Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

mapausecafe.net, blog de société, de politique, de culture et d'économie. La fin d'un café ne signifie plus l'arrêt du débat !Accueil mapausecafeActualitésEconomie, Marketing et CommunicationCinéma et filmsMusiqueDesign et GraphismeDivers et autres articlesInsolite et humour
mapausecafe.net, blog de société, de politique, de culture et d'économie. La fin d'un café ne signifie plus l'arrêt du débat !

jeudi, 06 avril 2017

Lucas Belvaux : « L’extrême droite s’accapare et détourne les principes de la République »

L1007156.jpg

Article initialement publié sur Le Comptoir

 

Cinéaste engagé au style sobre et incisif, Lucas Belvaux se fait le témoin de drames individuels pour mettre à nu les affres sociaux d’une société rongée par le libéralisme économique, l’inculture de masse et le repli sur soi. À l’occasion de la sortie de son nouveau film, « Chez Nous », nous nous sommes entretenus du discours identitaire français d’aujourd’hui.

Le Comptoir : Chez Nous dresse le portrait d’une jeune infirmière précaire qui se met au service d’un parti nationaliste en vue des prochaines élections. C’est la banalisation grandissante de l’extrême droite en France qui vous a motivé à raconter cette histoire ?

Lucas Belvaux : Bien sûr, en partie. J’avais envie de faire le portrait d’une candidate qui va porter et représenter le discours d’extrême droite, s’en faire le porte-étendard à son corps défendant. Je voulais raconter une histoire personnelle : comment une jeune femme est impactée par la politique dans sa vie quotidienne, dans son engagement quotidien, malgré elle, pour des raisons qui ne sont pas exclusivement politiques.

L’autre axe, c’était de faire un instantané, un portrait d’un parti populiste aujourd’hui en Europe occidentale et en France en particulier. Et cela ressemble fortement au Front national.

Lire la suite

jeudi, 23 mars 2017

Al-Hamadhânî, le prodige du siècle

al-hamadhânî,le prodige du siècle,sylvain métafiot,le livre des vagabonds,maqâmât,littérature arabe,isä fils de hichâm,cheikh abou'l-fath,rené khawam

 

Article initialement paru dans le Gazettarium papier #3

 

Né en 968 à Hamadhâne dans les montagnes de l'Ouest iranien (IVe siècle de l'Hégire) et mort en 1008 à Herat, Ahmad Ibn-al-Housayn al-Hamadhânî (أحمد بديع الزمان الهمذاني) est considéré comme l'un des plus grands prosateurs de la littérature arabe. Avide de savoir et de voyages, il est initié par le grammairien Ahmad Ibn-Fâris puis devient, en 989, l'un des poètes protégés du vizir Ismâ'il Ibn-'Abbâd à Ravy, près de l'actuelle Téhéran. Il côtoie ensuite un prince de la dynastie des Ziyârides, à Djourdjâne, près de la Caspienne, puis se rend à Nîchâpoûr, place forte des beaux esprits littéraires de l'époque, recevant les faveurs du mécène Abou-Bakr al-Khawarizmi, ami des sultans Bouyides. C'est à seulement vingt-quatre ans qu'il invente et compose les fameuses séances qui allaient faire de lui sa renommée, regroupées sous le titre Le Livre des Vagabonds.

Lire la suite

lundi, 27 février 2017

Al-Jâhiz, le prince de la sensualité

al-jâhiz,le prince de la sensualité,sylvain métafiot,littérature arabe,érotisme,Éphèbes et courtisanes,kitab moufâkharat al jawârî wal ghilmân,’abu 'uthmân 'amrû ibn baḥr mahbûn al-kinânî al-lîthî al-baṣrî,mutazilisme,libre pensée islamique,sexe,qoran,hégire,encyclopédie,épître,amour sensuel,humour

 

Article initialement paru dans le Gazettarium papier #3

 

Difficile d'échapper au cliché de l'érotisme dans la littérature arabe et pourtant – outre l'image d’Épinal (incomplète mais pas dénuée de vérité) d'une Shéhérazade lascive mêlant sexe et contes pour sauver sa vie – les paroles du délectable Al-Jâhiz, contenues dans son opuscule Éphèbes et Courtisanes (Kitab Moufâkharat al Jawârî wal Ghilmân), nous font toucher d'un doigt frémissant un des plus admirables pan de la littérature érotique orientale. Nous ouvrant les portes de son palais, il nous invite à le suivre.

 

Al-Jâhiz (الجاحظ), de son vrai nom ’Abu 'Uthmân 'Amrû ibn Baḥr Mahbûn al-Kinânî al-Lîthî al-Baṣrî, est né à Baçra (sud de l’actuel Irak) vers 776 (160 de l'Hégire) dans une famille pauvre (son grand-père était un esclave africain d'Abyssinie). Il est mort dans la même ville en 868 ou 869, à l'âge vénérable de quatre-vingt quinze ans, écrasé par sa bibliothèque. Écrivain prolifique, maniant la dérision et l'humour avec grâce, on lui doit quelque deux cent cinquante écrits dont une cinquantaine nous sont parvenus. Ils sont constitués d’épîtres et de quelques œuvres plus importantes sur les sujets les plus divers : la zoologie, la poésie, la notion de secret, l’éloquence, la lexicographie,… Son Livre des animaux, inspiré de l’Histoire des animaux d’Aristote est une véritable encyclopédie des savoirs. Quant à son Livre des avares il constitue une défense des Arabes en arguant de leur générosité ancestrale et de leur amour du prochain. Par ailleurs, comme le note Malek Chebel, « Jâhiz est demeuré arabophone à un moment où le snobisme régnant dans les milieux érudits voulait que l'on fût aussi persophone. »

Lire la suite

lundi, 13 février 2017

Le rire du Malin : The Strangers de Na Hong-jin

le comptoir,sylvain métafiot,le rire du malin,the strangers,na hong-jin,polar,fantastique,épouvante,burlesque,gokseong,jong-gu

 

Article initialement publié sur Le Comptoir

 

Dans la petite ville de Gokseong d’étranges meurtres sont commis : les habitants semblent atteints d’une frénésie barbare qui les fait s’entretuer sans raison apparente. Jong-gu, officier un peu pataud, soupçonne un Japonais reclus dans la forêt d’avoir empoisonné la population au point de la rendre démente.

 

Fasciné par les jeux de pistes dans lesquels s’abîment les tourments humains, Na Hong-jin fait partie de cette nouvelle vague de réalisateurs (avec Kim Jee-woon, Bong Joon-ho et Park Chan-wook) qui redéfinit radicalement les contours du cinéma sud-coréen, en imposant une violence formelle que l’on croyait réservée aux productions japonaises de Takashi Miike, Shinya Tsukamoto ou Sono Sion. The Chaser, son premier long-métrage, figurait déjà une course contre la mort face à un tueur en série dans un Séoul interlope et poisseux. The Murderer, son film suivant, collait aux basques d’un travailleur pauvre pris en chasse par la mafia locale et les autorités chinoises.

 

The Strangers est quant à lui tout simplement magistral dans sa manière de nouer les genres (le burlesque et l’épouvante, le polar et le fantastique) : le ton oscille constamment entre la comédie bouffonne et l’horreur pure, perturbant autant les repères des spectateurs que ceux des personnages. D’où la confusion mentale de l’antihéros qui de simple flic menant sa petite enquête voit toutes ses certitudes, et notamment son rôle de père, voler en éclat sous l’effet de la confrontation au Mal. Contamination, possession, destruction : la vision apocalyptique de Na Hong-jin se décline au pluriel, accentuant l’effroi visuel d’un labyrinthe de ténèbres qui ne semble épargner personne.

 

Sylvain Métafiot

samedi, 04 février 2017

Le poignard et la grâce : The Assassin d'Hou Hsiao-hsien

wu xia pian,Le Comptoir,sylvain métafiot,le poignard et la grâce,the assassin,hou hsiao-hsien

 

Article initialement publié sur Le Comptoir

 

Il est des films dont la sensualité picturale est si éclatante, la virtuosité scénique si déroutante, que l’œil peine à se réadapter à la triste réalité du monde. The Assassin fait indéniablement partie de ces œuvres qui marquent la rétine d’une beauté persistante longtemps après leur visionnage. « De quel sort avons-nous été victime ? » murmure-t-on en sortant de la salle.

 

Ensorcelé par une magie que l’on croyait oubliée, on peut néanmoins être décontenancé par une intrigue hautement complexe : sous la dynastie chinoise des Tang du IXe siècle, Nie Yinniang, experte en art martiaux, est chargée d’assassiner son cousin Tian Ji’an, gouverneur dissident de la province militaire de Weibo. Problème : Yinniang, malgré sa fidélité à l’ordre des assassins, demeure éprise de Tian Ji’an. C’est sur cette toile de fond politique que se tisse le dilemme moral de Yinniang, contrainte de choisir entre la voie de l’épée et celle du cœur.

 

S’inscrivant dans la noble lignée des wu xia pian (ces films de sabre chinois dont The Blade de Tsui Hark est le plus mémorable représentant), The Assassin a la particularité de reléguer, nonobstant leur maestria, les scènes de combat en arrière-plan de sa fresque historique. Le film se focalise davantage sur les délicates relations qui nouent le destin des personnages, s’attardant sur leurs paisibles activités quotidiennes et leurs manigances obscures, accordant enfin une place centrale aux sentiments contrariés de Yinniang qui l’amèneront à défier son maître et figure maternelle, précipitant son émancipation existentielle.

 

D’une élégance rare, la mise en scène de Hou Hsiao-hsien se fait contemplative, accordant une attention particulière aux détails les plus infimes de ce conte médiéval : le vent dans les arbres, le bruissement des vêtements, le ruissellement de l’eau, le piaillement des oiseaux, le souffle des lames qui s’affrontent. Un souffle calme et assuré qui parcourt de bout en bout ce récit épique, le transportant sur les rives mythiques d’une splendeur filmique que l’on croyait inaccessible.

 

Sylvain Métafiot

dimanche, 15 janvier 2017

Murielle Joudet : « Le cinéma gagnerait à redevenir décadent »

 

 

Article initialement publié sur Le Comptoir

 

Critique de cinéma pour le magazine « Chronic’art » et au sein de l’émission « Dans le film » sur le site Hors-Série, Murielle Joudet codirige, avec Jean-François Rauger, la programmation « Hollywood décadent » à la Cinémathèque du 14 décembre au 25 janvier 2017. Une quarantaine de films qui dévoilent avec un plaisir coupable la sujétion des névroses sexuelles et des passions déviantes sous le fard de la machine à rêves.

Le Comptoir : Selon vous, Hollywood entre en décadence à la fin des années 1950 et le sera jusqu’au terme des années 1960. Qu’entendez-vous par ce terme connoté négativement ?

Murielle.jpgMurielle Joudet : Le terme est d’abord né d’un sentiment que nous partagions avec Jean-François Rauger devant certains films américains des derniers grands maîtres hollywoodiens : Vincente Minnelli, John Ford, Billy Wilder, George Cukor, Jospeh L. Mankiewicz, Otto Preminger. Le sentiment d’être devant des œuvres amples, ambitieuses et en même temps totalement crépusculaires, habitées par une conscience malheureuse. Beaucoup de films sur Hollywood se font à cette époque-là et prennent en charge ce pli réflexif : le cinéma ne sera plus jamais comme avant. Les cinéastes tentent de mettre en scène la fin d’une époque et d’une certaine façon de faire du cinéma, chacun à leur manière, avec ce mélange bouleversant de lucidité et de déni, comme s’ils se disaient à eux-mêmes « essayons de faire encore un dernier film classique », un peu comme s’ils étaient les musiciens du Titanic. C’est très beau à voir car cela donne des films très bizarres, très intimes, inclassables. Je crois que c’est ce que nous voulions regrouper sous le terme de « Hollywood décadent », le sentiment de quelque chose d’étrange et totalement morbide. C’était aussi l’idée de trouver un terme permettant de penser cette période de transition. C’est toujours difficile de penser les transitions. On voit à peu près ce qu’est un film classique et ce qu’est un film du Nouvel Hollywood, mais qu’en est-il de films aussi étranges que Peyton Place ou encore Qu’est-il arrivé à Baby Jane ? Ils n’appartiennent à aucune de ces deux époques. On s’est dit qu’il fallait construire une petite maison pour héberger tous ces films. On voulait essayer de figer cette période de transition pour en faire un véritable moment de l’histoire du cinéma américain.

 

Au-delà de ce sentiment d’étrangeté, il y a les faits : l’essor de la télévision américaine, le rajeunissement du public dans les salles, le Paramount Decree, les rapports du docteur Kinsey sur la sexualité des américains, la fin du Code de censure Hays. Un monde meurt, les acteurs, les producteurs et les réalisateurs du classicisme hollywoodien vieillissent et ils emportent avec eux un système, une esthétique. D’où un deuxième moment dans la programmation, qui accueille une autre génération de cinéastes qui, pendant cette période, a fait des films inclassables : Robert Aldrich, Delmer Daves, Gordon Douglas, ainsi que Mark Robson dont la deuxième partie de carrière est très étonnante. Quelque chose meurt avec la première liste de cinéastes et quelque chose émerge avec ces derniers. « Hollywood décadent » est l’histoire de cet entre-deux.

Lire la suite

samedi, 31 décembre 2016

Cimes cinéphiliques 2016

 

Qui succède à Il est difficile d'être un dieu d'Alexeï Guerman au titre de meilleur film de l'année ? La réponse dans notre habituel top 10, suivi de son flop 10 tout aussi subjectif.

 

Au sommet cette année

 

1) Ma Loute de Bruno Dumont : Grand film de déséquilibrés, mélange génial de l'absurde et du burlesque, de l'humour noir rouge pétant et du bleu azur mystique.

top 10,flop 10,sylvain métafiot,cimes cinéphiliques 2016

 

2) The Assassin d'Hou Hsiao-hsien : À force de films sociaux grisâtres et de blockbusters saturés de CGI on avait presque oublié que le cinéma pouvait atteindre des sommets de beauté picturale.

top 10,flop 10,sylvain métafiot,cimes cinéphiliques 2016

 

3) Everybody Wants Some !! de Richard Linklater : Parenthèse enchantée d’une jeunesse maladroite et nonchalante filmée d'un regard nostalgique et bienveillant.

top 10,flop 10,sylvain métafiot,cimes cinéphiliques 2016

 

4) The Strangers de Na Hong-jin : Le tourment horrifique d'une pauvre âme confronté au Mal, prise au piège d'un tourbillon de noirceur entre nature et civilisation, burlesque et fantastique, démons et fantômes.

top 10,flop 10,sylvain métafiot,cimes cinéphiliques 2016

 

5) Mademoiselle de Park Chan-wook : La délicieuse et perverse réconciliation entre les infortunes de la vertu coréenne et les prospérités du vice japonais.

top 10,flop 10,sylvain métafiot,cimes cinéphiliques 2016

Lire la suite

samedi, 17 décembre 2016

La tôle et le sexe : l’irrépressible désir technique chez Cronenberg

gazettarium,abolire la réalité,amor fati,crash,cronenberg et le désir de la violence technique,existenz,jean brun,la liberté par l'autodestruction,la mouche,machine,métamorphose,puissance onturgique de la technique,science-fiction,screamers de peter weller,sexe,sylvain métafiot

 

Article initialement publié sur Le Gazettarium

 

S’il est admis que le progrès technoscientifique est généralement bénéfique à l’humanité, il faut cependant considérer qu’il peut aisément se retourner contre nous avec force et violence. L’innovation d’un côté et la sécurité de l’autre se livrent une course parallèle démesurée. La seconde essayant de rattraper la première par le biais de la prévention (dispositifs de contrôle techniques, déontologiques, législatifs, réglementaires, etc.) pour éviter de se satisfaire d’une simple réparation de dommages.

Lire la suite

mercredi, 23 novembre 2016

Dieu est une ligne de code

a miracle of rare design,affrontement,aldous huxley,apocalypse,arthur c. clarke,Éclipse totale de john brunner,cyberspace,cyborg,dieu est une ligne de code,don de dieu,herbert georges wells,impasse,interrogations philosophico-religieuses,la guerre des mondes,le meilleur des mondes,matrix,mick resnick,mutant,mutations symboliques,neuromancien,neurotechnosciences,science-fiction,sylvain métafiot,transcendances techniques,william gibson,gazettarium

 

Article initialement publié sur Le Gazettarium

 

L’une des particularités narratives de la Science-fiction est qu'elle délaisse le plus souvent la psychologie des personnages (considérés non comme des individus mais comme représentants de leur espèce) au profit de l’hypothèse philosophique (interrogations sur notre nature, notre place dans l’univers, notre devenir et nos fins). L’œuvre d’Arthur C. Clarke est emblématique de ces interrogations philosophico-religieuses, notamment celle, à la fois théorique et pratique, dont l’écho glaçant parcours l’univers : « qu’allons-nous faire de l’homme ? ». Et si l’homme devenait mutant, « individu spécifique » par excellence ? La question de son devenir dépendrait avant tout de sa particularité, comme l’affirme Gilbert Hottois, philosophe belge, spécialiste des questions d’éthique. En somme, si l’homme devient un mutant psy ou un cyborg son rapport à la transcendance deviendrait opératoire, comme nous le verrons plus bas.

Lire la suite

samedi, 12 novembre 2016

Captain Fantastic : marin d'eau douce

captain-fantastic.jpg

 

Une comédie ? Une aventure initiatique ? Un conte social ? Captain Fantastic, le dernier film de Matt Ross, est un peu tout cela. Et pourquoi pas – prenons le titre au mot – un film de super-héros ? Plus précisément celui d'un homme brillant qui rompt avec la société en élevant ses (nombreux) enfants dans les bois, en-dehors de toute civilisation, afin de forger leur esprit et leur corps. Une famille de prodiges dont la mission principale consiste à « sauver » le corps de leur défunte mère afin de respecter ses dernières volontés.

 

Or, s'il est un personnage qui donne toute sa saveur au récit héroïque, tout en contrebalançant l'aspect souvent fade du super-héros, c'est bien celui du super vilain. Et notre fier Captain manque cruellement d'adversaire à sa taille. Qu'a t-il à affronter, lui et sa progéniture surdouée ? Un flic débonnaire un peu trop curieux, des beaux-parents chrétiens et protecteurs, une famille américaine « typiquement médiocre », soit un condensé de la middle class américaine engoncée dans ses stéréotypes. Le combat est inégal et le résultat vite anticipé. Car malgré les embûches scénaristiques que la petite troupe (fort sympathique au demeurant) affronte durant son voyage, le discours « provocateur » du film ne souffre aucune contradiction (c'est d'ailleurs le trait principal du long-métrage : ni la mise en scène, ni le montage ne le distingue) et ne s'adresse qu'à un public conquis d'avance.

 

On se plaît à imaginer ce qu'aurait répondu un chrétien du calibre de Chesterton, Teilhard de Chardin ou Gustave Thibon face aux moqueries faciles de la tribu rationaliste. Ou qu'un personnage bien écrit aurait expliqué la différence entre honnêteté et sincérité. Et croire que Noam Chomsky constitue le nec plus ultra de la subversion dans un monde où Théodore Kaczynski a écrit La Société industrielle et son avenir et Günther Anders L’Obsolescence de l'homme ne peut que faire lever les yeux au ciel.

Bref, ce n'est pas avec des poings en mousse qu'on se bat contre la civilisation industrielle.

 

Sylvain Métafiot