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lundi, 13 septembre 2010

Echec et Mat !

 

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Le joueur d’échec de Stefan Zweig est un classique de la littérature. Certainement l’œuvre la plus connue de l’écrivain autrichien (malgré la complexité des mises en abymes narratives), ce petit chef d’œuvre nous entraîne à bord d’une croisière un brin particulière. C’est en effet, sur le paquebot qui va de New-York à Buenos Aires qu’un inconnu va défier le champion du monde des échecs, le grand et arrogant Mirko Czentovic. Mais l’intérêt ne réside pas tant dans le duel tant attendu que dans l’histoire bouleversante de l’apprentissage des échecs par ce mystérieux inconnu, il y a de cela vingt ans.  A la limite de la folie et de l’horreur, le récit dévoile petit à petit les lourds secrets des personnages, éclairant l’époque sombre de la parution du livre (les années 40) d’un témoignage lourd de conséquences.

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mardi, 07 septembre 2010

Petite fable paradoxale

 

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Piochée dans le dernier numéro de Philosophie magazine (septembre 2010). Auteur : Adrien Barton.

 

"Une conférence internationale rassemblant les meilleurs philosophes afin de débattre du sens de la vie est sur le point de commencer. Alors que le président ouvre la séance, un ange apparaît dans les airs et darde l'assemblée d'un regard hautain : "Je suis un envoyé de Dieu. Vous pouvez me poser une question, n'importe laquelle - mais une seule - et j'y donnerai une réponse exacte. Demain, à midi, je reviendrai et vous devrez avoir choisi votre question."Sur ces mots, l'ange disparait, laissant les philosophes surexcités se lancer dans des débats houleux. 

 

"Fantastique ! Nous devons bien sûr demander quel est le sens de la vie, après tout c'est le sujet de notre conférence", propose le président. "Je pense que nous devrions plutôt demander pourquoi y a-t-il quelque chose plutôt que rien", rétorque un autre conférencier. Entre deux baîllements, un troisième hasarde : "A mon avis, il vaudrait mieux demander les numéros gagnants de loterie de la semaine prochaine..."

 

Après une longue nuit blanche passée entre thèses, antithèses et synthèses, les yeux cernés, les philosophes s'accordent enfin. L'ange réapparaît : "Alors, quelle est votre question pauvres mortels ?" Le président se lève : "Nous nous sommes mis d'accord pour vous demander ceci : "Quelle est la meilleure question que nous devrions-vous poser, et quelle est la réponse à cette question ?" " Mais enfin, il s'agit là de deux questions", rétorque l'ange courroucé. "Pas du tout, corrige le rusé président. Il s'agit là d'une seule et unique question, qui attend une unique réponse en deux parties. Les meilleurs spécialistes de philosophie du langage ici présents pourront vous le confirmer."

 

"Maudits humains, maugrée l'ange en réfléchissant. Très bien, j'ai la réponse à votre question. La réponse est... "La meilleure question est exactement celle que vous venez de me poser, et la réponse à cette question est celle que je viens de vous donner." Puis, lançant un dernier sourire condescendant à l'assemblée médusée, il disparaît dans un éclair lumineux.

 

Dans l'assemblée consternée, nul n'ose rien dire. Finalement, une voix traînante lance : "Je vous avais bien dit qu'on aurait dû demander les numéros gagnants de la prochaine loterie..."

 

Sylvain Métafiot

dimanche, 29 août 2010

Rions un peu avec Adolf

 

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L’humour relatif à la seconde guerre mondiale, au nazisme, aux camps d’extermination, étant très délicat à manier, mais très drôle lorsqu’il est fait avec talent, il serait criminel d’ignorer le dernier album de Pieter de Poortiere Le fils d’Hitler. Pieter de Poortiere a crée le personnage de Dickie, anti-héros à la face de playmobile se baladant à travers les époques, dans la revue « Ferraille ». Et c’est avec un humour à la fois absurde et grinçant que Dickie se retrouve en 1944, en plein conflit mondial. Mais ce n’est pas tout, il se trouve que Dickie est le fils caché du dictateur ! Ce dernier se met donc à sa recherche, tandis que ce pauvre diable de Dickie s’embourbe dans des situations toutes plus cocasses les unes que les autres avec une naïveté et une maladresse qui dépasse l’entendement.

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mardi, 17 août 2010

La sociologie américaine

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Elle s'est développée dans un contexte où la jeune société était en pleine expansion. D'un point de vue politique, il n'y a pas le même scepticisme qu'en France. Les sociologues adhèrent encore au projet fondateur de 1776. Il n'y a pas de déchirures entre penseurs comme en France.

 

La sociologie américaine est née dans un climat de confiance et d'optimisme reposant sur deux concepts :

 

  • Le darwinisme social. Beaucoup d'intellectuels considèrent que la vie sociale repose sur des caractéristiques incontournables. La vie sociale manifeste la lutte pour l'existence, la concurrence pour la survie. Le développement de la société est le résultat des lois de la nature, de la sélection, de l'adaptation. C'est une vision concurrentielle entre les individus. Le problème social est le problème de la promotion des individus les plus aptes. Une société sera d'autant plus viable qu'elle sera capable de transmettre les expériences acquises aux générations montantes. On ne peut pas dissocier les dynamiques sociales des dynamiques naturelles des individus. Ces derniers poursuivent leurs intérêts. On doit arriver à la mise en place d'une concurrence positive entre les individus. Il y a une vision fonctionnelle de la société : la fonction de la civilisation est de satisfaire de mieux en mieux les besoins de ses membres. La sociologie est au service de la société. Elle doit l'améliorer, ainsi que les individus, valoriser l'intelligence et la capacité d'entreprise. La société est considérée comme l'ensemble des individus qui obéissent à des motivations d'ordre psychologique (intérêt personnel, vivre ensemble, se construire comme sujet moral). Le protestantisme est très influent dans cette théorie. Cette approche s'est construite en partenariat avec la psychologie. Elle est plus naturaliste et réductionniste qu'en France où on la rejette.

 

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    • Le pragmatisme. Cela renvoi à une tradition anti-dogmatique, tourné vers l'action. Cette approche est très critique à l'égard des grands systèmes théoriques et des conceptualisations. Les concepts ne sont intéressants que s'ils permettent d'augmenter nos connaissances concrètes. Il y a donc une méfiance de la théorie pour la théorie. Les idées ne sont que des instruments. Elles servent à découvrir des vérités, et leurs valeurs résident dans leurs applications concrètes. Le pragmatisme a une dimension utilitaire. William James estimait que le réel se défini par des faits d'expérience individuels et pluralistes et non par des idées. Le monde est un ensemble de visions et la théorie est un instrument qui permet d'atteindre des faits utiles. Est-ce qu'une idée apporte quelque chose à celui qui la pense ? Dewey estimait que le développement était l'unique but moral. Ce sont des conceptions très normatives avec l'idée que l'homme est responsable par son action et qu'il échappe au déterminisme des absolus (lois de la providence, lois de la nature).

     

    C'est l'activisme et l'optimisme de la sociologie américaine.

     

    A suivre…


     

    Sylvain Métafiot

    mardi, 03 août 2010

    Le sophisme du rat

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    Enoncé simplement, ce sophisme est on ne peut plus enfantin : « Rat » est composé de trois lettres. Le rat mange le fromage. Donc trois lettres mangent le fromage.

     

    La forme latine de cette idiotie est plus convaincante car en latin les articles n’existent pas : la confusion entre le mot « rat » et l’animal était donc moins tirée par les cheveux. Evidemment, personne de sensé, semble-t-il, ne se laisserait prendre à un piège aussi grossier. Et pourtant, le sophisme du rat illustre une erreur très commune : la confusion entre l’ordre symbolique des mots et l’ordre réel des êtres et des choses. Exemple très simple : un lecteur de dictionnaire oublie (à condition qu’il l’ait su, ce qui n’a rien d’évident) qu’il lit des définitions, c’est-à-dire des traductions d’un mot en d’autres mots, et croit qu’il a affaire à des présentations de choses. Ce n’est pas l’animal réel qui est défini à l’article « onagre : âne sauvage », mais le mot « onagre » dont on propose l’équivalent lexical « âne sauvage ».

     

    Sylvain Métafiot

    mercredi, 21 juillet 2010

    Et vive la pub !

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    "La publicité à la télévision, ça s'adresse uniquement aux débiles mentaux." Coluche


     

    La pub est là, chez nous, dans notre télévision, à la radio, dans nos journaux, nos magazines, sur Internet, dehors sur des panneaux gigantesques, sur les murs, dans les prospectus, dans le métro, dans le tram, dans le bus, sur les vêtements, à l’école, sur les voitures, partout ! Impossible d’y échapper ! Assez, cela suffit ! Marre de ces clips montrant un connard au volant d’une grosse bagnole, le sourire aux lèvres parce qu’il pousse à 130km/h dans un virage en épingle à cheveux sans faire quatre tonneaux ! Marre de ces connes, à moitié à poil, nous vantant le dernier dentifrice qui blanchit les dents et soigne les carries ainsi que l’ultime brosse à dent qui nettoie même les cordes vocales ! La pub enlaidit autant les villes que la campagne, abrutie autant qu’uniformise, nous fait complexer autant qu’elle noie l’esprit contestataire, crée des besoins inutiles autant qu’elle nuit à la démocratie.

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    samedi, 03 juillet 2010

    Les petites phrases des philosophes

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    Qui n’a jamais essayé de briller en société, que ce soit lors d’un diner, dans un débat, entre amis ou en famille, en citant tel ou tel grand penseur des siècles passés ? Mais avant de citer Pascal, Camus ou Platon, mieux vaut savoir de quoi l’on parle. Ce qui est rarement le cas… Petit panorama des erreurs d’interprétation, contradictions, contre-sens et autre fourvoiements de la pensée de philosophes, dans lesquels la majorité d’entre nous se vautrent, sans parfois sans rendre compte…

     

    « Tout ce que je sais, c’est que je ne sais rien » Socrate


    Le père des philosophes avouant son ignorance ? En quelque sorte… Avec ironie, il affirme que celui qui dit savoir ignore tandis que celui qui dit ignorer sait, car le premier ne sait même pas qu’il ignore tandis que le second sait au moins cela. Un beau paradoxe et une belle leçon d’humilité.

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    samedi, 26 juin 2010

    Attention, chiens méchants !

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    Euphémisme ? « Méchants » c’est en effet le moins que l’on puisse dire à propos des délinquants en culotte courte qui hantent les couloirs de la prison d’Enola Vale aux Etats-Unis. La féroce description d’un univers carcéral particulier par un p’tit gars de chez nous. Un cri de rage dans la torpeur cinématographique du moment.

     

    Dog pound (prix du Meilleur Nouveau Réalisateur 2010 au festival de Tribeca fondé par Robert De Niro à New York) est le deuxième film du français Kim Chapiron. Après avoir fondé le collectif Kourtrajmé avec Romain Gavras (fils du grand Costa) en 1995 et réalisé le dispensable Sheitan en 2005, il plonge avec fracas dans le grand bain pénitencier. C’est donc à Enola Vale que nous séjournerons, en compagnie de trois jeunes voyous (quoique Davis…) : Davis donc, 16 ans, trafic de drogues ; Angel, 15 ans, vol de voiture avec agression ; et Butch, 17 ans, violence sur un officier de probation. Trois cas différents, une seule prison. Où l’ultraviolence règne. Suivez le maton.

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    vendredi, 11 juin 2010

    Con comme un ballon

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    « Pour empêcher les peuples de raisonner, il faut leur imposer des sentiments » Honoré de Balzac

     

    Un mois ! Un putain de long mois à subir la frénésie footballistique à travers le monde en général et en France en particulier. L'omniprésence dans les médias ne fait que commencer, car c'est quasiment toute la société qui va encourager 22 millionnaires en short jusqu'au 11 juillet. C'est parti pour la Coupe (im)monde de foot. Dieu que cela va être long !

     

    Un mois où toute l'actualité internationale, politique, culturelle, artistique, sera remplacée par le récit quotidien des résultats à décortiquer, des performances footballistiques ou sexuelles de tel ou tel joueur, des chances de victoire (truquée ou non) de tel ou tel pays, du décompte du nombre de comas éthyliques autour des stades et du nombre de partouzes putes/coke de telle ou telle équipe. Quel beau programme ! Et tout le monde est à l'unisson derrière les bleus. Rappelons-nous le propos Philippe Val il y a 12 ans qui reste d'actualité : « Le sport est un tel outil de démagogie que pratiquement aucun homme politique n'échappe à la contrainte de faire semblant de s'y intéresser. La plupart des intellectuels, écrivains, journalistes, philosophes, sociologues, se gardent bien de « risquer de se couper des masses », en osant soumettre en tant soit peu à la critique l'histoire du sport d'aujourd'hui : celle de la réussite à tout prix, de l'écrasement du faible, de la réussite obscène du vainqueur, de cet ultralibéralisme dont crève le monde ».

     

    Vous l'aurez compris, je fais partie de cette misérable, obscure, malfaisante et ultra minoritaire secte qui ne supporte pas tout ce qui touche, de près comme de loin, au football. Une secte dont les membres sont exclus, blâmés, mis au ban de la société, bref ce ne sont pas des gens fréquentables. Mais, en réalité, je ne hais pas le foot (j'aime même le sport de temps en temps pour le plaisir), c'est juste que je m'en fous à un point, vous ne pouvez pas imaginez. Et bien, figurez-vous que c'est mal vu ! Ne pouvant pas m'exiler pendant un mois sur Mars, je vais essayer de m'isoler, tant bien que mal, du délire collectif. Mais avant cela autant tenir mon rôle de rabat-joie professionnel jusqu'au bout, quitte à être affubler de l'insulte démagogique de « mépriser le peuple », sous prétexte de ne pas applaudir à cet abrutissement médiatico-publicitaire, à cette anti-culture, à ces réussites idiotes, à ces fortunes injustifiables, à ce culte du corps hystérique....

     

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    lundi, 07 juin 2010

    La Démobilisation politique

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    Résumé exhaustif du livre collectif La Démobilisation politique, réalisé sous la direction du rechercheur Frédérique Matonti et avec la participation, entre autres, de Bastien François, Julien Fretel, Bernard Pudal, Jean-Baptiste Legavre, Jean-Babriel Contamin, Annie Collovald...

     

    Le choc du 21 avril 2002 aurait été, selon les commentaires de l'époque, le fruit d'un vote massif en direction du populisme d'extrême-droite et d'extrême-gauche. Mais ces réactions à chaud sont contestables car elles relèveraient d'un retour à l'orthodoxie sur le mode du nouvel électeur rationnel mais plutôt méchant, et non plus intelligent comme dans les années 1980, dépassant les sociologies déterministes. Pourtant, ces approches oublient tout le travail de mobilisation participant à la légitimation des systèmes politiques. De fait, ces mécanismes de mobilisation politique semblent grippés (intermittence des votes, non-inscription, baisse du nombre de militants, coupure entre professionnels politiques et profanes, etc.) et il conviendrait de parler de démobilisation politique. La légitimité du système politique et la capacité des individus à s'y orienter seraient remises en questions. Il conviendrait donc de ne pas couper l'électeur de son environnement politique et social et de proposer une vision large de la démobilisation politique.

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