Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

« 2013-01 | Page d'accueil | 2013-03 »

jeudi, 28 février 2013

Cinéma : paye ta place à 15 euros, sale pauvre !


 

Article initialement paru sur RAGEMAG

 

L’info est passée relativement inaperçue et, pourtant, symptôme parmi d’autres d’une putasserie capitaliste, elle mérite qu’on s’y arrête : le Pathé Wepler, à Paris, inaugure le ciné à deux vitesses en proposant des billets premium pour 2 euros de plus. En gros, si après une journée de boulot tu décides d’emmener Cynthia, la nouvelle stagiaire, se faire une toile et que t’aimerais être bien posé (c’est-à-dire au centre de la rangée principale), eh ben il faudra raquer 2 euros en rab. Sinon ? Tu seras relégué aux tréfonds de la salle comme un vulgaire clodo incontinent.

Lire la suite

mercredi, 27 février 2013

Vice des belles âmes

00001.jpg

 

« Sur quelque préférence, une estime se fonde,

Et c’est n’estimer rien, qu’estimer tout le monde. »

Alceste, acte I, scène I


C’est une légèreté grave qui parcourt Alceste à Bicyclette de Philippe Le Guay. Une comédie dramatique qui alterne les émotions comme les deux acteurs alternent les rôles d’Alceste et de Philinte. Une mise en abyme aussi drôle que mélancolique, taillé sur mesure pour un Fabrice Luchini ivre du texte classique, malicieux et d’une profonde tristesse résignée. Ainsi, Gauthier Valence (Lambert Wilson), acteur star d’un téléfilm ringard, se rend à l’île de Ré pour proposer à son vieil ami Serge Tanneur (Luchini), ancienne gloire du cinéma, de monter Le Misanthrope de Molière. Alternant les deux rôles principaux, les deux acteurs répètent pendant une semaine avant que Serge, hésitant, prenne sa décision.

Lire la suite

mardi, 19 février 2013

Ennui sans fin

Ennui sans fin, Dujardin, nul, naze, sérieux, prétentieux, Mobius, Tim Roth,Eric Rochant, Cécile de France,espions, russie, Monaco,Sylvain Métafiot, cinéma,


Jean Dujardin est en forme ces derniers temps. Après son affligeante émission « comique » sur Canal+ où, avec l'aide de sa bande de potes, il nous a gratifié du pire sketch au monde (« l'ours »), l'acteur JT-able par excellence récidive en jouant un espion russe portant un nom juif traquant une trader américaine à Monaco dans le navet d'Eric Rochant, Möbius. Pour être plus clair, Grégory Lioubov (Dujardin donc), un officier des services secrets russes est envoyé à  Monaco afin de  surveiller les agissements d'un puissant homme d'affaires, Rotovski (Tim Roth). Dans le cadre de cette mission, son équipe  recrute Alice (Cécile de France),  une surdouée de la finance. Soupçonnant sa trahison, Grégory va rompre  la règle d'or et entrer en contact avec Alice, son agent infiltré. Naît  entre eux une passion impossible qui va inexorablement précipiter leur chute.

 

Disons-le d'entrée de jeu, ce film est nul, plat, laid et prévisible. À l'instar du ruban qui inspire le titre, l'intrigue tourne en rond, se perdant en d'interminables va-et-vient entre des personnages aussi charismatiques que des endives au jambon. Autant Dujardin endosse à merveille le costume de cet espion tellement français qu'est OSS 117, autant les rôles dits « sérieux » où il campe des personnages torturés ne convainc absolument pas. Désolé, mais son rôle de Grégory Liubov, espion beauf tatoué au Club Med, on n'y croit pas une seconde. C'est surfait, surjoué, surinterprété, super chiant ! Lorsque Dujardin, fixe la caméra de son regard triste et anxieux on s'attend à ce qu'il nous sorte une vanne assortie d'une grimace afin de se dépêtrer de cette mare de sérieux dans laquelle il patauge, mais non ! Rien à faire, la mayonnaise ne prend pas. Son personnage est, par ailleurs, encore plus stupide que son équipe de bras cassés qu'il dénigre à tout bout de champ. Chapeau l'artiste !


Et que dire de sa partenaire Cécile de France, aussi mauvaise actrice derrière un ordinateur qu'en amazone sur le corps poilu de Moïse ? Rarement une scène de cul n'aura été si ridicule et si peu excitante. Il paraît qu'à la fin, Alice devient un légume suite à un empoisonnement : elle échappe à la mort mais ses yeux de veau reflètent une absence de conscience manifeste. Je dis « paraît » parce que je n'ai guère vu de différences avec son jeu durant tout le film.

 

Selon des sources inconnues, Émilie Dequenne jouerait également un rôle dans ce naufrage mais je n'en ai aucun souvenir. Quant à Tim Roth, outre le fait qu'on se demande ce qu'il vient faire là avec son ridicule accent russe, on sent vraiment qu'il s'emmerde à mourir, ne forçant absolument pas son jeu une moindre seconde. Je viens, je joue, je prends mon chèque, je me casse. Attitude la plus lucide à adopter sur ce tournage.


Ce film se prend tellement au sérieux qu'il est plus lourd qu'une bille sur une étoile à neutron. Et nous ne nous attarderons pas sur la référence, bâclée et insistante, à l'actualité politico-économique quant aux malversations des marchés financiers. Le pseudo message d'indigné du dimanche fait clairement déborder la coupe de l'exaspération.


Non vraiment, si vous voulez du bon Moebius, plongez-vous dans les superbes bandes-dessinées de Jean Giraud et rayez ce film de votre mémoire.


Une seule chose m'a mis du baume au cœur lors de cette éprouvante séance : ne pas avoir payé ma place.

 

Sylvain Métafiot

 

(cliquez sur l'image pour voir la bande-annonce)

mercredi, 06 février 2013

Sans prendre de gants

Sans prendre de gants, Sylvain Métafiot, Steven Spielberg, hagiographique, lisse, froid, précautions, guerre civile, esclavage, noirs, film, cinéma, histoire, parti démocrate, obama,the west wing, daniel day-lewis, 13e amendement, stratégie politique, juridique,

 

N’en déplaise au père Spielberg mais son dernier film, Lincoln, sonne creux comme une poupée de porcelaine.

 

Trop hagiographique, trop lisse, trop désincarné, trop morne, trop long, trop de barbes touffues, trop trop !

Abraham Lincoln est représenté tel un héros sacrificiel se salissant les mains dans la fange et la corruption politicienne pour le bien de tous en faisant voter le XIIIe amendement interdisant l'esclavage. Mais si Daniel Day-Lewis assure une composition sans fard, l’intrigue n’est pourtant guère palpitante et manque singulièrement d’épaisseur politique. Plonger dans les méandres complexes de l’univers législatif américain, avec tout ce que cela comporte de technicité juridique et de stratégie politique, c’est ce qu’à réussit la série The West Wing de manière autrement plus passionnante (même s’il est difficile de comparer les 2h30 du film aux 110h cumulées de la série).

 

Un (petit) point positif tout de même : Lincoln aura eu au moins le mérite de briser la représentation manichéenne que l’on peut avoir sur le spectre politique aux Etats-Unis en rappelant, pour ceux qui l’ignorait, qu’au XIXème siècle le parti démocrate était esclavagiste. Le même parti qui fera élire Barack Obama deux siècles plus tard… Le film fait néanmoins l'impasse sur l'influence du socialisme utopique envers le seizième Président américain.

 

L’œuvre se veut donc plus pédagogique que filmique au sens où plutôt que de raconter des personnages, Spielberg donne à voir des symboles fédérateurs. Soit l’Histoire filmée à la manière d’un livre d’école par un élève trop bien appliqué. À l’instar de son héros, Spielberg aurait dû ôter ses gants, prendre plus de risques et moins de précautions.

 

Une bonne chose pour l’éducation historique. Moins pour le cinéma.

 

Sylvain Métafiot


(cliquez sur l'image pour visionner la bande-annonce)

lundi, 04 février 2013

Orwell sur pellicule


 

Article initialement paru sur RAGEMAG

 

Œuvre contre-utopique par excellence, 1984 de George Orwell a depuis longtemps connue une prospérité indéniable dans les salles obscures. Pas tant en termes d'adaptation qu'en celui d'influence. D'Alphaville de Jean-Luc Godard à Matrix des frérots Wachowski, en passant par Brazil de Terry Gilliam et Equilibrium de Kurt Wimmer, petite virée dans le cauchemar orwellien sur grand écran. Mais pas que...

Lire la suite