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mercredi, 19 mars 2014

« La sécurité est un droit » : interview d’Élisabeth Brissy Queyranne

 

Après Lyon et Villeurbanne le CLIC s’intéresse aux élections municipales à Bron avec Mme Élisabeth Brissy Queyranne, candidate sans étiquette. Pour l’interroger : Sebastien Gonzalves du Lyon Bondy blog, Jean-Philippe Bonan et Sylvain Métafiot de Forum de Lyon.

 

Vous pouvez écouter l’intégralité de l’entretien ici.

 

Vous avez été adjointe à la culture à la ville de Bron jusqu’en 2011, quelles ont été les raisons de votre séparation avec l’actuelle équipe municipale de Bron ?

aerodrome de bron,anne guillemot,bron,caserne raby,élections municipales,mediathèque,métropole,roms,forum de lyon,sylvain métafiot,Élisabeth brissy queyranne,sécurité,droit,villeurbanneLa première des raisons c’est la médiathèque, très vite je me suis rendu compte que nous n’étions pas en phase avec le maire sur ce sujet. Et dés le début du mandat je m’opposais en interne sur ce dossier qui impliquait une augmentation des impôts. Je trouvais cela abusif car nous abordions une période de crise. Au départ, nous avions envisagé une médiathèque pour un coût de huit millions d’euros, or il en fallait quatorze, le maire a tablé sur un coût de 12 millions d’euros ce qui n’avait pas de sens. Pourtant, même si j’avais des doutes sur l’emplacement de la médiathèque, son coût et sur ce que cela pouvait obérer sur d’autres budgets (baisse des budgets pour les personnes âgées et l’éducation) je l’ai porté loyalement au sein du conseil municipal.

 

Mais quand le maire, avec une petite poignée d’élus autour d’elle, à choisi un autre projet architectural que celui désigné par un jury qui réunissait des professionnels de l’architecture et du monde de la culture, j’ai alors refusé de voter le budget de la ville qui était impacté à 40 % par le coût d’investissement de cette médiathèque. Voilà l’origine de ce conflit qui aurait pu en rester là car on était dans un élan qui emmenait le PS vers quelque choses d’extrêmement positif au niveau national. Mais je ne pouvais pas rester sans voix face à quelque chose que je trouvais injuste, non pas pour moi, mais pour la ville de Bron.

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vendredi, 14 mars 2014

« La concertation avec les citoyens est primordiale » : interview de Béatrice Vessilier

Après le maire sortant Jean-Paul Bret, le CLIC recevait  Mme Vessilier candidate écologiste  à la mairie de Villeurbanne pour son cycle d’entretien politique « CLIC pour 2014 ».  Pour  l’interroger : Sebastien Gonzalves et Etienne Aazzab du Lyon Bondy blog, Jean-Philippe Bonan et Sylvain Métafiot de Forum de Lyon et Ma Pause Café.

 

Vous pouvez écouter l’intégralité de l’entretien ici.

 

Mme. Béatrice Vessilier, vous êtes tête de liste du Rassemblement citoyen pour les municipales de Villeurbanne qui regroupe les écologistes, le Parti de Gauche et le Collectif villeurbannais pour un rassemblement antilibéral (Covra). Pouvez-vous vous présenter pour nos lecteurs qui ne vous connaissent pas encore ?

vessilier2.jpgJe suis élue écologiste à Villeurbanne depuis 2001, j’ai été réélu en 2008 sur une liste d’union avec le maire actuel. J’ai été adjointe au maire mais je ne le suis plus depuis 2010. Je suis aussi conseiller général du Rhône depuis 2011 pour le canton de Villeurbanne centre et élue à la communauté urbaine et au Sytral au sein du cadre transport.

Sinon, j’ai 51 ans, je travaille dans le domaine de l’urbanisme et de l’aménagement pour le ministère de l’écologie, j’ai trois enfants qui ont fréquenté les établissements scolaires de Villeurbanne.

 

Pourquoi vous opposer à Jean-Paul Bret alors que vous faisiez partie de sa majorité ?

Aujourd’hui, nous pensons que nous avons un projet spécifique et une vision différente de la gestion de la ville à défendre sur Villeurbanne. Nous avons des propositions légitimes ambitieuses innovantes à donner aux villeurbannais et nous souhaitons que ce soit les électeurs qui choisissent entre maintenir la maire actuel ou renouveler l’équipe municipale avec d’autres propositions, d’autres projets. Ce sera un débat démocratique pour le coût. Le choix est donné aux électeurs. S’ils veulent une véritable alternative à gauche à Villeurbanne c’est celle du Rassemblement citoyen.

C’est vrai que le maire actuel nous a évince de la majorité en 2010 suite à une élection cantonale partielle car j’avais refusé de me désister au second tour pour le candidat socialiste. Cette décision nous semblait totalement anti démocratique, déloyale par rapport au scrutin de 2008 où nous avions été élus ensemble sur la même liste. La justice lui a d’ailleurs donné tort.

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jeudi, 06 mars 2014

« Nous sommes en tête de toutes les villes de l’agglomération » : Interview de Jean-Paul Bret

 

Après Lyon le CLIC s’intéresse aux municipales à Villeurbanne, à tout seigneur tout honneur , nous commençons notre tour d’horizon  des candidats par le maire sortant Jean-Paul Bret. Pour l’interroger,Jean-Philippe Bonan et Sylvain metafiot du Forum de Lyon était accompagnés par Sébastien Gonzalves et Etienne Aazzab du Lyon Bondy blog. Comme toujours la technique était au main de Patrice Berger de radio Pluriel.

 

Vous pouvez écouter l’intégralité de l’entretien ici

 

M. Jean-Paul Bret vous êtes maire de Villeurbanne depuis 2001 et vous vous représentez pour un troisième mandat. Pourquoi repartez-vous une nouvelle fois en campagne ?

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Selon vous est-il possible de cumuler le mandat de maire et de député ?

Je ne dirai pas que c’est impossible car beaucoup l’ont fait mais, en revanche, ce n’est pas bien. Je ne veux pas porter de jugement moral mais il y a toujours un mandat que l’on fait moins bien, que l’on sacrifie même, lorsqu’on est maire d’une grande ville et que l’on cumule. Je conçois que ce soit différent quand on est maire d’une petite commune mais il est difficile de faire une différence constitutionnelle suivant la taille de la ville. Quand on est maire d’une grande ville on est un très mauvais parlementaire, on est très absent au Parlement. On s’y rend quelque fois quand il y a des sujets qui intéressent les députés-maires. Prenez Gérard Collomb, il dit lui-même qu’il est peu assidu au Sénat ; il est présent quand on parle de Lyon. Quand on est sénateur c’est bien d’être au Parlement quand on parle de sa ville mais c’est une conception du mandat qui est restrictive et qui peut même poser question par rapport à la démocratie.

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mercredi, 05 mars 2014

LA PÂTE À BONHEUR : qu’est ce que c'est ?

etienne aazzab, la pâte à bonheur, foutouart, reportage, historique

 

Article initalement paru sur Foutou'art

 

Créé en 2012, La Pâte à Bonheur est une association de bénévoles, auto-financée, dont le but est d'organiser et de participer à des événements culturels, éducatifs et artistiques à destination d'un public ayant des difficultés d'accès à ces événements (financiers, physiques, mentales...).

 

Cet association met en avant l'engagement des bénévoles pour pouvoir proposer à un maximum de personnes d'accéder à des activités variées, comme :

 

ENGAGEMENT ASSOCIATIF, PRATIQUES ARTISTIQUES, ÉDUCATION POPULAIRE et MÉDIATION CULTURELLE.

 

Une phrase qui pourrait définir cette association : "Elle permet aux gens de se rencontrer et partager l’expérience qu'ils ont à donner."

 

Pourquoi je me suis intéressé à cet association ? Mystère et boule de gomme ! Parce que franchement ça ne nous ramènera pas Joe Dassin ! Mais non je fais des blagues !

 

Ils ont créé un évènement qui vaut vraiment le détour et ça ne s'invente pas : "TROC TON SLIP". Pourquoi ils ont créé cet événement ? Parce qu'on a trop d’habits dans nos armoires qui ne nous servent à rien. Alors échangeons tous nos vêtements et partageons dans la joie et l'allégresse un bon repas où chacun doit ramener quelque chose. En fait, cette journée est basée sur le partage et la bonne humeur, et ça fait plaisir ! En plus, une ligue de supers héros a été créée pour cet évènement.

 

Cette dernière est très joyeuse, ça change des Marvels, elle se nomme, ça s'invente pas, "LES SUPERS SLIPPERS" et elle va changer le monde puisqu'elle nous apporte la bonne humeur et non la peur. Des connaissances à nous étaient là (Le château dans le ciel). Tout cela s'est passé au jardin des Chartreux, et en plus il a fait beau ! "UNE MAGNIFIQUE JOURNÉE".

 

Remerciements à quatre joyeux lurons que j'ai rencontré et qui m'ont parlé de cet évènement pendant vingt minutes de leur si précieux temps, deux nanas et deux gars (les gars, réveillez-vous, je ne vous ai pas entendus) et que continue cet évènement dans la joie et le partage.

 

MERCI à eux.

 

Etienne Aazzab

 

Leur site : http://lapateabonheur.wordpress.com

Coordonnées de l'association :

La Pâte A Bonheur
chez la miette
92 rue des charmettes 
69006 lyon

jeudi, 27 février 2014

« Les mairies sont les remparts contre l’austérité » : interview d’Aline Guitard

 

Les élections s’approchent et nous recevons aujourd’hui  dans le cadre de CLIC pour 2014 Mme Guitard, tête de liste Front de gauche aux municipales de 2014 à Lyon. Pour l’interroger il y avait Sébastien Gonzalves, Maxime Hansen et Étienne Aazzab du Lyon Bondy Blog, Sylvain Métafiot et Jean-Philippe Bonan de Forum de Lyon et Patrice Berger de Radio Pluriel.

 

Vous pouvez écouter l’intégralité de l’entretien ici

 

Mme Guitard vous êtes tête de liste Front de gauche aux municipales de 2014 à Lyon. Pouvez-vous nous présenter les différents groupes politiques qui composent cette liste ?

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Sur quelle base vous êtes vous rassemblé avec le Gram de Mme Perrin-Gilbert ?

On s’est rencontré sur des projets. Un des premiers points de convergence a été les questions autour de la métropole. C’est même une des raisons de la création du Gram : réfléchir autour de la métropole. Nous sommes en désaccord avec l’esprit porté par letexte de loi voté à l’Assemblé. Il nous semble qu’il y a un besoin de travailler à une autre conception de la métropole. En ayant suffisamment de conseillers communautaires on peut peser pour tourner la métropole vers une coopération entre les territoires et la démocratie plutôt que de supporter une espèce de monstre qui englobe une grande partie du département (sauf la partie rurale car les campagnes n’intéressent personne) et qui a pour but de déposséder les citoyens du pouvoir de décisions au profit de gens dont ont ne sait pas comment ils seront élus à partir de 2020.

Il y en a d’autres points d’accord entre le Gram et nous : la conception d’une ville avec des services publics de qualité, par exemple, mais je pense que nous en parlerons par la suite.

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dimanche, 23 février 2014

Reportage sur le lancement de la campagne du Front de Gauche pour les municipales de Lyon

 

Également disponible sur Forum de Lyon

jeudi, 23 janvier 2014

Aurore Ninino : « On doit retrouver la capacité d’émettre du crédit publique »

 

Nous poursuivons notre cycle d’entretien politique « CLIC pour 2014 » dans le but est d’interroger l’ensemble des candidats du Grand Lyon pour les municipales 2014 avec cet interview d’Aurore Ninino candidate à Lyon 3ème pour le parti solidarité et progrès. Pour l’interroger, Sebastien Gonzalves et d’Etienne Aazzab du Lyon Bondy blog, et Sylvain Métafiot de Forum de Lyon, épaulés à la technique  par Patrice Berger de radio Pluriel.

 

Vous pouvez écouter l’intégralité de l’entretien ici

 

Mme Aurore Ninino vous êtes candidate aux élections municipales de Lyon en 2014 pour le parti Solidarités et Progrès qui ne présente qu’une seule liste dans le 3ème arrondissement. Pourquoi ne pas présenté des candidats dans tous les arrondissements de Lyon ?

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Alors pourquoi choisir le troisième arrondissement ?

J’y habite et j’aime beaucoup cet arrondissement car c’est un quartier extrêmement divers entre la Guillotière et Montchat : nous avons, dans un seul arrondissement, toute les différents composants de la société. C’est donc un arrondissement très riche.

 

Pouvez-vous nous présenter le parti Solidarités et progrès, encore peu connu des Lyonnais ?

C’est vous qui le dites. Il y avait un local de ce parti à Lyon, avant même que je sois né, et j’ai 29 ans. Cela fait donc un moment que les Lyonnais on pu rencontrer et discuter avec nos militants dans les rues de la ville. Notre visibilité et de notre existence politique tient énormément au fait qu’on va à la rencontre de la population sur la voie publique. Actuellement notre parti est présidé par jacques Cheminade qui a été candidat à la présidentielle de 2012.

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mercredi, 04 décembre 2013

Lexique gastro-entérique

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À tous mes amis de gauche, et de droite respectable, j’en ai raz-le-cul de l’utilisation abusive du champ lexical gastro-entérique pour parler des idées qui vous rebutent. Et ce pour plusieurs raisons :

 

1) C’est un manque de créativité extraordinaire. Soyez un peu littéraire bordel ! Utilisez des adjectifs d’autres champs lexicaux, le jardinage par exemple : de la mauvaise herbe, des taupes, des limaces…

 

2) J’imagine à chaque fois la personne vraiment vomir et ça m’emmerde m’voyez.

 

3) Vomir ne change rien au problème, surtout avec des mots, c’est une indignation à peu de frais, sans efficacité.

 

4) L’utilisation de ces éléments de langage sert un mode de purification, comme un rituel mystique de purgation. Les indiens d’Amériques utilisaient d’ailleurs le tabac pour vomir et se purifier. Est-ce à dire que vous avez quelques mauvaises pensées à vous faire pardonner ?

 

5) Ce champ lexical permet justement de faire partie d’une communauté dit de « bien-pensant ». Un mot de passe pour entrer dans le groupe des gens qui pensent bien. Cela réduit donc les luttes idéologiques à un champ moral.

 

6) Un peu comme dans la parabole du Pharisien et du Publicain, une fois avoir payé la dime verbale, vous considérez votre morale sauve et vous pouvez alors traverser les lignes sans craindre de passer pour une immondice.

 

7) Le dégoût et autres joyeusetés marquent un principe d’individualité. Une idée dégoûtante ne l’est qu’au regard de la personne dégoûtée, car « chacun ses goûts ». Une idée dangereuse par contre, renvoi à un phénomène qui peut concerner tout le monde. Le racisme par exemple est une idée dangereuse, en ce que tout le monde peut en être la victime.

 

8) C’est un champ lexical de l’hygiène, donc religieux et non politique. Or le problème est souvent social donc politique. L’aspect religieux ne pouvant servir qu’à l’éducation dans ce genre de thématique (fais ceci, pas cela).

 

9) Le vomi et les autres déjections salissent l’individu incriminé qui doit alors se nettoyer. C’est une attaque ad hominem qui permet une victimisation à votre interlocuteur. Il pourra alors ensuite jouer de l’empathie pour se faire plaindre et attirer la sympathie.

 

10) C’est un jugement sur l’individu, demandez-vous quelle est votre légitimité pour le proférer.

 

11) Vous ne le savez peut-être pas mais le dégoût est la pire des sept expressions universelles humaines. Il déclenche instinctivement un rejet destructeur. Le sujet du dégoût n’a alors plus le droit d’être, il doit disparaître par tous les moyens. Autrement dit, ce sont les derniers mots avant l’action physique. La colère est plus saine.

 

12) Il y a aussi un phénomène de mépris de classe dedans, un côté pédant : « Éloignez moi ces gueux qui sentent mauvais. » Demandez-vous s'il n'y a pas un problème social dont découle le problème moral. Dans quel cas, on ne résoudra pas le deuxième problème sans attaquer le premier.

 

13) Avez-vous vraiment envie de vomir ? Auquel cas, il faut peut-être consulter.



Sur ce, bonne nuit les kikous, faîtes de beaux clash bande de troll.

Vincent Froget

jeudi, 14 novembre 2013

Natacha Vas-Deyres : « Derrière la science-fiction française, il y a une réflexion politique »

 

Article initialement paru sur RAGEMAG

 

Cloud Atlas, Elysium, Pacific Rim, Oblivion, After Earth : la science-fiction a fait son grand retour dans les salles obscures entre la fin de l’année 2012 et la première moitié de 2013. La qualité des productions varie, mais l’engouement d’Hollywood est bien présent. En France ? En France, pas grand-chose. Et pourtant, science-fiction, utopie, contre-utopie ou dystopie ont une longue histoire de ce côté-là de l’Atlantique, cantonnée la plupart du temps, faute de moyens ou d’ambition, à la littérature. Natacha Vas-Deyres est professeur de littérature générale à l’université Bordeaux 3 et spécialiste de la littérature utopique et de la science-fiction. Pour comprendre ce pan fondamental de la culture, nous l’avons interrogée sur l’importance de la création française sur la scène science-fictive internationale et sur les différences intrinsèques entre les critiques formulées par les auteurs français et anglophones.

 

Le genre post-apocalyptique, sous-genre de la science-fiction, trouve ses racines dans la littérature française avec La Planète des Singes de Pierre Boule et Malevil de Robert Merle. Quelle est la place de la veine française dans l’essor de cette thématique devenue centrale dans la culture ?

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Dans La fin d’Illa, c’est vraiment l’explosion de ce qu’il appelle la « Pierre Zéro », une arme cataclysmique qui a détruit une civilisation très ancienne. Dans les années 1920, on la retrouve sur Terre et, malencontreusement, la bonne du scientifique qui la retrouve appuie sur un bouton sans savoir ce qu’est la Pierre Zéro et tout explose.

 

En 1937, vous avez aussi Quinzinzinzili de Régis Messac où ce sont des bombes à base de gaz hilarant. L’histoire se passe en 1934 : l’auteur anticipe sur la marche à la guerre qui va conduire à la Seconde Guerre mondiale et anticipe bien sûr sur ce qu’il s’est passé dans le Pacifique. Toute la population est détruite sauf un groupe d’enfants avec un adulte. Ce groupe va littéralement sombrer dans la barbarie : on est dans la régression totale. Le post-apocalyptique est donc bien né en France dans les années 1920.

 

Et c’est un constat mondial ou il est apparu ailleurs en même temps ou avant ?

C’est plus complexe aux États-Unis. En France, on a déjà un regard négatif sur la science, d’abord parce qu’on a subi la Première Guerre mondiale dans laquelle les armes chimiques ont joué un rôle prépondérant. On a déjà un regard méfiant sur la science. Aux États-Unis, il n’y a pas eu la guerre et on a une confiance absolue dans le progrès scientifique, technologique et dans le développement du nucléaire. Les Américains sont les premiers d’ailleurs qui ont créé l’arme nucléaire. Ils n’avaient pas cette méfiance-là et donc la science est très bien perçue dans la science-fiction américaine dans les années 1920. Il y avait une confiance, ce n’est pas du tout le même contexte.

 

D’ailleurs, quelles influences ont eu des auteurs utopiques français comme Cyrano, Mercier, Fourrier, etc., sur les utopies littéraires anglaises et américaines ?

Difficile de répondre ! On ne sait pas véritablement si les auteurs américains ont connu cette littérature. Il faut les distinguer des anglais d’ailleurs. Chez les Français, l’influence est manifeste – c’est une position critique, tout le monde ne la défend pas. Je pense qu’il y a une veine littéraire française qui court depuis un ferment utopique, depuis les auteurs que vous avez cités. Cette veine va se poursuivre tout au long du XIXe siècle et au début du XXe siècle. En Angleterre, celui qui va changer la donne, c’est Wells. Il va fonder l’anticipation à partir de l’utopie parce qu’outre-Manche, les auteurs sont beaucoup plus influencés par des Américains comme Poe et l’on est bien plus dans le gothique littéraire. Ne pas alors oublier Shelley et son Frankenstein : c’est une œuvre de science-fiction d’ambiance gothique ! C’est un fait scientifique avéré, le docteur Frankenstein qui va faire des expériences, c’est-à-dire ranimer une personne qui a été recousue à partir de cadavres. Et il va utiliser la force électrique pour donner la vie. On le considère souvent comme du fantastique, c’est totalement faux. C’est un fait rationnel.

 

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Isaac Asimov

 

Alors en quoi pourraient se distinguer les utopies françaises de celles des autres pays, les anglophones, mais aussi l’Italie ou l’Allemagne ?

En France, il faut bien distinguer ce qui appartient à la littérature utopique de ce qu’on appelait les « voyages extraordinaires », comme ceux de Jules Verne dans les années 1860. À la fin du XIXe et jusque dans les années 1920, il y avait aussi ce que l’on appelait le « merveilleux scientifique en France », on pense à Maurice Renard. Les modèles utopiques vont se dissoudre dans ces espèces de sous-genre. En France on ne parle pas de science-fiction : on n’en parlera qu’à partir des années 1950. Aux États-Unis, c’est Hugo Gernsback, qui a commencé ses premiers magazines comme Modern Electrics en 1919, qui, à partir de 1926, va fonder Amazing Stories en disant à ses auteurs d’écrire ce qu’il appelle de la « scientifiction ». Cela consistait en l’écriture d’histoires de science fiction à partir d’un fait scientifique, voilà le cahier des charges. Le terme ensuite va entrer dans une détermination générique avec d’autres revues et devenir de la science-fiction. En France, on va réutiliser ce terme pour dire « science-fiction française ».

 

Pour ce qui est de l’utopie, elle se dissout dans tous ces sous-genres : il n’y a plus alors d’utopie à proprement parler, pour une raison politique. On est à ce moment-là, dans les années 1920 en Europe, dans la réalisation du socialisme. Il faudra attendre la fin de la période stalinienne pour avoir les premières critiques qui montreront comment, in fine, l’utopie réelle tourne au cauchemar.

 

Quelles différences entre utopie politique, utopie programmatique, utopie littéraire, utopie régressive, etc. ? Une rapide typologie est-elle possible ?

La question concerne les domaines dans laquelle l’utopie va s’appliquer. Partons de la base : Utopia de Thomas More en 1515 est une utopie politique. Le modèle originel de l’utopie c’est l’utopie politique. On va réfléchir au meilleur système de gouvernement, c’est d’ailleurs le sous-titre d’Utopia. Nous sommes au XVIe siècle et More est quelqu’un de dérangeant, même si ce n’est pas à cause d’Utopia qu’on lui coupa la tête. On réfléchit donc à la meilleure forme de gouvernement possible et de là on va imaginer la meilleure société possible pour les individus. Ça c’est l’utopie programmatique : on va imaginer un programme social pour faire évoluer les individus.

 

L’utopie littéraire est sur un autre plan. Également créée par Thomas More même si certains la font remonter à la description de l’Atlantide dans La République de Platon. Mais ce n’est pas une utopie littéraire, contrairement et éventuellement au Banquet. Ce n’est pas le même genre que celle inventée par Thomas More. Il faut attendre une réflexion des temps moderne (XVIe siècle) pour réfléchir à ce qu’est l’utopie. C’est vraiment le marqueur civilisationnel de la modernité historique. L’utopie littéraire est donc un texte de récit. Cela dit, même littéraire, Utopia de More est un texte statique, il n’y a pas d’aventure, c’est descriptif. L’utopie littéraire se caractérise par un récit et une narration. Il faudra donc attendre H. G. Wells, et son Utopie moderne en 1905, pour avoir cette mise en marche de l’utopie statique vers un vrai récit littéraire au sens strict du terme. À partir des années 1890 l’utopie va donc complètement intégrer la science-fiction, la littérature d’anticipation, etc., et va devenir un vrai récit.

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vendredi, 08 novembre 2013

Lionel-Edouard Martin : « La poésie doit transformer la chose vue en musique »

 

 

« Il n'est d'écriture que dans un ressenti particulier de l'univers, où les mots appellent, au-delà des êtres et des choses, un monde épuré de substance, où les corps sont de gloire et tiède la pierre – abolies frondes et catapultes. »

Lionel-Édouard Martin, Brueghel en mes domaines



Vous êtes l'auteur d'une vingtaine de livres et malgré une reconnaissance critique indéniable vous demeurez quasiment inconnu du grand public. Comment expliquez-vous cela ?

Je crois qu'il y a plusieurs raisons à cela. La première serait de dire que je n'écris pas pour le grand public. L'autre raison est que je publie dans des maisons d'éditions qui, sans être confidentielles, sont moins distribuées que certaines autres maisons de plus grande importance. Sur la vingtaine de livres que j'ai écrits il doit y avoir pour moitié des romans, qui sont ce qu'ils sont. L'autre moitié on peut les appeler des poèmes s'il l'on veut. Moi j'appelle ça des proses poétiques courtes. La poésie actuelle en France est peu lue, méconnue, les maisons d'édition peinent à faire connaître les auteurs. Évidemment, on peut citer quelques poètes contemporains qui ont une petite notoriété auprès du grand public. À côté de ce qu'on peut appeler « les grands ancêtres », comme Yves Bonnefoy, les gens de ma génération sont un peu méconnus.

 

Cela est-il dû à la rigueur et la richesse, peu communes, de votre prose ?

lionel edouard martin,lecture,poésie,jazz,nourriture,matériel,musique,littérature,sylvain métafiot,vampire actifC'est toujours difficile pour un auteur de se prononcer par rapport à cela. J'aurais tendance à dire que je ne sais pas écrire autre chose que ce que j'écris. Je n'ai pas envie d'écrire autre chose que ce que j'écris. Cela ne pose pas, a priori, d'état d'âme. Cela en pose, en revanche, pour mes éditeurs quant aux retours sur investissements [rires]. Pour un auteur c'est tout de même un souci que certaines maisons d'édition acceptent de prendre le risque de publier ce qu'il écrit. Toute la question est là. J'ignore si c'est à cause de la difficulté de mon écriture qui tranche un peu par rapport à d'autres écritures contemporaines sans doute plus simples ou plus faciles à lire. Aujourd'hui on aime une écriture plus compacte. Mais ce n'est pas pour autant que tous les auteurs se conforment à cette espèce de moule que l'on veut imposer, c'est-à-dire sujet/verbe/complément et c'est tout. Il semblerait que cela soit plus facile à lire, qu'un certain vocabulaire pauvre doive s'imposer s'il l'on souhaite toucher un public plus large. Moi je ne sais pas faire cela. J'ai besoin d'avoir un vocabulaire précis. Le français est une langue riche autant faire avec. Certes, en employant une métaphore musicale on pourrait me demander : pourquoi ne pas jouer de plusieurs instruments ? Le flûtiste que je suis répondrait : il faut quasiment toute une vie pour maîtriser toutes les possibilités d'un instrument. Par exemple, si l'on veut passer au jazz il y a des sonorités improbables que l'on découvre par soi-même. Pour la langue française c'est la même chose. On peut s'en servir de façon simple mais on a un instrument d'une telle richesse qu'on pourrait l'exploiter et le découvrir de toutes autres façons. Je ne vois pas pourquoi un joueur de jazz devrait jouer des mélodies simples.

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