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jeudi, 14 avril 2016

L’archipel des fictions utopiques

The Professor's Dream.jpg

 

Article initialement publié sur Le Comptoir

 

De la Renaissance au XXe siècle, l’évolution de la pensée politique a déplacé le sens originel du mot utopie” – qui désignait le titre d’une œuvre littéraire – jusqu’au sens actuel où le terme est plus ou moins confondu avec celui d’idéal et/ou de société totalitaire. L’utopie est pourtant un genre bien spécifique, qui ne se confond pas avec les autres formes de productions imaginaires auquel il est souvent assimilé. Voyageons au sein de ces insularités fictionnelles.

 

Ayant souvent été considérée comme un programme politique (ce qui est vrai chez certains socialistes utopistes du XIXesiècle, comme Étienne Cabet ou Charles Fourier), l’utopie demeure essentiellement une construction fictionnelle formant un réticule d’enchevêtrement imaginaire : eunomies, uchronies, contre-utopies, etc.

 

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mardi, 15 avril 2014

Her, le divorce de la machine

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« Ce qui a été, c'est ce qui sera, et ce qui s'est fait, c'est ce qui se fera; et il n'y a rien de nouveau sous le soleil. »

Eccl 1 ;9

 

Il ne faut pas voir Her comme un film romantique à l’air numérique, ni même comme de la science-fiction à l’eau de rose. C’est au contraire un film d’anticipation dur et radical dans son message malgré l’esprit léger et aérien qui le traverse. Par bien des aspects, Her ressemble à un mythe grec, une tentative d’amour entre l’homme et une déesse, ici Théodore et Samantha, littéralement l’adorateur de Dieu et le nom de Dieu (en grec féminisé). La déesse n’est pourtant pas une fiction, un être supérieur dans un hypothétique Panthéon. Il s’agit de la machine avec tout ce qu’elle a de concret dans notre quotidien, un OS, un Smartphone.

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