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mardi, 20 mai 2014

Bernanos et l’illusion de la liberté

 

« La Machinerie est-elle une étape ou le symptôme d'une crise, d'une rupture d'équilibre, d'une défaillance des hautes facultés désintéressées de l'homme, au bénéfice de ses appétits ? Voilà une question que personne n'aime encore à se poser. »

 

Georges Bernanos aimait le peuple. Cet amour transpire dans ses romans. Et c’est à la faveur des humbles contre les puissants que sa férocité pris corps. C’est pour défendre ce peuple modeste contre la barbarie de la technique, de l’argent et de la production illimitée que ses pamphlets virent le jour.

 

Si trois de ses œuvres romanesques furent adaptées au cinéma (Journal d’un curé de campagne de Robert Bresson en 1951, Mouchette du même Bresson en 1967, et le scandaleux Sous le soleil de Satan de Maurice Pialat en 1987), la déclinaison théâtrale fut plus rare.

 

Grâce soit donc rendue à Jacques Allaire pour l’audace de mettre en scène, au théâtre de la Croix-Rousse, deux essais trop méconnus de l’écrivain afin de « réveiller l’inquiétude » de nos contemporains : La liberté, pour quoi faire ? et La France contre les robots. Des textes politiques qui frappent à la gorge par leurs interrogations perçantes sur la société moderne. Bernanos nous heurte par ses remises en questions sur notre mode de vie effréné qui a détruit toute vie intérieure donc toute liberté. Son style flamboyant ne pouvait être déclamé que lors du bien nommé festival Les Grandes Gueules.

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lundi, 30 juin 2008

Manifestation anti-fascisme à Lyon

Cet événement c’est déroulé à Lyon, 1er arrondissement, mercredi 27 février 2008 : la vigilance doit être permanente !

Bruno_Gollnisch.jpg« La jeunesse emmerde le Front National ! ». Mercredi soir l’excitation est à son comble impasse de Flesselles, dans le quartier de la Croix Rousse. Environ 150 personnes, jeunes en majorité, se pressent dans la rue étroite afin de perturber le meeting de Bruno Gollnisch, membre du Front National et député européen, qui vient apporter son soutien a quelques têtes de listes FN de Lyon. Mais la soirée ne se déroule pas comme prévue.

En effet, après s’être rassemblés au Jardin des plantes à 18h00, de jeunes gauchistes (dont certains étudiants à Lyon II) entament une marche en direction du meeting en clamant des slogans sans équivoque : « Le fascisme est une gangrène ! On l’élimine ou on en crève ! »; « Pas de quartier pour les fachos ! Pas de fachos dans nos quartiers !». Cette dernière phrase semble répondre à la provocation de Gollnisch d’organiser un meeting à la Croix Rousse. Le sang de certains habitants de ce quartier, dont quelques uns sont présents ce soir, n’a fait qu’un tour à l’annonce de cette nouvelle. « Ici c’est la Croix Rousse ! Vous ne serez jamais les bienvenus ! Jamais ! » lance l’un d’eux.

Arrivés dans l’impasse de Flesselles à 19h15, les manifestants occupent le carrefour afin d’empêcher quiconque de se rendre au meeting. Face à eux, des vigiles du Parti les toisent du regard. Pourtant, malgré la tension, l’ambiance est décontractée et festive : on boit, on rigole, on envisage des solutions de replis invraisemblables en cas de violence manifeste de la part des militants FN ou de la police. Cette dernière ne tarde pas à arriver, tout d’abord sous la forme de simples patrouilles, puis la BAC (Brigade Anti-Criminalité) les rejoint, suivis enfin, aux alentours de 19h50, des CRS. Ceux-ci se mettent « en position » dans la rue Ornano sans intervenir, faisant face aux manifestants qui continuent de clamer leurs slogans anti-fascistes.

Quelques altercations (sans gravité mais impressionnantes) entre des adhérents/sympathisants du FN s’ensuivent : un homme, d’âge mûr, se rendant au meeting sort un pistolet mais est rapidement maîtrisé et écarté, tandis qu’un autre, se jette au milieu de la foule prétextant qu’on l’a frappé. Si le Front National semble représenter le degré zéro de la politique, le talent de comédien de ses membres ou sympathisants est admirable.

Soudain, des exclamations et des applaudissements s’élèvent de la foule. L’objet de cet enthousiasme : une dame âgée crie de toutes ses forces « Le fascisme ne passera pas ! ». Le combat contre « la bête immonde » n’a pas d’âge.

arton377-190x186.jpg20h00, le meeting devrait déjà avoir commencé et de plus en plus de gens se pressent pour y assister. La police étant restée passive depuis, décide de les « protéger » en formant un couloir de CRS devant le bâtiment. En réaction, les insultes fusent du coté des manifestants : « La police protège le Front National ! » ; « Police partout ! Justice nulle part ! ». La tension monte d’un cran lorsque des jeunes adhérents du FN se mettent à répondre par des saluts nazis et des chants fascistes. Malgré quelques jets de bouteilles de la part de gauchistes énervés et enivrés par l’alcool, le statu quo est maintenu : chaque « camp » se dévisage tout en s’injuriant, le cordon de CRS posté au milieu.

La suite n’est qu’un défilé saccadé de personnes se rendant au meeting sous les sifflets et les huées des manifestants anti-fascistes et sous la protection de la police qui semble résolue à ce simple rôle, sans réelle volonté d’interpellation, même si six cars de CRS arrivent en renfort et que certains policiers tirent, sans raison apparente, sur les chiens de jeunes punks.

Le face-à-face dure jusqu’à 21h00, le temps que les jeunes se dispersent calmement non sans lancer quelques derniers « No pasaran ! » énergique.

 

Sylvain Métafiot