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mardi, 20 mai 2014

Bernanos et l’illusion de la liberté

 

« La Machinerie est-elle une étape ou le symptôme d'une crise, d'une rupture d'équilibre, d'une défaillance des hautes facultés désintéressées de l'homme, au bénéfice de ses appétits ? Voilà une question que personne n'aime encore à se poser. »

 

Georges Bernanos aimait le peuple. Cet amour transpire dans ses romans. Et c’est à la faveur des humbles contre les puissants que sa férocité pris corps. C’est pour défendre ce peuple modeste contre la barbarie de la technique, de l’argent et de la production illimitée que ses pamphlets virent le jour.

 

Si trois de ses œuvres romanesques furent adaptées au cinéma (Journal d’un curé de campagne de Robert Bresson en 1951, Mouchette du même Bresson en 1967, et le scandaleux Sous le soleil de Satan de Maurice Pialat en 1987), la déclinaison théâtrale fut plus rare.

 

Grâce soit donc rendue à Jacques Allaire pour l’audace de mettre en scène, au théâtre de la Croix-Rousse, deux essais trop méconnus de l’écrivain afin de « réveiller l’inquiétude » de nos contemporains : La liberté, pour quoi faire ? et La France contre les robots. Des textes politiques qui frappent à la gorge par leurs interrogations perçantes sur la société moderne. Bernanos nous heurte par ses remises en questions sur notre mode de vie effréné qui a détruit toute vie intérieure donc toute liberté. Son style flamboyant ne pouvait être déclamé que lors du bien nommé festival Les Grandes Gueules.

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mercredi, 26 mars 2014

Orwell : le frivole et l’éternel

« Ce qui me pousse au travail, c’est le sentiment d’une injustice et l’idée qu’il faut prendre parti, car même si nous ne pouvons rien empêcher, il faut tenter quelque chose pour s’y opposer. »

 

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mardi, 09 octobre 2012

Reflets passés dans un œil de briques

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« L’histoire est entièrement vraie, puisque je l’ai imaginée d’un bout à l’autre »

Boris Vian, Avant-propos à L’Ecume des jours


C’est à reculons que nous entrons dans Le sommeil d’or. Non pas que le propos du documentaire soit rebutant (encore que le cinéma cambodgien des années 1960-1970 peut décourager un public réticent aux films jugés « intello-chiant ») mais parce que le premier plan est un retour vers un pays lointain, le long d’une route filmée en « marche arrière », nous arrachant aux ténèbres pour nous plonger dans la lumière dorée de Phnom Penh et de ses gloires passées. Que reste-il de la production cinématographique cambodgienne d'avant 1975 ? Les vestiges de cet univers fantastique peuvent-ils encore parler ? C’est dans un monde peuplé de fantômes et de conteurs, de légendes et de guerres, un monde d’avant la barbarie Khmers rouges que nous entraine le cinéaste Davy Chou.

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samedi, 12 mai 2012

Nadine Le Pen : le retour !

Invité spécial sur mapausecafé "Super Normal" a tenu à adresser une petite lettre à Nadine Morano :

 

Chère Nadine, pour reprendre François Morel : "Ta Gueule", Ta Gueule doublement donc !

 

Il y a de quoi perdre son calme lorsque l'on voit à quel point la droite et Morano sont prets à aller pour remporter ces élections... et occuper le devant de la scène sans doute aussi (la vie de star ça doit leur plaire...). Ainsi, voilà que Nadine Le Pen Morano nous remet ça ce matin sur tweeter...Xénophobie ? Idiotie ? Provocation ou bien schizophrénie ?

 

Voici donc le tweet de Nadine Morano publié à 7h15 heure de Paris.

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J'ai beaucoup de mal à comprendre le comportement de ces politiques qui se devraient d'être au-dessus du peuple, irréprochables et qui devraient être là pour prendre soin de nous, nous protéger, et nous unir... Faute de quoi depuis le début de cette campagne présidentielle et jusqu'à ces jours nous assistons à une mise en opposition des uns contre les autres à des niveaux si forts qu'ils en font peur !

 

Mais à ce petit jeu, il semblerait tout de même que la droite umplepeniste soit plutôt forte... et voilà que 18% des gens votent Le Pen, et voici que la gauche se pourfend en excuses pour justifier ce vote - le vote des révoltés, soit disant - alors qu'au contraire la droite fait mine de les comprendre totalement : nous vous avons entendu, rassurez-vous on va être un peu plus racistes (et donc cons !)

 

Seul problème dans l'histoire c'est que la droite ne se trompe presque pas : je pense qu'au moins 90% des électeurs de le Pen assument tout à fait ce choix et sont réellement en accord avec elle... Du coup on comprend pourquoi Morano en fait des tonnes !

 

Ils sont donc nombreux ces racistes, xénophobes, anti-europe, anti-gays, anti-démocratie, etc. Il importe donc d'ouvrir les yeux d'urgence sur cette situation incroyable qui se profile en Europe. Vu d'ici en Amérique du Sud, la crise semble plus grave que celle de 1930... 

 

Nous assistons, impuissant, à une bataille médiatico-politique très forte, la plus forte sans doute de notre histoire : la bataille pour un pays, ou du moins une amélioration de nos conditions, et une bataille pour faire peur aux gens, pour qu'on se foutent sur la gueule...

 

Nous traversons une crise sans aucun autre précédent... mais...

 

Mais

 

Mais 

 

"L'espoir est quand même encore là..."


Et oui car nous venons d'assister un fait très important, et celui-ci venait de l'homme le plus médiatisé au Monde, Obama.

Dès qu'il parle, nous savons tout presque instantanément. Véritable "Dieu des médias" Obama s'est donc exprimé en faveur du mariage Gay. Libération titrant d'ailleurs le lendemain : Ils ont dit "oui" reprenant la proposition 31 du parti socialiste favorable au mariage.

 

En face de ceci nous nous tapons : la petite bande à Sarko : Morano en tête suivi par les indécrotables   Copé, Guéant, Lefevbre, Tron, Benjamin Lankar (le jeune umpiste celui qui compare Sarko à un rail de coke : il a dû vachement apprécier notre ami Nico) !

 

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En plus de ce signal très gay, un autre a été envoyé le 6 mai par les Français :  "le changement c'est maintenant" montrant la volonté en tout cas d'une majorité d'électeurs à aller vers un autre chemin de développement... espèrons que nous ne serons pas trop déçu...

 

Les Grecs, quant à eux, nous ont aussi envoyé un message qu'il faudrait interprêter à sa juste valeur : 

"Déjà que nous étions dans la merde avec cette crise économique voilà que maintenant nous allons devoir danser le  sirtaki avec les Nazis. Nous sommes dans la merde, les nazis rentrent au gouvernement, nous devons revoter !" 


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Alexis Tispras le nouvel homme fort des grecs a sans doute très bien joué cette carte bien que celle-ci soit très risquée... Il essaie en effet d'attirer l'attention et arrive à précipiter les questionnements européen tout en nous montrant que les nazis ne sont pas très loin ! Cela sent mauvais...!  

 

C'est toute la planète qui souffre, et il serait à présent temps que les choses se fassent en fonction de notre nature. Au moins, qu'on arrête de faire peur aux populations et qu'on soit en mesure, si nous sommes intelligents, d'assurer non seulement un avenir pacifié à nos enfants, je suis sur que nous en sommes capables... Nous ne jouons plus... Nous allons droit vers une catastrophe écologique, sociale, économique et politique d'une ampleur que nous n'aurons jamais connu.

 

Il parait qu'un humain sur sept a peur de voir la fin du monde... ce n'est peut être pas pour rien que Le cri de Munch a fait exploser le record sur le marché de l'art ! Comme on le comprend ce cri !

 

 Car tant de choses sont possibles sans même que nous en soyons informés :

 

- nous avons toutes les solutions écologiques pour pouvoir renverser le réchauffement de la planète.


- nous saurions véhiculer de l'énergie propre à toutes les parties du monde et le nourrir !


- nous pourrions véritablement tous vivre tout en recevant le minimum vital, nourriture, logement, santé et distraction (art, sport etc.) gratuitement. (nous pourrions d'ailleurs être 12 milliards) sans compter que nous pourrions assurer ceci dans le respect de la nature...


- nous savons quelles mesures à prendre pour relancer l'économie mondiale en un rien de temps (taxe Tobin entre autres, séparations des banques de dépots des banques de détails et d'investissement...)

 

Alors ces quelques phrases (et il y en a encore tant d'autres à dire) vous sembleront sans doute un rien utopiques, ou bisounours, employez ce que vous désirez pour tenter de me discréditer, mais il n'empêche que ce n'est que la pure vérité... 

 

  • Pour l'énergie : une étude a révélé qu'un douzième de la surface du Sahara recouverte de panneau solaire servirait à produire toute l'énergie nécessaie pour l'entière humanité actuelle...

 

  • Pour la nourriture : nous saurions nourrir jusqu'à 9 à 12 milliards d'être humains de manière naturelle, par ailleurs, il suffirait de 10% du budget total d'armement mondial pour faire disparaître la famine dans le monde en un an... (un milliard d'humains sont concernés à des échelles différentes) 
 
  • Pour le réchauffement climatique et les changements qui se produisent : nous augmentons continuellement notre empreinte carbone, pourtant en s'y mettant dès aujourd'hui nous pouvons peut être tout stopper... laissons peut être un héritage un peu moins grand que ce nous avons reçu venant sur Terre, mais au moins laissons leur un petit héritage : la Nature vit encore !" 

 

Nous en sommes arrivés à une situation qui sous bien des aspects semble donc catastrophique, mais pourtant il en faudrait vraiment très peu pour pouvoir inverser la donne.

 

Il est de notre devoir de prendre conscience de tout ça... Et de réfléchir très sérieusement au monde dans lequel nous souhaitons évoluer.

 

Einstein n'avait-il pas dit après tout : "Je ne sais pas comment la Troisième Guerre Mondiale sera menée, mais je sais comment le sera la quatrième : avec des bâtons et des pierres."

À moins que vous ne préfériez son autre vision :  "Je ne sais comment sera la troisième guerre mondiale, mais je sais qu'il n'y aura plus beaucoup de monde pour voir la quatrième."

 

Tout ça pour en revenir au principal : Nadine, s'il te plait, boucle-là, sois gentille va plutôt réconforter Sarko qui à l'heure où j'écris doit être vraiment mal en point (s'il manque de Xanax qu'il n'hésite surtout pas !)

 

Et laissez-nous réaliser cet autre monde dont nous avons si besoin pour apprécier pleinement la vie !

 

Note importante : 

"A la fin c'est le peuple qui gagnera de toute façon !

 

Super Normal - dessins : Anthony alias CRBR - son blog www.crbrleblog.com

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mercredi, 26 août 2009

Un Tarantino peu glorieux

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Autant le confesser d'entrée de jeu : Inglorious Basterds (le titre s'inspire du film Une poignée de salopards d'Enzo Castellari en 1978), le dernier bébé de Quentin Tarantino, m'a déçu. Meilleur que Boulevard de la mort mais en deçà de ses réalisations antérieures. Les raisons de la colère ? Prenant le contre-pied de ses précédents long-métrages, et par peur sans doute de se vautrer dans un style pop hasbeen, il nous propose un film classique, dénué de ses traits de génie habituels malgré un savoir-faire indéniable. Voyons plus en détails. Synopsis :

 

Premières années de l'occupation allemande en France. Shosanna (Mélanie Laurent) réchappe de peu au massacre de sa famille. Quatre ans plus tard, à Paris, elle tient une salle de cinéma sous une nouvelle identité. Ailleurs, en Europe, le Lieutenant Aldo Raine (Brad Pitt) rassemble huit soldats pour terroriser et tuer du nazi. Grâce à l'aide de l'actrice Bridget von Hammersmarck, (Diane Kruger) ils vont tenter de mener à bien une mission dangereuse à l'intérieur du cinéma de Shosanna, préparant elle-même un plan d'éxécution. Les destins vont se croiser, par le feu et les armes.

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samedi, 15 novembre 2008

Moins de commémorations, moins de mémoire ?

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Voilà quatre-vingt dix ans, que nos arrières grands-parents se sont battus pour la liberté et l’honneur de la France. Le 11 novembre, nous rendons hommage à des gens qui sont morts, ont été blessés et mutilés pendant 4 ans. Ces êtres humains n’avaient rien demandé à personne mais ils se sont battus pour la France. Si aujourd’hui la France est encore présente c’est grâce à ces millions de personnes. Pour eux, il faut célébrer le souvenir de ces guerres si meurtrières qui ont décimés des générations, pendant lesquelles les guerres ont montrés toutes les atrocités dont les hommes étaient capables.  
Cependant un débat se profile autour d’un rapport préconisant de réduire le nombre de commémoration par an. En effet, il existe aujourd’hui douze commémorations diverses dans l’année et ce rapport propose de ne plus en commémorer que trois. De nombreuses associations d’anciens combattants et du souvenir s’élèvent contre cette proposition. Bientôt tous les survivants de ces guerres seront décédés et la question de poursuivre les célébrations de ces victoires pour ne pas laisser s’enfuir les souvenirs va se poser.

Peut-on réellement tout célébrer en trois commémorations? On peut penser que si les sociétés se rappellent régulièrement ces conflits meurtriers elles pourront continuer de construire ensemble des échanges pacifiques entre les Nations. Si on continue à fêter les victoires et les guerres, cela peut jouer un rôle dans la transmission du passé aux jeunes et pour cela il faudrait surtout rendre un sens à ces commémorations, bien au-delà de leur nombre dans l’année.

Gino Giubergia

 

Dans la suite de l'article, un complément à la réflexion...

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mercredi, 09 juillet 2008

Danse avec la mort

Sorti il y a déjà plus de trois semaines en salles, Valse avec Bachirest un de ces films à voir ou à revoir. Ce véritable OFNI (Objet Filmé Non Identifié) vous prend aux tripes tant par son esthétique si particulière que par son sujet de fond, à savoir la guerre du Liban dans les années 1980.

 

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Ainsi, ce documentaire autobiographique animé retrace le massacre des milliers de Palestiniens des camps de Sabra et Chatila, les 16 et 17 septembre 1982, par les phalangistes chrétiens et leurs alliés israéliens. Cette tuerie fait suite à la mort de Bachir Gemayel le 13 septembre, élu président du Liban le 23 août. Ari Folman, réalisateur et principal protagoniste du film fait partie de ces soldats de Tsahal. Ayant perdu la mémoire bien des années plus tard, il cherche à se souvenir de ce tragique épisode à travers une (en)quête psychologique parfois douloureuse. Celle-ci se résume à retrouver les témoins du massacre et à reconstituer les faits réels au milieu des souvenirs fantasmés ou travestis de la guerre. Cette dernière est vécue sous forme de flash-back parsemés le long du parcours vers la vérité.

 


 

L’une des caractéristiques majeure du film est la dimension hallucinante et débridée de la guerre (la référence à Apocalypse Now est constante) à travers la plastique magnifique de l’animation. Ari Folman avoue que cette forme d’expression lui garantissait une liberté totale pour traiter ce sujet difficile. La guerre étant montré sous sa forme brut, à savoir cauchemardesque et spectaculaire, on se demande si les vrais soldats l’ayant vécus ne sont pas plus irréels que les personnages de ce dessin animé pour adultes (hum…la scène du porno allemand). Certes, le film est parfois trop bavard dans la description et quelque fois redondant, mais la machine fonctionne et on se laisse entraîner dans ce délire cinématographique.

 

Les scènes d’ouverture (sublime et angoissante) et de conclusion (lien naturel entre la fiction animé et la réalité, à moins que ce ne soit l’inverse…) sont proprement stupéfiantes. En somme, loin de l’idée de nous éloigner de la réalité, ce bijou d’animation colle d’autant plus à la vérité qu’il la sublime.

 

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Après Persepolis – autre chef-d’œuvre d’animation basé sur des faits réels – réfugiez-vous dans la salle obscure la plus proche avec Valse avec Bachir comme compagnon.

 

Sylvain Métafiot