détruit toute vie intérieure donc toute liberté. Son style flamboyant ne pouvait être déclamé que lors du bien nommé festival Les Grandes Gueules.

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vendredi, 09 mai 2014

Gharraa Mehanna : « La révolution égyptienne a été annoncée par les écrivains »

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Entretien sur le témoignage romanesque de la révolution égyptienne.

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mercredi, 20 novembre 2013

Politique cinématique

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JFK d'Oliver Stone

 

Après le questionnaire du Miroir interrogeant le cinéma lui-même, Ludovic Maubreuil nous propose un questionnaire portant sur le cinéma politique. L'occasion de triturer une nouvelle fois notre mémoire cinématographique.

 

1) Quel film représente le mieux à vos yeux l'idéal démocratique ?

Le Dictateur de Charlie Chaplin s'impose, notamment lors du discours final lorsque Chaplin tombe le masque du double personnage et s'adresse directement au spectateur.

 

 


2) Au cinéma, pour quel Roi avez-vous un faible ?

Louis II de Bavière, alias Helmut Berger dans le sublime Ludwig de Luchino Visconti.

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Ainsi, qu'une tendresse particulière pour le mélancolique prince Salina dans Le Guépard du même Visconti.

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Bon, certes... Le Roi Scorpion a plus de pectoraux...

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samedi, 14 septembre 2013

Nous autres, enfants de la totalité


Article initialement paru sur RAGEMAG


Si Thomas More a créé l’œuvre utopique archétypale avec Utopia, le Russe Evguéni Ivanovitch Zamiatine peut être considéré comme son pendant contre-utopique avec Nous autres. La première grande contre-utopie du Xxe siècle est un monument de science-fiction politique, l'incarnation d'une nouvelle et radicale dimension romanesque contre le mythe du progrès.


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Retour au livre. Nous sommes au XXXVIème siècle, l’État unique règne sur une société parfaite, celle de la « dernière révolution », une ville monde où ni le plaisir ni la misère n'existent. Au sommet se trouve le Bienfaiteur (numéro d’entre les numéros), sinistre anticipation du stalinisme et caustique analyse de ce que, déjà, en 1920 recèle le système bolchevique. Le grand Guide est ainsi réélu tous les ans à la même date à l’unanimité et impose l’Harmonie à tous ses membres. L’ironie contre-utopique est de mise : là où règnent l’inversion et le faux-semblant, le Bienfaiteur est celui qui élimine les opposants, de la même façon que le « Big Brother » d’Orwell incarne l’espionnage et la répression.

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mardi, 18 juin 2013

Inéluctable fatuité

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« Un homme épouvantable entre et se regarde dans la glace.

- Pourquoi vous regardez-vous au miroir, puisque vous ne pouvez vous y voir qu'avec déplaisir ?

L'homme épouvantable me répond : - Monsieur, d'après les immortels principes de 89, tous les hommes sont égaux en droits ; donc je possède le droit de me mirer ; avec plaisir ou déplaisir, cela ne regarde que ma conscience.

Au nom du bon sens, j'avais sans doute raison ; mais, au point de vue de la loi, il n'avait pas tort. »


Charles Baudelaire, « Le Miroir », Le Spleen de Paris


Sylvain Métafiot

jeudi, 28 février 2013

Cinéma : paye ta place à 15 euros, sale pauvre !


 

Article initialement paru sur RAGEMAG

 

L’info est passée relativement inaperçue et, pourtant, symptôme parmi d’autres d’une putasserie capitaliste, elle mérite qu’on s’y arrête : le Pathé Wepler, à Paris, inaugure le ciné à deux vitesses en proposant des billets premium pour 2 euros de plus. En gros, si après une journée de boulot tu décides d’emmener Cynthia, la nouvelle stagiaire, se faire une toile et que t’aimerais être bien posé (c’est-à-dire au centre de la rangée principale), eh ben il faudra raquer 2 euros en rab. Sinon ? Tu seras relégué aux tréfonds de la salle comme un vulgaire clodo incontinent.

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