Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

« Frédéric Bastiat, libéral Français | Page d'accueil | Il est bien loin le temps des contrats florissants entre la Chine et la France ! »

lundi, 08 décembre 2008

Le mutazilisme : la libre pensée islamique

mutazilisme-motazilisme.jpg

 

Le mutazilisme est un courant d’origine politique qui, dans les premiers siècles de l’islam, représenta ce que cette religion connut de plus abouti en matière de liberté de pensée. Condamné comme hérétique (les mutazilites ne croyaient pas au caractère incréé, c’est-à-dire en fait, divin, du Coran !), le mouvement disparut au XIIIe siècle. Il n’est pas excessif de dire que le monde musulman, qui ne connaîtra ni Renaissance ni siècle des Lumières, ne s’en est jamais remis.


Le mutazilisme est un humanisme,
l’un des premiers à être apparu : il donne à la raison (qui est une faculté de penser) et à la liberté (qui est la faculté d’agir) humaines une place et une importance non seulement inconnues dans les autres tendances de l’islam mais même dans la plupart des courants philosophiques et religieux. Contre le fatalisme (« mektoub ! » C’était écrit !), qui fut la tendance dominante en islam, le mutazilisme affirme que l’être humain est responsable de ses actes. Contre la doctrine coranique d’une foi qui suffit seule à sauver, le mutazilisme affirme que le fidèle qui est en état de péché tient le milieu entre la foi et l’infidélité.


C’était beaucoup plus que ce que pouvaient en supporter les docteurs borné de la loi, car l’islam (à l’exception notable du chi’isme) a beau n’avoir eu ni pape, ni clergé, ni église, il a su imposer au cours des siècles ses rigidités et préjugés. Cela brida le savoir encyclopédique de ces libres penseurs.


L’islam des premiers siècles a cultivé aussi bien la plus haute et la plus subtile spéculation philosophique que la plus attentive des recherches empiriques. L’encyclopédisme arabe joua un rôle historique considérable en intégrant une bonne partie de la culture grecque et en la transmettant à l’Europe chrétienne.


Les Arabes utilisent volontiers deux images pour désigner leur entreprise encyclopédique : celle du collier et celle du jardin. La métaphore du collier renvoie à l’idée de liaison entre les sciences ainsi qu’à celle du cercle. Comme les perles qu’un fil relie, les parties du savoir sont liées entre elles et, comme dans un collier, la première perle peut être aussi la dernière, le commencement du savoir coïncide avec sa fin. Dans le Collier d’Ibn Abd Rabbih, les 25 chapitres portent le nom de pierres précieuses. L’encyclopédie est aussi conçue comme un jardin des sciences. De la même façon que le jardin, avec ses plantes, son ordonnance et ses fontaines, représente en miniature l’univers entier, l’encyclopédie est la mise en ordre par les mots de cet univers.


Cela dit, les plus belles pensées, comme les plus belles œuvres de la culture musulmane (Les Mille et une Nuits, par exemple) sont volontiers nées contre plutôt qu’avec l’islam, malgré lui plutôt que grâce à lui. Les mutazilites en sont l’exemple le plus tragique.

 

Sylvain Métafiot

 

Commentaires

 

Et encore une fois, la religion ne servit pas à la cause humaine, mais à la cause divine (soit disant) !
Bien dommage que ce courant n'ait pas perduré jusqu'à aujourd'hui...

 

voil , juste pr dire que quoi qu'on raconte moi j'aime vbcp lire ton blog! ;)

Les commentaires sont fermés.