mardi, 10 janvier 2023
Cimes cinéphiliques 2022
Qui succède à West Side Story de Steven Spielberg au titre de meilleur film de l'année ? La réponse dans notre habituel top 10 15, suivi de son flop 10 tout aussi subjectif.
Au sommet cette année
1) Apollo 10 ½ de Richard Linklater : Le temps de l’insouciance
2) The Tragedy of Macbeth de Joel Coen : Le sang appelle le sang
3) EO de Jerzy Skolimowski : La nature et le chaos
4) Un monde de Laura Wandel : Filmer à hauteur de larmes
5) Vortex de Gaspar Noé : La spirale infernale
6) Contes du hasard et autres fantaisies de Ryūsuke Hamaguchi : Variations rohmériennes
15:24 Publié dans Cinéma | Tags : sylvain métafiot, apollo 10 ½, richard linklater, the tragedy of macbeth, joel coen, eo, jerzy skolimowski, un monde, laura wandel, vortex, gaspar noé, contes du hasard et autres fantaisies, ryūsuke hamaguchi, leila et ses frères, saeed roustaee, licorice pizza, paul thomas anderson, juste sous vos yeux, hong sang-soo, introduction, pacifiction, albert serra, sous l'aile des anges, a.j. edwards, la légende du roi crabe, alessio rigo de righi et matteo zoppis, spencer, pablo larraín, the batman, matt reeves, bullet train, david leitch, the gray man, anthony et joe russo, the king's man : première mission, matthew vaughn, rodeo, lola quivoron, athéna, romain gavras, les animaux fantastiques : les secrets de dumbledore, david yates, deep water, adrian lyne, don't worry darling, olivia wilde, jurassic world: le monde d'après, colin trevorrow, moonfall, roland emmerich | Lien permanent | Commentaires (0)
lundi, 11 janvier 2021
Cimes cinéphiliques 2020
Qui succède à Once Upon a Time… in Hollywood de Quentin Tarantino au titre de meilleur film de l'année ? La réponse dans notre habituel top 10, suivi de son flop 10 tout aussi subjectif.
Au sommet cette année
1) Michel-Ange d’Andrey Konchalovsky : Gravé dans la roche.
2) Uncut Gems de Benny Safdie et Josh Safdie : Money Time.
3) Hotel by the River de Hong Sang-soo : Poétique de l'effacement.
4) Les Choses qu'on dit, les choses qu'on fait d'Emmanuel Mouret : Le principe de délicatesse.
5) Tommaso d’Abel Ferrara : La décomposition fantasmatique du couple.
12:18 Publié dans Cinéma | Tags : cimes cinéphiliques 2020, sylvain métafiot, top 10, flop 10, lucky strike, yong-hoon kim, la nuit venue, frédéric farrucci, peninsula, sang-ho yeon, radioactive, marjane satrapi, enragé, derrick borte, spenser confidential, peter berg, sortilège, ala eddine slim, the wretched, brett pierce et drew t. pierce, the gentlemen, guy ritchie, jojo rabbit, taika waititi, des hommes, jean-robert viallet et alice odiot, soul, pete docter, lux Æterna, gaspar noé, the king of staten island, judd apatow, swallow, carlo mirabella-davis, je veux juste en finir, charlie kaufman, malmkrog, cristi puiu, tommaso, abel ferrara, les choses qu'on dit, les choses qu'on fait, emmanuel mouret, hotel by the river, hong sang-soo, uncut gems, benny safdie et josh safdie, michel-ange, andrey konchalovsky | Lien permanent | Commentaires (0)
mardi, 29 mai 2018
Fragments d’un exil amoureux : Seule sur la plage la nuit de Hong Sang-soo
Article initialement publié dans le 10e numéro de Raskar Kapac
« Il faut mourir avec élégance », répète Younghee en portant la bière à ses lèvres, main sur le front et regard triste, passablement éméchée par l’alcool et usée par une déception amoureuse. « Personne n’est qualifié pour l’amour ! » ajoute-t-elle, exaspérée, à ses amis réunis autour de la table, installant un moment de gêne rapidement dissipé par un baiser saphique et une cigarette partagée sous la pluie. La joie reprend ses droits, pour un temps au moins. Aucun doute, nous sommes bien chez Hong Sang-soo. Promenades nocturnes en pleine ville, conversations sur la dilution des désirs dans le temps et la contrariété des sentiments qui refont surface, variations infimes des destinées, rencontres incongrues et repas bien arrosés, le style du réalisateur coréen est aisément repérable pour le spectateur qui, de films en films, accompagne ses personnages débonnaires et mélancoliques au gré de leurs beuveries mi-pathétiques mi-truculentes. Son dernier long-métrage, Seule sur la plage la nuit, ne fait pas exception. Et l'on retrouve – quelques mois à peine après la sortie du Jour d'après et avant la sortie de La Caméra de Claire – cet art délicat de filmer l'ébranlement des passions amoureuses par une mise en scène épurée et un regard caressant qui, s'il privilégie les plans fixes, joue des mouvements formels pour distiller une bizarrerie burlesque au sein de cette fable tragi-romantique.
Si fait, d’un hochement de caméra, d'un léger balayage de droite à gauche, les personnages se perdent dans leurs songes ou disparaissent du champ (ce qui revient au même). D’un zoom, la détresse de l’une se fige, la honte d’un autre devient palpable et le Quintette en ut majeur de Schubert retentit, étreint les cœurs. D’un changement de perspective, la même scène ouvre une nouvelle gamme dans la répétition de gestes et de paroles anodines, inclinant les personnages vers une toute autre fatalité. Si Hong Sang-soo s'amusait délibérément, à la faveur des variations d'angle, avec le thème du dédoublement dans Un jour avec, un jour sans et dans Yourself and Yours, il laisse ici son héroïne se perdre sur les rives hivernales des rêves enfouis, faisant de l’épuisement existentiel, plus que de la gémellité sentimentale, l’étoffe sablonneuse sur laquelle elle imprime son vague à l’âme. Portrait d'une jeune fille solitaire hantée par ses fantasmes, le récit brode ainsi une brisure intime sur des souvenirs épars, un désenchantement doux et amer face à l'absurdité du monde. En somme, le motif sublimement incarné de la désillusion des certitudes.
Sylvain Métafiot
21:13 Publié dans Cinéma | Tags : hong sang-soo, sylvain métafiot, seule sur la plage la nuit, fragments d'un exil amoureux, raskar kapac | Lien permanent | Commentaires (1)