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jeudi, 09 janvier 2020

Cimes cinéphiliques 2019

 

Qui succède aux Garçons sauvages de Bertrand Mandico au titre de meilleur film de l'année ? La réponse dans notre habituel top 10, suivi de son flop 10 tout aussi subjectif.

 

 

Au sommet cette année

 

1) Once Upon a Time… in Hollywood de Quentin Tarantino : preuve, une nouvelle fois, que l’art seul peut nous consoler et nous venger du réel.

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2) Bacurau de Kleber Mendonça Filho : les furtifs prennent les armes.

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3) An Elephant Sitting Still de Hu Bo : dépression en basse altitude dans la Chine moderne.

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4) Sunset de László Nemes : la quête de la vérité est un labyrinthe vers la folie.

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5) Parasite de Bong Joon Ho : la théorie du ruissellement jusqu’au débordement.

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mercredi, 26 mars 2014

Orwell : le frivole et l’éternel

« Ce qui me pousse au travail, c’est le sentiment d’une injustice et l’idée qu’il faut prendre parti, car même si nous ne pouvons rien empêcher, il faut tenter quelque chose pour s’y opposer. »

 

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mardi, 17 mars 2009

Le plus jeune détenu de Guantanamo

mohamed-el-gharani.jpgLe ressortissant tchadien Mohammed el Gharani (22 ans) est toujours détenu à la prison de Guantánamo, plus d'un mois après qu'un juge fédéral américain a ordonné sa libération.

 


Placé en détention à l’âge de 14 ans, il a été détenu par l'armée pendant près du tiers de sa vie. Il aurait fait l'objet de mauvais traitements depuis que la décision judiciaire relative à sa libération a été rendue. Auparavant, il en avait déjà subis à Guantánamo dans le cadre des interrogatoires auxquels il avait été soumis.

 

Le juge Richard Leon de la cour fédérale du district de Columbia a déclaré le 14 janvier que la détention de Mohammed el Gharani était illégale et qu'il devait être immédiatement libéré. Ce ressortissant tchadien, qui est né et a grandi en Arabie saoudite, est incarcéré à Guantánamo en qualité de "combattant ennemi" depuis février 2002. Il a été placé en détention par les forces pakistanaises fin 2001, puis remis aux autorités américaines et emmené sur la base aérienne de Kandahar, en Afghanistan, avant d'être transféré à Guantánamo.

 

Le juge Leon a déclaré que les présomptions à l'encontre de Mohammed el Gharani "reposaient essentiellement sur les déclarations faites par deux autres détenus pendant son incarcération à Guantánamo". En effet, ces déclarations sont, individuellement ou conjointement, l'unique preuve apportée par le gouvernement pour étayer la majorité de ses allégations. Par ailleurs, contrairement aux autres affaires réexaminées jusqu'à présent par la cour fédérale du district de Columbia, la crédibilité et la fiabilité des détenus sur lesquels s'appuie le gouvernement ont été soit directement mises en doute, soit qualifiées d'incertaines par des agents de l'État. "En termes simples, a conclu le juge Leon, une mosaïque dont les carreaux forment une image aussi trouble ne révèle rien du requérant avec suffisamment de clarté, individuellement ou collectivement, pour que cette cour puisse s'y fier." Il a ordonné au gouvernement de "prendre toutes les mesures diplomatiques nécessaires et opportunes pour faciliter sa libération immédiate".

 

Mohammed el Gharani est incarcéré dans des conditions éprouvantes au Camp 5 du centre de détention. Ce camp, ouvert en 2004, est une structure d'isolement et d'interrogatoires où les détenus sont maintenus jusqu'à vingt-quatre heures par jour dans de petites cellules. Il semble que Mohammed el Gharani soit autorisé à sortir dans la cour environ deux heures par jour, pendant lesquelles il est seul.
Mohammed el Gharani aurait été battu à plusieurs reprises par des membres de la Force d'intervention rapide (IRF) de Guantánamo depuis l'ordonnance de libération du mois dernier.
Au fil des ans, des allégations ont régulièrement fait état d'un recours excessif à la force par les équipes de l'IRF dans le cadre de leurs activités à Guantánamo.

 

Auparavant, Mohammed el Gharani avait déjà subi des mauvais traitements dans cette prison. Certains détails ont été révélés dans le rapport 2008 de l'inspecteur général du ministère américain de la Justice. Des agents du Bureau fédéral d'enquêtes (FBI) ont décrit comment, en 2003, alors qu'il n'avait que seize ans, Mohammed el Gharani avait été "enchaîné court" : une chaîne attachée autour de sa taille avait été fixée au sol, l'empêchant de se mettre debout. Il a été maintenu dans cette position pendant plusieurs heures. Un autre agent du FBI a déclaré qu'un interrogateur militaire avait ordonné à des gardes de placer Mohammed el Gharani dans une "position inconfortable" : "entravé au niveau des mains et des pieds, puis attaché au sol par une chaîne pour l'obliger à s'asseoir par terre ou à s'accroupir". Maintenu ainsi pendant plusieurs heures, Mohammed el Gharani avait été contraint d'uriner sur lui. Une autre fois, Mohammed el Gharani a lui-même signalé à des enquêteurs que des gardes militaires l'avaient enchaîné au cours de la nuit pendant douze à seize heures. Le rapport indique également qu'il a été soumis, alors qu'il n'était qu'adolescent, au "frequent flyer program" (programme vols fréquents), utilisé à l'encontre de nombreux prisonniers de Guantánamo et consistant à désorienter le détenu, perturber son sommeil ou l'en priver.

 

Mohammed el Gharani a affirmé qu'en 2003, pendant des interrogatoires, il avait fait l'objet d'injures racistes, de violences physiques et avait été arrosé d'eau froide.

 

Il faut savoir qu’aux termes du droit international et des normes internationales, la détention et l'emprisonnement d'un enfant ne doivent être utilisés qu'en dernier recours et pendant la durée la plus brève possible.

 

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Tout enfant privé de liberté doit être traité avec humanité et dans le respect de la dignité de la personne, en tenant compte des besoins inhérents à son âge. Le droit international dispose que les États doivent adhérer au principe selon lequel l'intérêt supérieur de l'enfant doit être au cœur de toutes les mesures concernant des mineurs en infraction à la loi. Pourtant, le traitement que les États-Unis réservent aux enfants qualifiés de "combattants ennemis" est en accord avec les intérêts liés à leur sécurité nationale plutôt qu'avec ceux de ces mineurs.
Le 22 janvier, le président Obama a signé trois décrets relatifs à la détention et aux interrogatoires. L'un de ces textes ordonne à son gouvernement de fermer le centre de détention de Guantánamo "dès que possible" et d'examiner tous les cas de détenus qui y sont incarcérés afin de décider de leur sort.

 

 

Sylvain Métafiot


Pour en savoir plus sur Guantanamo : http://www.amnesty.fr/index.php?/amnesty/agir/campagnes/t...

mardi, 30 décembre 2008

Le politiquement (in)correct

Munch_sc.jpg

 

 

Cela vous a peut-être échappé mais nous sommes dans l’ère (bénie) de la parole décomplexée cher à notre Nicolas Sarkozy national. Ce dernier, lors de ses interventions publiques, a remplacé « Françaises, Français » par « Casse-toi, pauvre con » et « Descends si t’es un homme ». Hum… je crois qu’il est Président de la République Française… Info à vérifier. Bref, on préfère la langue de con (politiquement incorrect) à la langue de bois (politiquement correct).


L’un des meilleurs exemples du politiquement incorrect provient du député UMP du Nord Christian Vanneste (un charmant homme favorable à la peine de mort pour les terroristes et auteur du fameux amendement sur le « rôle positif » de la colonisation). En 2005, dans deux interviews – l’une à La voix du Nord, l’autre à Nord éclair – il avait déclaré que « l’homosexualité est une menace pour la survie de l’humanité » et qu’elle était « inférieure à l’hétérosexualité ». Condamné une 1ère fois en janvier 2006 par le tribunal correctionnel de Lille, puis en janvier 2007 par la cour d’appel de Douai, il vient d’être blanchi par la Cour de cassation, qui a jugé que ses propos « ne dépassent pas les limites de la liberté d’expression ». Pour sa défense, outre les valeurs traditionnelles religieuses et le concept de la « loi naturelle », il a invoqué son mandat de député : « Le parlementaire, c’est le tribun du peuple, celui qui peut parler au nom des autres, alors, qu’on l’empêche de parler, lui, c’est complètement antidémocratique ». Et moi qui croyait que ceux qui incarnent l’Etat, sinon dans les actes du moins par les mots, se devaient d’être exemplaire et non professer les pires ignominies. Naïf que je suis…


Faisons un bref retour historique sur la notion de politiquement incorrect... dans la suite de l'article !!!

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lundi, 08 décembre 2008

Le mutazilisme : la libre pensée islamique

mutazilisme-motazilisme.jpg

 

Le mutazilisme est un courant d’origine politique qui, dans les premiers siècles de l’islam, représenta ce que cette religion connut de plus abouti en matière de liberté de pensée. Condamné comme hérétique (les mutazilites ne croyaient pas au caractère incréé, c’est-à-dire en fait, divin, du Coran !), le mouvement disparut au XIIIe siècle. Il n’est pas excessif de dire que le monde musulman, qui ne connaîtra ni Renaissance ni siècle des Lumières, ne s’en est jamais remis.


Le mutazilisme est un humanisme,
l’un des premiers à être apparu : il donne à la raison (qui est une faculté de penser) et à la liberté (qui est la faculté d’agir) humaines une place et une importance non seulement inconnues dans les autres tendances de l’islam mais même dans la plupart des courants philosophiques et religieux. Contre le fatalisme (« mektoub ! » C’était écrit !), qui fut la tendance dominante en islam, le mutazilisme affirme que l’être humain est responsable de ses actes. Contre la doctrine coranique d’une foi qui suffit seule à sauver, le mutazilisme affirme que le fidèle qui est en état de péché tient le milieu entre la foi et l’infidélité.


C’était beaucoup plus que ce que pouvaient en supporter les docteurs borné de la loi, car l’islam (à l’exception notable du chi’isme) a beau n’avoir eu ni pape, ni clergé, ni église, il a su imposer au cours des siècles ses rigidités et préjugés. Cela brida le savoir encyclopédique de ces libres penseurs.


L’islam des premiers siècles a cultivé aussi bien la plus haute et la plus subtile spéculation philosophique que la plus attentive des recherches empiriques. L’encyclopédisme arabe joua un rôle historique considérable en intégrant une bonne partie de la culture grecque et en la transmettant à l’Europe chrétienne.


Les Arabes utilisent volontiers deux images pour désigner leur entreprise encyclopédique : celle du collier et celle du jardin. La métaphore du collier renvoie à l’idée de liaison entre les sciences ainsi qu’à celle du cercle. Comme les perles qu’un fil relie, les parties du savoir sont liées entre elles et, comme dans un collier, la première perle peut être aussi la dernière, le commencement du savoir coïncide avec sa fin. Dans le Collier d’Ibn Abd Rabbih, les 25 chapitres portent le nom de pierres précieuses. L’encyclopédie est aussi conçue comme un jardin des sciences. De la même façon que le jardin, avec ses plantes, son ordonnance et ses fontaines, représente en miniature l’univers entier, l’encyclopédie est la mise en ordre par les mots de cet univers.


Cela dit, les plus belles pensées, comme les plus belles œuvres de la culture musulmane (Les Mille et une Nuits, par exemple) sont volontiers nées contre plutôt qu’avec l’islam, malgré lui plutôt que grâce à lui. Les mutazilites en sont l’exemple le plus tragique.

 

Sylvain Métafiot

mercredi, 19 novembre 2008

Malalaï Kakar contre le relativisme culturel

malalai-kakar.jpg

 

Il y a quelques jours, nous avons écrit à propos du relativisme culturel. Veuillez préalablement le lire en cliquant ici.

En complément de nos écrits, voici un formidable édito de Philippe Val, tel qu'il le publia dans le Charlie Hebdo du 1er octobre 2008 :

 

" De nos jours, le nationalisme nouveau arrive et avec lui, la contestation de tout ce qui est universel. On devrait fêter cette année les 60 ans de la Déclaration universelle des droits de l’Homme, on assiste au contraire au triomphe du relativisme culturel. Leur universalité est désormais considérée comme un néo-colonialisme, une nouvelle arme que l’Occident a trouvée pour imposer son ordre au reste du monde. C’est le langage commun d’une certaine partie de l’extrême-gauche et de toute l’extrême-droite.


Un exemple, triste, suffit à donner tort à ce discours nauséabond (dans la suite de l'article).

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