mardi, 27 mars 2012
Au Havre tout le monde vous entend crier

Brrrr… Malgré la chaleur estivale je n’arrive pas à me dépêtrer de ce frisson qui me parcoure l’échine. Mon sang est comme glacé. Si vous craignez les grosses chaleurs allez donc vous réfugiez dans une salle obscure pendant 1h45 avec 38 témoins pour vous tenir froid. Résultat garanti. Le dernier film de Lucas Belvaux est l’adaptation libre d’un roman de Didier Decoinmais (Est-ce ainsi que les femmes meurent ? issu d’un fait divers à New-York qui a abouti à la création du 911) mais n’ayant pas lu l’ouvrage en question il ne sera pas fait état, ici, de la comparaison entre le livre et le film. Prenons plutôt l’œuvre de Belvaux telle qu’elle vient : rampant lentement vers nous, trouble et grimaçante, puis se dressant calmement pour nous pétrifier d’horreur.
00:24 Publié dans Actualité, Cinéma | Tags : 38 témoins, au havre tout le monde vous entend crier, lucas belvaux, yvan attal, lâches, meurtre, silence, justice, comprendre, cinéma, sylvain métafiot | Lien permanent | Commentaires (0)
jeudi, 22 mars 2012
Transhumanisme, l'avènement inévitable et catastrophique d'un fantasme adolescent

Nous vivons une époque merveilleuse.
Le projet démiurgique de fabriquer de l'humain a quitté le domaine du mythe pour s'inscrire dans un horizon temporel. Dissimulé dans la fragmentation des savoirs, l'homme de demain se veut modifiable à l'envie, possède une durée de vie aussi allongée que son compte en banque le permet, et se lance de toutes forces dans une quête d'emprise toujours plus grande sur la nature et sur ses semblables.
Il ne s'agit pas de l'Übermensh nietzschéen, cet homme inaccessible vers lequel tendre sans relâche, parangon d'individualisme aux qualités morales toujours nouvelles et uniques. Non, ce que la science propose est une version abâtardie d'un Superman lobotomisé pour accueillir l'esprit de sa Némésis, Lex Lutor. Autrement dit, un être matériellement supérieur dès sa naissance, cherchant toujours plus de puissance par des moyens matériels, fier d'une morale prométhéenne, utilitariste et fanatique. Les nazis ne souhaitaient pas autre chose.
18:20 Publié dans Actualité, Littérature | Tags : science, technologies, futur, cyborg, surhomme, immortalité, fantasme adolescent, pierre alhammoud, transhumanisme | Lien permanent | Commentaires (8)
jeudi, 15 mars 2012
Carnet de Voyage - Road Trip aux Etats Unis - Maeva & Julien - Partie 1
The Gold Rush
"Sur la trace des pionniers"
Carnet de voyage aux USA : Arizona – Nevada – Californie
Voici les premières photos de Maeva et Julien en direct de la côte ouest des Etats Unis :
« Paris », Las Vegas, Nevada
Tel un mirage au milieu du désert, les flamboyantes lumières de Las Vegas attirent les joueurs comme des papillons de nuits, et l'on peut contempler l'espace d'une soirée l'exubérance de la société de consommation américaine : ce que veulent les casinos, c'est produire du rêve et le vendre, non seulement aux Etats-Unis, mais aussi au reste du monde.
Côté écolo, seuls 8% de la consommation d'eau de la ville est à imputer aux casinos. De ces 8%, seuls 3% ne sont pas recyclés. Cependant, la question de l'irrigation ainsi que celle de l'alimentation en électricité s'intensifie à mesure que grandit la ville : le niveau d'eau retenu par le barrage Hoover (construit en 1931 sur le fleuve Colorado pour subvenir aux besoins de la métropole), ne cesse de s'amenuiser.
«Sand Dunes», Vallée de la Mort, Nevada/Californie
On est seulement en mars et le thermomètre affiche déjà 75°...Fahrenheit (24, en celsius). Toujours est-il : la vallée porte bien son nom, et les nombreux pionniers tentant de la traverser, à pied ou à cheval, n'ont pas du rigoler tous les jours. Il est difficile d'imaginer une mer à ce même emplacement, il y a quelques 200 millions d'années ; en disparaissant, elle a laissée des paysages aux reliefs lunaires et inquiétants ; une aridité hostile et impitoyable ; des rocs et des dunes de sable, des canyons et des montagnes. Des perspectives presque infinies, des subtilités que le soleil s'amuse à révéler et à décliner à l'infini, de telle sorte que notre appareil photo semble même incapable de les capter...
Maeva & Julien
00:05 Publié dans Actualité, Insolite | Tags : carnet de voyage, julien loisel, maeva denis, ma pause café, etats unis, las vegas, arizaona, nevada, californie, san francisco, phoenis, death valley, road trip | Lien permanent | Commentaires (1)
mardi, 13 mars 2012
Carnet de Voyage - Road Trip aux Etats Unis - Julien & Maeva
The Gold Rush
"Sur la trace des pionniers"
Carnet de voyage aux USA : Arizona – Nevada – Californie
L'itinéraire paraît bien petit, sur la carte : il va pourtant nous prendre dix jours. 4 villes majeures (Las Vegas, San Francisco, Los Angeles, Phoenix), un désert (Death Valley), un océan, 3 parcs nationaux, 2 000 miles et une voiture ; et si on ne devait retenir que le meilleur ? Une photo par jour, si possible la plus représentative du lieu dans lequel nous nous trouvons.
A première vue, un blog défendant des valeurs environnementales n'est sans doute pas le meilleur endroit pour narrer un voyage en terres américaines... mais il est aussi vrai qu'en dehors des villes hyper-étendues de la Californie, les parcs nationaux peuvent également être un modèle de préservation des beautés naturelles du pays, et certaines mégalopoles développer un charme inattendu. A nous de vous le prouver, le tout en 10 étapes et 10 photographies, prises en Arizona, au Nevada et en Californie.
Julien & Maeva
-----------------------------------------
Note de MaPauseCafé : on attend ça avec impatience !
01:05 Publié dans Insolite | Tags : carnet de voyage, julien loisel, maeva denis, ma pause café, etats unis, las vegas, arizaona, nevada, californie, san francisco, phoenis, death valley, road trip | Lien permanent | Commentaires (2)
samedi, 10 mars 2012
Error 404

C’est après la mise en place de la scélérate loi Hadopi que l’usage de Megaupload a explosé en France (plus 35 % en 2010). Certains pensant accéder à un moyen légal de télécharger des films (naïfs), d’autres parce que c’était pratique et pas cher (lucides), et d’autres parce qu’ « il faut lutter contre ce système pourri et rendre la culture libre » (rires). Manque de chance, le 19 janvier, sur fond de vote des lois PIPA et SOPA (qui n’ont, au passage, pas favorisé l’offre légale), le FBI a fermé le site et la police néo-zélandaise a arrêté son big boss, Kim Schmitz (Kim Dotcom pour les intimes), qui s’est réfugié dans une « pièce sécurisée » avec une arme mais sans s’en servir (à quoi bon se prétendre le meilleur joueur au monde de Call of Duty 3 si c’est pour faire sa chochotte devant trois policiers moustachus ?).
00:18 Publié dans Actualité, Cinéma, Economie | Tags : error 404, kim schmitz, megaupload, internet, téléchargement, hadopi, pipa, sopa, geek vénal, droit d'auteur, gros, martine, culture gratuite, capitaliste, sylvain métafiot | Lien permanent | Commentaires (3)
vendredi, 09 mars 2012
Les bidouilleurs anonymes

Qui sont ces joyeux drilles ?
Un groupe, formé en 2003, sur le forum d’images 4chan, décentralisé, sans hiérarchie établie, informel et sans structure, qui a l’habitude de croiser le fer avec les ayants-droits des studios hollywoodiens et l’industrie de la chanson, au nom du droit au partage de fichier. Ce collectif, de plus en plus associé à la collaboration d’hacktivistes internationaux, lutte pour la défense de la liberté d’expression par tous les moyens, y compris illégaux, tout en conspuant l’autoritarisme. C’est en s’attaquant à la secte l’église de scientologie, en 2008, qu’ils commencent se faire connaître du grand public. Mais c’est en soutenant Wikileaks que le groupe fit réellement son entrée dans l’arène médiatique internationale. Anonymous s’est engagé pour les révolutions arabes et s’est violemment opposé aux lois, jugées liberticides, PIPA (Protect Intellectual Property Act), SOPA (Stop Online Piracy Act) et ACTA (accord commercial anti-contrefaçon) en attaquant divers sites institutionnels et d’entreprises privées.
22:59 Publié dans Actualité, Economie | Tags : anonymous, bidouilleurs anonymes, hacker, guy fawkes, internet, culture gratuite, l'homme qui rit, victor hugo, pirates, secte, néolibéralisme, masque, v por vendetta, george orwell, animal farm, sylvain métafiot | Lien permanent | Commentaires (5)
mardi, 28 février 2012
[Critique de Livre] - Nicolas Bouvier - L'usage du Monde
Hit the road, Nicolas
Un récit de voyage à faire pâlir Kerouac ?
En 1963 paraissait « L'usage du monde », de Nicolas Bouvier, récit d'un voyage réalisé en 1953 et 1954 entre la Yougoslavie et l'Afghanistan avec le peintre Thierry Vernet, un ami. Doté d'une écriture ciselée et poétique où les mots s'accordent de manière surprenante, Nicolas Bouvier contait dans son premier ouvrage l'Europe de l'Est, la Perse (actuelle Iran), l'Afghanistan. Dans une forme hippie ou beatnik ? Argumentaire et morceaux choisis du livre.
06:58 Publié dans Actualité, Insolite | Tags : julien loisel, nicolas bouvier, geneve, grand lacy, l'usage du monde, livre, critique livre l'usage du monde, jack kerouac | Lien permanent | Commentaires (1)
mardi, 07 février 2012
The perfect storm

" Mère, nous arrivons d'un pays sans amour / D'un pays où Dieu est absent. / Déluge en tête et crépuscule dans le sang.
La terre obscure est une planète aveugle / Malheur à elle qui s'étend si noire / sous les pieds et sous les maisons.
Elle ouvrira ses yeux ses lèves aux clameurs / Malheur à moi depuis la Genèse jusqu'à ce jour / Et le ciel est mauvais / Si lourd de nuées si mauvais / à la lèvre d'un arbre il n'offre point le lait / de sa poitrine nuageuse."
Uri-Zvi Grinberg, Le Monde sur la pente
Non, la récolte n’est pas si mauvaise en ce moment. En faisant son jardin dans les salles obscures on peut tomber sur un trésor enfouit entre deux navets. Ainsi, nous aurions pu parler de J. Edgar, de Clint Eastwood, qui, après le fadasse Invictus, nous offre un nouveau chef d’œuvre, baigné de lumière froide, retraçant la majeure partie de l’histoire politique des Etats-Unis à travers la figure hideuse, mais néanmoins touchante, du patron du FBI (de par son incroyable prestation Di Caprio fait incontestablement parti des plus grands, oh oui !). Mais c’est Take Shelter qui est au menu et le ragout est plus qu’alléchant.
Le pitch de départ est simple comme bonjour : Curtis LaForche (épatant Michael Shannon, déjà parano extrême dans l’excellent Bug de William Friedkin) est un ouvrier de l’Ohio, fraichement marié, qui vit paisiblement avec sa femme Samantha (Jessica Chastain, la grâce incarnée dans The Tree of Life) et leur fille Hannah (Tova Stewart), sourde et muette. Mais cette tranquillité va être rompue par les violents cauchemars de Curtis qui finissent par l’obséder jour et nuit, au point de renforcer son abri anti-tempêtes.
02:35 Publié dans Cinéma | Tags : take shelter, the perfect storm, jeff nichols, michael shannon, chef d'oeuvre, paranoïa, fin du monde, cauchemars, visions, tempête, thriller, folie, sylvain métafiot | Lien permanent | Commentaires (3)
lundi, 06 février 2012
Bonnet d’âne

Une assez courte note cinématographique. Cela suffira pour dire le ratage complet qu’est The Detachment, le dernier film de Tony Kaye (réalisateur du film culte American History X), qui raconte le quotidien d’un prof remplaçant, Henry Barthes (Adrian Brody et sa tête de grosse merde désabusée), dans un lycée difficile de la banlieue new-yorkaise. Après Andrew Nicol et son insupportable Time Out, voici un autre réalisateur qui déçoit (surtout de la part de Nicol). Et pas qu’un peu. Les raisons de la colère ? Le film est outrancièrement pesant, larmoyant et didactique. Il enfile les clichés aussi facilement, et avec une telle assurance, qu’une fillette à l’atelier « collier de perles » du centre aéré de Montlucon : le prof idéaliste qui va sauver une classe du désastre (sans que sa méthode miracle soit montrée une seule minute : un prodige), qui va récupérer chez lui une gamine qui fait le trottoir (sans explorer pour autant les ambiguïtés qu’une telle relation peut entraîner à la façon de Nabokov) et qui va sympathiser avec la grosse exclue du bahut qui soigne sa mélancolie en s’adonnant à la photographie lifestyle. Au-delà du fond assez démagogique entretenu par des raccords douteux (un enseignant hurle sa rage contre cette masse d’abrutis acnéiques qui n’ont ni motivation ni curiosité et devient, par la magie du montage, un avatar d’Hitler vociférant sa haine à Nuremberg : quelle subtilité) le film procède d’un style documentaire énervant assortit de trois tares de mises en scène : les gros plans sont récurrents et n’apportent aucune tension à l’intrigue (n’est pas Sergio Leone qui veut) pas plus qu’une empathie vis-à-vis des personnages ; des flashbacks filmés avec un filtre sépia parsèment le récit afin de nous révéler le passé torturé de cet enseignant triste mais ne réussissent qu’à alourdir l’histoire et, de fait, on se fout pas mal de sa tragédie familiale ; enfin les soliloques face à la caméra censés apporter une gageure de vérité se révèlent aussi creux que le cerveau de Nadine Morano.
Pour le coup le titre dit vrai : on est totalement détaché de cet objet filmique. Que viennent faire des acteurs talentueux comme James Caan ou Isiah Whitlock Jr (l’inoubliable sénateur Clay dans The Wire) dans cette galère ? A noter que le film a reçu le Prix de la Révélation Cartier, le Prix de la Critique Internationale au Festival de Deauville et le Prix du public au Festival 2 Valenciennes. Rien de plus normal : c’est un film d’auteur pseudo intello qui plonge au cœur de la réalité de la violence scolaire et dénonce le système qui bla bla bla…
Le film se pare de prétentions intellectuelles qu’il n’atteint même pas du bout du pied. Ainsi, il flatte le cinéphile cultivé en lui balançant des références littéraires de qualité (oh Albert Camus en introduction – miam ! – puis George Orwell – merveilleux ! – et enfin Edgar Allan Poe – je jouis !) mais sans réellement les exploiter et, pire, en les galvaudant allégrement. Je ne vais pas revenir sur l’instrumentalisation à outrance de 1984 de nos jours (même si les références à la novlangue, à la doublepensée, au télécran ou à Big Brother sont parfois justifiées. Et encore… avec parcimonie) mais Kaye gâche la seule bonne idée de son film lorsqu’il ne fait que survoler la métaphore contenue dans le poème de Poe à la fin de son film. Comme un élève trop sûr de lui qui esquisserait un pan de sa réflexion dans la conclusion d’une dissertation. Note : zéro pointé !
Regardez plutôt La journée de la jupe de Jean-Paul Lilienfeld.
Sylvain Métafiot
17:16 Publié dans Cinéma | Tags : the detachment, tony kaye, adrian brody, bonnet d'âne, violence scolaire, lycée difficile, mauvais, démagogique, sylvain métafiot | Lien permanent | Commentaires (3)
vendredi, 20 janvier 2012
Une autre voix dans le concert des médias

Vous en avez marre d’écouter toujours les mêmes présentateurs de JT, les mêmes commentateurs politiques, les mêmes experts économiques, les mêmes intellectuels pseudos subversifs, les mêmes bouffons comiques ?
Marre de tous ces Attali, Minc, Pujadas, Allègre, Joffrin, Demorand, Calvi, Barbier, BHL, Onfray, Badiou, Ramadan, Zemmour, Naulleau, Ardisson, Ruquier, Julliard, Bauer, Raufer, Mucchielli et consorts ?
Alors, écrivez, caricaturez, interviewez, enregistrez et postez vos articles sur Forum de Lyon !
19:13 Publié dans Actualité | Tags : forum de lyon, sens public, médias citoyen, voix dissonantes, médias, éditos, experts, commentateurs, bouffons, bhl, onfray, badiou, intellectuels, sylvain métafiot | Lien permanent | Commentaires (1)










