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vendredi, 22 juillet 2016

Trois visions totalitaires : lecture croisée d’Orwell, Huxley et Zamiatine

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Article initialement publié sur Le Comptoir

 

L’essor éditorial fulgurant qu’ont connu les contre-utopies durant le XXe siècle provient du fait qu’elles ont confronté leur discours littéraire à la notion de totalitarisme à laquelle elles font écho. D’où l’intérêt de s’attarder sur les concordances entre les caractéristiques du totalitarisme et le récit fictif minutieusement détaillé des contre-utopies et, particulièrement, trois œuvres emblématiques de ce genre littéraire : « Nous autres » de Evguéni Zamiatine, « Le Meilleur des mondes » d’Aldous Huxley et « 1984 » de George Orwell.

 

Hannah Arendt.jpgLe totalitarisme désigne à la fois une notion (accédant à une véritable consistance conceptuelle avec l’ouvrage d’Hannah Arendt, Les Origines du totalitarisme en 1951) et une réalité historique, exclusivement moderne et radicalement inédite. Cette notion est toutefois rejetée par certains refusant toute comparaison, même globale, entre les régimes nazi et stalinien ; et, a contrario, élargie à l’excès par ceux qui voient sa main derrière chaque violence étatique. Elle concerne principalement l’Allemagne hitlérienne entre 1933 et 1945 et l’URSS stalinienne entre 1929 et 1953. Le terme de totalitarisme a d’abord été forgé par Mussolini afin de définir l’état fasciste comme une organisation intégrale de toutes les forces existantes, synthèse et unité de toutes les valeurs. Le totalitarisme demeure toutefois “autre chose” qu’une surenchère des tyrannies classiques. Le totalitarisme, ce n’est pas le despotisme associé aux techniques modernes de coercition et de communication, mais bien un stade supérieur dans la brutalité. Le fascisme italien, malgré ses prétentions, ne fut qu’une banale dictature.

 

Alfredo Ambrosi, Portrait aérien de Benito Mussolini en aviateur 1930.jpgPar conséquent, il convient de distinguer le totalitarisme des formes traditionnelles de régime liberticide et autoritaire et ainsi dépasser l’opposition facile entre totalitarisme et démocratie. Le totalitarisme n’est ni une tyrannie (un roi qui prend le pouvoir), ni un despotisme (basé sur le principe de terreur exercé de part en part et sur la diffusion totale du despotisme), ni une dictature (pouvoir despotique exercé de haut en bas), ni un absolutisme (pouvoir monarchique arbitraire “sans liens” mais pas “sans limite”). Il est bien plus que cela. Selon Hannah Arendt, ce régime, qui a constamment bénéficié du soutien des masses, a« manifestement pulvérisé nos catégories politiques ainsi que nos critères de jugements moraux » (La Nature du totalitarisme) en en révélant l’impensé. Reprenant à son compte les critères declassification des régimes de Montesquieu, Arendt voit dans la nature du totalitarisme « la terreur » et dans son principe« l’idéologie », les deux s’enracinant dans une expérience extrême de la condition humaine : la désolation. Les totalitarismes sont une réponse monstrueuse à la maladie du monde qui leur préexiste – monde qui a transformé la solitude en désolation : « La domination totalitaire […] se fonde sur la désolation, l’expérience d’absolue non-appartenance au monde, qui est l’une des expériences les plus radicales et les plus désespérées de l’homme. […] Elle est liée au déracinement et à la superfluité dont sont frappées les masses depuis le commencement de la révolution industrielle, et qui sont devenus critiques avec la montée de l’impérialisme […] et la débâcle des institutions politiques et des traditions sociales à notre époque ». Le totalitarisme peut être considéré comme l’évènement politique majeur du XXe siècle, celui qui nous fait changer de monde : « La terrible originalité du totalitarisme ne tient pas au fait qu’une “idée” nouvelle soit venue au monde, mais à ce que les actions mêmes qu’elle a inspirées constituent une rupture par rapport à toutes nos traditions ».
 

À ce titre, les contre-utopies seraient, selon la chercheuse Gladys Kostyrka, « une réponse littéraire critique à l’émergence de mouvements et de pouvoirs totalitaires ». C’est au sortir de la Première guerre mondiale, alors que s’érodent les valeurs et les certitudes de l’Occident moderne, que ces œuvres se développent, constituant un acte (et une dénonciation) politique de leur temps simultanément à l’exercice littéraire. Si nous retenons les ouvrages typiques de la contre-utopie (Nous autres, Le Meilleur des mondes et 1984) c’est qu’à eux trois ils regroupent les six caractéristiques fondamentales du totalitarisme : l’idéologie du parti unique, la violence systématique adossée à la terreur omniprésente, l’impérialisme exponentiel, le nihilisme couplé à la négation de l’altérité, la propagande et la manipulation du langage, le négationnisme.

 

« Tout totalitarisme traverse par intermittence l’utopie. Et tout dictateur fabrique de l’utopie dans la mesure où il s’éloigne de son bureau politique, lequel lui fournit habituellement du lest en le collant au sol ». Gabriel Venaissin, revue Esprit, 1953

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jeudi, 02 octobre 2008

Les impôts pour les nuls

 

Vous n'avez jamais rien compris aux impôts ça tombe bien, pour vous l'équipe de mapausecafé, vous les explique :

D'abord, petite histoire de l'impôt, on situe son origine au moyen âge, les seigneurs qui faisaient collecter de l'argent par une personne (le receveur).Plusieurs types d'impôts existaient, les plus fameux étant la gabelle et la dime (impôt sur le sel très utile à l'époque).

Petit à petit l'impôt est devenu plus juste, au Moyen-Age et jusqu'à Napoléon, et encore jusqu'à 1920, les impôts étaient souvent collectés de manière aléatoire en fonction de la personne.

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Alors aujourd'hui, que représente l'imposition et quelles sont ses composantes ?

L'impôt est une contribution obligatoire qui sert avant tout à couvrir les dépenses publiques, financer les travaux, les dépenses de fonctionnement etc... Pour nous il est en fait sans contrepartie directe, on ne récupère pas directement l'argent que l'on a versé à l'Etat. Par contre pour l'Etat, l'impôt est aussi un moyen d'intervention économique et social.

 

Qu'est ce qui est imposable ?

Réponse rapide et facile, tout, les revenus, la consommation et le capital.

 

 

L'impôt sur les revenus

Aujourd'hui il est au seuil maximal de 40 % (dernière tranche). Avant Sarkozy il était de 48 % ( le paquet fiscal en est la conséquence) et fait assez troublant, sous Mitterand l'impôt sur les revenus pouvait atteindre 62 %.

L'impôt est une arme politique, on augmente les impôts directs à Gauche, à Droite on les baisse. Seulement, à peine un français sur 2 paye des impôts directs. Et pourtant un célibataire touchant 1100 euros ( à peine plus de 5 à 10 % du SMIC) paiera des impôts, je vous laisse deviner la suite.

L'impôt sur les sociétés est fixé lui à 33,1/3 %.

Ces impôts sur les revenus représente respectivement 58 et 42 Milliards d'euros.

 

L'impôt sur la consommation :

La TVA, taxe sur la valeur ajoutée, est un impôt sur la consommation, elle n'est supportée que par le consommateur final, les entreprises servant juste de "collecteur" un peu comme le receveur du moyen âge. Aujourd'hui, cette création française est appliquée dans le monde entier.(excepté quelques Etats)

Indirect et invisible ou presque, cet impôt est neutre pour les entreprises mais pèse lourd dans le caddie du citoyen lambda.

Trois taux différents : 19.6 %, 5.5% et 2.1%. En fonction des produits et des secteurs d'activités.

 

Pourquoi taxe sur la valeur ajouté ?

Entre chaque transaction, les différents intermédiaires vont acheter à un prix et revendre avec leur marge, c'est cette création de richesse que l'on va imposer.

La tva est finalement l'impôt le plus injuste, chaque citoyen paye 19,6 % de sa consommation à l'Etat.

La propension à consommer, diminue avec la hausse de notre revenu, ainsi un smicard dépensera la quasi totalité de son revenu, et payera donc indirectement 19,6 % de son salaire chaque mois à l'état.

Plus notre revenu est élevé moins cet impôt indirect sera lourd.

(cf Keynes et la théorie sur la propension à consommer)

La TVA, n'a jamais était baissée, et n'est presque jamais contestée, puisqu'elle paraît invisible et figée.

Il existe d'autres impôts sur la consommation, la TIPP (taxe sur les produits pétroliers), les droits d'acises (sur le tabac et l'alcool) et les droits de douane.

Les impôts sur la consommation représentent  160 milliards d'euros comparés au 56 milliards sur le revenu c'est dire si la TVA est primordiale pour le trésor public.

tva.jpgEnfin le dernier champ d'imposition, le capital :

Il se compose des droits de succession, de donation, des ventes immobilières et de l'impôt sur la fortune.

Figurez-vous que beaucoup de personnes se plaignent de l'énorme impôt sur la fortune (créé sous Mitterand, enlevé puis remis par Chirac sous ce nom actuel), rapporte la coquette somme de 4 milliards d'euros, sachant que l'on est imposable qu'à partir de 760 000 euros annuel, au taux fantastique de 1,8 % pour la tranche maximale. Pourtant de nombreuses stars (cf le Johnny National) partent de France avec cette excuse.

Dans tous les cas, le contribuable n'est pas censé payer plus que 50 % de son revenu annuel.

Au total ces divers impôts rapportent à la seigneurie qu'est le gouvernement français un peu plus de 260 milliards d'euros.

 

J'espère vous avoir un peu éclairé, j'essaierai dans un prochain article de parler des dépenses de l'Etat, afin de voir où vont ces 260 milliards d'euros et s'ils profitent à chacun d'entre nous équitablement.