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mardi, 15 avril 2014

Her, le divorce de la machine

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« Ce qui a été, c'est ce qui sera, et ce qui s'est fait, c'est ce qui se fera; et il n'y a rien de nouveau sous le soleil. »

Eccl 1 ;9

 

Il ne faut pas voir Her comme un film romantique à l’air numérique, ni même comme de la science-fiction à l’eau de rose. C’est au contraire un film d’anticipation dur et radical dans son message malgré l’esprit léger et aérien qui le traverse. Par bien des aspects, Her ressemble à un mythe grec, une tentative d’amour entre l’homme et une déesse, ici Théodore et Samantha, littéralement l’adorateur de Dieu et le nom de Dieu (en grec féminisé). La déesse n’est pourtant pas une fiction, un être supérieur dans un hypothétique Panthéon. Il s’agit de la machine avec tout ce qu’elle a de concret dans notre quotidien, un OS, un Smartphone.

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jeudi, 03 octobre 2013

62, année onirique

 


Le Joli Mai de Chris Marker et Pierre Lhomme ressort en salles dans une version restaurée, cinquante ans après sa réalisation, et nous conte un Paris fourmillant et éclectique, une capitale de lumière et d'ombre filmée avec amour et gourmandise. Comme un voyage ethnologique qui déraperait en fable on passe des rues populaires aux grands boulevards, des salles des fêtes aux banlieues toutes fraîches, d'un chat habillé à des amoureux timide en passant par les convives éméchés d'un mariage. On transite ainsi d'un personnage (d'une situation) à un autre avec malignité et élégance. C'est mai 1962 raconté par les Parisiens eux-mêmes, avec leur gouaille, leur joie, leur crainte, leur humanité. C'est Paris en paix, tranquillement observé, sans jugements ni précipitations mais avec une liberté de ton qui colle au plus près des visages et des paroles.

 

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C'est une caméra qui scrute les détails aux marges ou aux arrières plans, saisissant, là des mains qui s'agitent, ici une araignée qui se balade, ailleurs l'allée poisseuse d'un bidonville, ou encore l'air interrogateur des passants. Un regard véritablement décalé sur une époque politiquement convulsive dont l'intérêt est à la marge. Jean-Luc Godard et Anna Karina passent en voiture, nous lancent un regard. Et là, n'est-ce pas Alain Resnais ? La Nouvelle Vague déferle dans les salles obscures et redonne du souffle au cinéma de papa tandis que Marker et Lhomme prennent le pouls de la rue et donnent à voir le caractère d'une ville sous la forme d'un poème urbain.

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lundi, 22 juillet 2013

Augures d'innocence

 

« Voir le monde en un grain de sable,

Un ciel en une fleur des champs,

Retenir l’infini dans la paume des mains

Et l’éternité dans une heure.

 

Rouge-gorge mis en cage,

Voilà tout le ciel en rage.

Un colombier plein de colombes et de ramiers

Fait frissonner l’enfer en tous ses ateliers.

 

Un chien qui meurt au seuil de la maison du maître

Prononce que l’Etat bientôt va disparaître.

Cheval frappé sur le chemin

Réclame du sang humain.

A chaque cri plaintif du lièvre que l’on chasse

C’est un fil de la cervelle qui casse.

Alouette à l’aile blessée

Un chérubin cesse de chanter.

Le coq dressé pour le combat,

Fait du soleil levant l’effroi.

Tout hurlement de loup, de lion sur la terre

Réveille une âme et la retire hors de l’enfer.

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Le cerf errant par les taillis

Tient l’âme humaine hors du souci.

L’agneau prétexte du pêché

Pardonne au couteau du boucher.

 

Chauve-souris volant lorsque tombe le soir

Fuit l’esprit de celui qui n’a pas voulu croire.

La chouette, dans la nuit, en appelant

Dit la frayeur des mécréants.

As-tu blessé le roitelet ?

Hommes ne t’aimeront jamais.

 

Qui a mis le bœuf en courroux

De femme n’aura les yeux doux.

L’enfant cruel qui tue la mouche,

L’araignée lui sera farouche.

Qui tourmente du hanneton l’esprit

Tisse une charmille en fin de nuit.

La chenille sur la feuille

Redit de ta mère le deuil.

Ne tue papillon ni phalène

Crainte qu’à Jugement ne viennes.

 

Qui pour la guerre un cheval dressera

Barre du Pôle jamais ne passera.

Le chien du mendiant, le chat de la veuve,

Nourris-les, tu feras peau neuve.

La mouche qui, chantant l’été, bourdonne

La calomnie vous l’empoisonne.

Poison de vipère et d’orvet

Sous le pas d’Envie il se fait.

Le poison tueur de l’abeille,

L’artiste jaloux le réveille

Les vêtements royaux, les hardes du mendiant

Prolifèrent dans le bagage de l’avare.

Vérité dite à fin méchante

Bat tout mensonge que tu inventes.

 

Il est bien qu’ainsi tout se fonde :

Pour joie et peine homme fut fait,

Et quand nous savons bien que c’est,

Nous allons saufs de par le monde.

Joie et peine en fin tissage

Habit pour l’Ame divin,

Sous chaque dol et chagrin

Court un fil de soie et de joie.

Plus est l’enfant que son maillot

Chez l’homme, par monts et par vaux.

On fait l’outil, naissent nos mains,

Un fermier comprend ça très bien.

 

Chaque larme d’un œil tombé

Devient un enfant dans l’éternité

Le recueillent des femmes claires

Et le rendent à sa lumière.

Qu’il aboie ou mugisse ou rugisse ou qu’il bêle,

C’est le Flot qui vient battre le rivage du ciel.

L’enfant criant sous le bâton

Inscrit vengeance chez Pluton.

Les loques de pauvre qui flottent au vent

Disloquent les cieux à chaque moment.

Soldat qui prend l’épée et le fusil,

Pour le soleil de l’été paralysie.

Le sou du pauvre a plus de prix

Que tout l’or des côtes d’Afrique.

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Pris des mains du travailleur un seul liard

Achète et vend les terres de l’avare ;

Mais si le vol est d’en haut garanti,

Il vendra et achètera tout ce pays.

Qui rit de la foi d’un enfant

Sera moqué, vieillard, mourant.

Qui enseigne à l’enfant le doute

Hors du tombeau pourri ne trouvera sa route.

Qui respecte la foi de l’enfant,

D’enfer et de mort sera triomphant.

L’enfant a ses jouets, le vieillard sa raisons,

Ce sont les fruits des deux saisons.

Le questionneur assis, avec l’air si malin,

Ignorera quelle est la réponse, sans fin.

Qui répond au doute bavard

Souffle la lumière du savoir.

Le plus fort poison jamais essayé

Vient de César et sa couronne de laurier.

Rien ne défait l’humaine nature

Si bien que le fer des armures.

Quand d’or et de joyaux la charrue s’ornera

L’envie devant les arts de paix s’inclinera.

Enigme, ou chant du grillon

Est au doute un bon répons.

Un pouce pour la fourmi, c’est pour l’aigle une lieue,

Ca prête à rire au philosophe boiteux.

Qui va doutant de ce qu’il voit

Ne croira en ce que tu fais, quoi que ce soit.

Soleil et lune, s’ils entraient jamais en doute,

Ils sortiraient aussitôt de leur route.

En passion tu peux bien faire,

Passion en toi, elle te perd.

Sous licence d’Etat le joueur, la putain,

Pour cette nation bâtissent un destin.

Le cri des filles, de seuil en seuil,

A la vieille Angleterre va tisser son linceul.

Hurrahs et jurons de qui gagne ou perd

Conduisent les funérailles de l’Angleterre.

Chaque soir, chaque matin,

Tels naissent pour le chagrin.

Chaque matin, chaque soir,

Tels pour délices d’espoir.

Tels naissent pour les délices,

Tels pour nuit qui ne finisse.

 

Un mensonge tu peux le croire

Tant que tu ne vois pas plus loin que ton regard.

Qui naquit une nuit, pour périr une  nuit

Quand aux rayons du Jour l’âme était endormie.

 

Dieu apparaît, Dieu est lumière

Aux âmes ayant en la nuit repaire,

Mais il montre une forme d’homme
A ceux qui dans le Jour ont leur royaume. »


William Blake, in Chansons et mythes : poèmes choisis

 

Sylvain Métafiot

lundi, 18 janvier 2010

Illustration de la semaine ! Job !

jobs.jpg

Certains sont certains que Dieu est d'Amour,
Il fait preuve en tout cas d'un bien étrange humour.

Whether or not God is all Love
Humor sure is wicked Above.

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La semaine sur http://www.unsitesurinternet.fr
et les jours sur http://telex.blog.lemonde.fr

Bonne semaine

Toad