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mercredi, 29 octobre 2008

L’Etat de droit

La notion juridique d’Etat de Droit est devenue synonyme de garant des droits et des libertés fondamentales et fut accepté par un large consensus des pays démocratiques.
Jacques Chevallier (chercheur en science politique) distingue deux évolutions de l’Etat de Droit : c’est d’abord devenu un modèle socio-politique, puis un standard international.

 

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L’Etat de Droit oblige à définir autrement la démocratie. Outre les élections, il faut le respect du pluralisme, plus de démocratie directe et les garanties des droits fondamentaux. De là découle une démocratie juridique (ou de substance) et une démocratie de procédure.


L’émergence de l’Etat de Droit en tant que modèle socio-politique se fit dans les années 1980. Dans un contexte d’incertitudes politique, on commence à percevoir l’Etat de façon négative (agent possible d’oppression ; dictature des majorités ; emprise étatique) en éclipsant ses attributs positifs (instrument de promotion et de sécurisation collective). Il y a une poussée de l’individualisme (différent de l’égoïsme), au sens où on veut garantir les droits et libertés fondamentales de l’individu à tout prix. On assiste à une juridicisation des rapports sociaux qui contribue et légitime une réévaluation de la logique démocratique. Toutes les décisions des organes de l’Etat sont encadrées par des normes juridiques. Le juge est considéré comme la clef de voûte de l’Etat de Droit car il garanti le respect des normes juridiques et la protection des droits fondamentaux.


L’Etat de Droit tend à élargir la place du droit dans les sociétés car il est perçu comme la façon de protéger certains principes, de stabiliser une situation et d’encadrer des comportements. Mais, il est impossible d’encadrer et de régir par le droit une société toute entière. D’où la crainte d’un déclin du droit à cause de l’augmentation des textes, de l’instabilité des règles et de la dégradation des normes juridiques. En rendant confuse les frontières du droit et en inversant le principe de hiérarchie des normes on vide l’Etat de Droit de sa substance.

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lundi, 27 octobre 2008

Dur dur d'être étudiant...

martine.jpgAprès le baccalauréat, après 3 années d’école maternelle, 5 années d’école primaire, 4 année de collège et enfin 3 années de lycée : nous entrons dans un nouveau monde, celui de l’Etudiant ! 
Nous, les étudiants nous vivons dans une sphère à part, nous sommes détachés du monde de l’enfance et du monde des adultes. Nous n’avons plus l’âge de jouer à la marelle et nous ne sommes pas encore assez grands pour diriger une entreprise. Nous sommes dans une sorte de couloir, dans un espace temporel. Il nous faut travailler dur pour arriver à atteindre le but que chacun se fixe. La vie est une dure mélodie qui nous conduira à une fin heureuse… ou pas ! Etant petit nous avons toujours rêvé de devenir docteur ou bien chanteuse. Mais la dure réalité de la vie nous a coupé nos ailes. On s’est rendu compte qu’il fallait transpirer et affronter les obstacles de la vie. Nul ne peut réussir sans efforts ! Nous faisons des études, certes pas toujours très amusantes, mais au final il faut avoir conscience que c’est une réelle chance car dans le monde, il y a des enfants qui ne peuvent apprendre. Lire, écrire, s’exprimer, s’enrichir oui c’est ce que nous apportent les études. Tout au long de cette transition vers le monde du travail, on ne fait que se plaindre à longueur de journée car c’est trop dur, trop compliqué, trop ennuyant. Mais nous avons le choix d’étudier ou non. N’est-ce pas ? Et puis nous avons aussi le choix de nos études : médecine, droit, psychologie, graphisme, commerce,… Et j’en passe ! Alors pourquoi les jeunes étudiants se plaignent autant ? C’est une question à se poser !
Pour prendre le cas d’un étudiant de nos jours, il y a tellement de choses à dire…

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samedi, 25 octobre 2008

La Panique

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Ah la Panique ! C’est la panique qu’ils disent tous. En ce moment rien ne semble plus adapté que ce terme. Force est de constater que lorsque nous ne sommes plus maîtres des évènements, nous voici obligés de nous en référer aux Dieux. En effet, la panique est dérivé du dieu grec Pan et il était sensé faire peur aux ennemis. La panique est relayée dans tous les journaux, chaque média se doit d’accorder une place à cette panique chronique qui nous envahit dès qu’un évènement inattendu se produit et trouble l’ordre entendu. La panique nous habite tous et tout le temps. Jusqu’à présent, c’était les bas salaires et chômeurs qui paniquaient en voyant arrivé le 15 du mois et le relevé de compte en banque en général négatif. Depuis peu, même les hautes sphères politiques s’affolent, paniquent. C’est la crise économique et une peur immense a envahit les marchés boursiers. Comme une crise de panique médicale, les politiques injectent des milliards pour sauver l’économie qui plonge. La peur est un doux euphémisme pour définir le sentiment qui a envahit les places boursières.

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mardi, 21 octobre 2008

Vendredi, version papier d'internet ?

Vendredi 17 septembre, résonnait aux oreilles des blogueurs et autres accro de scoopéo, twitter, le spot, et tout les blogs dits "rédactionnels"; comme un jour bien spécial...

Pour la 1ère fois de l'histoire des blogs, (dont notre cher pays en est le recordman par habitant), un journal se compose totalement d'articles tirés depuis la Toile.

Nous avons testé pour vous ce journal au prix de 1.50 euros, prix assez raisonnable, pour un hebdomadaire...

La qualité n'est quand même pas au niveau des journaux ou autres hebdomadaires traditionnels, mais peut on dire de la bloguosphère qu'elle l'est ?

Le format apparaît intéressant , un petit côté retro, vous savez le style de journal que l'on voit dans les anciens films... Comme pour coller encore plus au monde déjanté des blogueurs, et parfois un peu plus terre à terre que la presse traditionnelle. En tout cas, ce format long papier (j'allais écrire longue note) m'a tout de suite séduit...

Quant à la forme, oula je m'attaque au plus compliqué...

Les articles et le placement dans ce dans ce journal apparait comme un peu brouillon, mais je crois que c'est l'effet voulu, volontairement. Après tout si ce journal respecte Internet, alors le "bordel" doit y être transposé... Bravo aux éditorialistes qui ont réussi leur coup.

Le capharnaüm d'internet (signalons d'ailleurs que le seul mot de la langue française qui a des tremats sur le u est capharnaüm, dédicasse à Noémie), est ici vraiment agréable à lire.

Enormement d'articles, tous intéressants, chacun peut y trouver son compte... Agrémenté par des images, et des caricatures, la lecture en est tout aussi agréable, bon moins que mapausecafe.net, mais tout de même...

Retrouver des articles de blogs déjà lu et chercher tout au long des pages de nouvelles perles rares, était un jeu intéressant...

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Les sources variées, tels que le post, des blogs presque anonyme, ou bien encore du monde  font indéniablement de ce nouveau style de presse, un journal de qualité et de sérieux.

Pour une fois internet est accesible au plus grand nombre, par le retour à la presse papier qui a besoin de ce renouveau. Ainsi la boucle est bouclée.

Les blogs s'inspirent de la presse, la presse s'inspire des blogs...

C'est, je crois un bel hommage au travail des bloggueurs, souvent amateurs, mais toujours passionés... Surtout, un moyen pour les plus récalcitrants du net de se rendre compte qu'internet est aujourd'hui un "mass média" d'importance.

L'influence de la toile dans les médias est encore une fois prouvée... Souhaitons bonne chance à cette nouveauté qui espérons le, aménera toujours plus de lecteurs et d'auteurs sur les blogs...

C'est un excellent moyen de s'informer autrement et de provoquer le débat, en tout cas, Ma Pause Café s'en réjouit d'avance....

A quand une version blog de Vendredi afin de pouvoir séléctionner les articles directement par les internautes ?

La seule question, peut être pourrez vous m'aider, comment sont séléctionnés les articles, en fonction de quels critères ? Le plus en rapport avec l'actualité, celui qui colle le plus au Monde, celui qui a fait le plus d'audience, le mieux référencé ? Mystère...

Chaque semaine, les blogueurs addicts/accro, lacheront au moins l'espace d'un instant leur site et liront ce journal pour voir s'ils nont rien loupé de l'actu du Web, et pourquoi pas vérifier que leur dernier article y figure... Bien sur, nous conseillons à tous ces accros, de faire une pause café virtuelle dès leur lecture terminée... Sauf si d'ici là, une version papier de ma pause café est éditée...

L'aventure des blogs "informatifs", n'est certainement pas prête de s'arrêter, la preuve en est cette version papier à qui nous souhaitons bonne chance... Le Web 2.0, se transformerait-il petit à petit en web 3.0 ?

lundi, 20 octobre 2008

Décès de Soeur Emmanuelle

Ce matin, Soeur Emmanuelle est décédée à l'âge de 99 ans.

Née en 1908, dans une famille Franco-Belge plutôt aisée, elle a très rapidement consacré sa vie entière à la lutte contre la pauvreté.

Elle quitta l'Europe pour s'engager dans des missions en Tunisie, en Turquie et enfin en Egypte où elle resta jusqu'à sa retraite.

Elle s'installa en Egypte dans le quartier des chiffonniers, là elle s'engagea pour faire construire des écoles, des hôpitaux, etc...

Soeur Emmanuelle voulait le dialogue entre religions, elle réunissa plusieurs fois la religion juive,musulmane et catholique afin de susciter le dialogue dans ces pays orientaux.

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Elle retourna en France, et s'installa dans le Var, où elle consacra la majorité de son temps à la méditation et la prière. Sans oublier sa lutte pour les sans papiers, et les immigrés.

Elle a publié plusieurs livres, elle est connue pour ne pas choisir entre la droite et la gauche, elle voulait simplement le respect entre les différentes opinions.

L'abbé Pierre et Soeur Emmanuelle avaient beaucoup en commun, déjà une allura fragile, mais un charisme énorme. De plus tout deux savaient y faire avec les grands de ce monde, on se souvient notamment de la remise de la légion d'honneur par Jospin et Chirac où Mère Thérésa.

Plus dernièrement elle avait reçu Sarkozy pour parler des sans abris, on se souvient comme elle avait repoussé Sarkozy et comme elle avait pu lui faire comprendre qu'il avait beau être président elle n'en avait que faire...

Les réactions ont été nombreuses, tous saluent une femme d'exception, et tous expriment une vive émotion à sa mort.

Elle aurait eu 100 ans le 16 novembre prochain. La petite voix des pauvres s'est éteinte. Espérons que son oeuvre continue...

samedi, 18 octobre 2008

Don Vito Corleone n’a pas de soucis à se faire

Gomorra (mélange entre la référence biblique Gomorrhe et Camorra), le film (2h30) de Matteo Garrone fut salué au dernier festival de Cannes et connu un large retentissement critique. Avant d’être un film, Gomorra est un livre (un roman-enquête pour être précis), celui de Roberto Saviano, aujourd’hui menacé de mort et vivant sous haute protection. A travers cette adaptation cinématographique nous plongeons au cœur de la mafia napolitaine de façon ultra-réaliste et malsaine. Exit donc le coté glamour des films de gangsters façon Le Parrain, Scarface, Casino, Les Affranchis, etc. Bon point vous vous dites. Seulement, ces films là sont des chefs-d’œuvre du genre, ce que Gomorra, malgré ses qualités n’est pas, loin de là.

 

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L’avantage de ce film est qu’il montre qu’il ne suffit pas d’être au plus près du réel pour s’inscrire dans le panthéon du cinéma. Ce serait même contradictoire : le meilleur film de fiction serait un documentaire, autrement dit, son contraire. On aurait aimé l’un ou l’autre. Mais, se réclamant du réalisme absolu Garrone n’a rien d’autre à nous proposer. Par ailleurs, la volonté de chasser toute dimension dramatique cinématographique du film se ressent lorsque deux gamins se prennent pour Tony Montana (le héros du Scarface de De Palma) et déconnent grave. Pourtant la réussite des classiques du gangster movie est qu’ils accédaient, via la fiction, des modèles (Shakespeare et Ulysse dans Le Parrain) et l’identification – empathique ou dégoutante – d’un personnage (Robert De Niro, Al Pacino, Marlon Brando…), à la vérité de la Mafia et de ses hommes.

 

Filmant ses protagonistes de haut avec antipathie, Garonne confond réalise et vérité, ce qui nous amène au second problème.
Ainsi, l’autre élément dérangeant, et non des moindres, est qu’on ne voit pas vraiment ce qui fait la spécificité de la Camorra, ce qui la différencie de n’importe quelle autre organisation criminelle dans le monde. On pourrait très bien être dans un bidonville de Rio, un quartier pauvre de New-York, une cité malfamée de Johannesburg ou une zone de Tokyo. A trop vouloir se contenter de la « simple » brutalité des images on n’apprend absolument rien sur l’organisation de la mafia napolitaine. On sait, par exemple, que la Cosa Nostra (mafia sicilienne) est « verticale » et soumise à une stricte hiérarchie dominée par les fameux « parrains ». On en déduira que la Camorra est « horizontale », gangrénant tous les niveaux de la société (de la rue, du quartier, du conseil d’administration, de la chambre de commerce, etc.) et toutes les pauvres âmes en quête de fric (du gamin des rues à la grand-mère, du bellâtre au patron véreux, etc.).

 

« Rien ne leur échappe, selon Antonio Fischetti, les camorristes sont des épiciers du crime qui ont réussi. Allez à Naples, postez-vous dans la rue, et regardez n’importe quelle scène. Si une trentaine de personnes se trouvent sous vos yeux, vous pouvez êtres sûr que dans le lot, il y a un ou plusieurs membres de la Camorra. »

 

En suivant le destin de plusieurs personnages (les deux ados débiles, le gamin des rues, le « distributeur » de fric, le responsable des déchets, le couturier stressé) on en oublie la corruption globale du système et la question politique. A trop vouloir porter son regard sur différentes composantes insignifiantes de l’organisation, on ne perçoit quasiment rien. Le regard flotte dans le flou.


En somme, un film étouffant où l’on prend certes plaisir au « gangstérisme scénique » (les fusillades c’est toujours excitant) mais dont le réalisme plat nous laisse frustré et aussi ignorant qu’en début de séance sur l’une des organisations mafieuses les plus dangereuses de notre temps. Dommage…

 

 

Sylvain Métafiot

 

jeudi, 16 octobre 2008

Sifflets au stade de France

Lors du fameux match Amical, France-Tunisie, un évenment apparement anodin, c'est à dire la marseillaise chantée par Laam (Franco-Tunisienne) a provoqué des remous dans les tribunes...

Les sifflets sont venus de toute part, les footballeurs ont continué de chanter malgré tout, mais le match a été aussi entaché par des sifflets et insultes lorsque les français touchaient le ballon...

 

mercredi, 15 octobre 2008

Le Harcèlement Moral au travail

Aujourd'hui, je voulais parler d'un sujet assez sensible : le harcèlement moral au travail.

D'abord un constat sur les textes de lois s'y référant…

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Définition du harcèlement moral par la loi :

122-49 alinéa 1 du code du travail : « Aucun salarié ne doit subir les agissements répétés de harcèlement moral qui ont pour objet ou pour effet une dégradation des conditions de travail susceptible de porter atteinte à ses droits et à sa dignité, d’altérer sa santé physique ou mentale, ou de compromettre son avenir professionnel. ». Dans le cas contraire, « le fait de harceler (…) sera puni d’un an d’emprisonnement et de 15000 euros d’amende » comme l’énonce l’Article 222-33-2 du Code pénal. La loi de janvier 2002 en a ainsi fait un délit.

Plusieurs textes de lois abordent ce sujet, mais aucune autre ne définit aussi clairement le harcèlement moral, voilà pourquoi les juristes estiment qu'il peu y avoir beaucoup d'abus.

Qui est protégé par ces lois ?

Selon la loi de modernisation sociale, la victime peut être tout salarié qui a subit ces agissements.

Ensuite, le salarié peut être considéré aussi comme une victime du harcèlement moral au travail dès lors qu'il a été licencié, blâmé (sanctionné) ou encore lorsqu'une mesure discriminatoire a été prise contre lui.

La loi précise que différents facteurs rentrent en compte, tels que la dénonciation du harcèlement moral par un salarié, qui aurait pu se retourner contre lui.

Enfin, si un salarié constate qu'a diplôme, formation, compétences et expériences identiques, un de ses collègues a une rémunération beaucoup plus importante que lui il peut agir.

Tout ce qui rentre dans la formation, le reclassement d'un salarié, une mutation, ou encore un non désir de renouvellement du contrat par l'employeur peuvent être des éléments à charge contre l'employeur.

Dans la suite de l'article, les devoirs de l'employeur, comment agir en cas de harcèlement et quelles sont les sanctions possibles, ainsi qu'une petite réflexion sur cette notion de harcèlement moral

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lundi, 13 octobre 2008

Mélancolie New-Yorkaise

C’est de cette façon que l’on pourrait traduire The Wackness, le deuxième film indépendant de l’américain Jonathan Levine (après All The Boys Love Mandy Lane) et récompensé par le prix du public au festival de Sundance.

 

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Encore un film de gosse mal dans sa peau qui tente de s’en sortir ? C’est le postulat de départ en effet mais ici le ton ne tourne pas au misérabilisme névrotique ou à la comédie débile. Scotchés aux baskets du « héros », Luke Shapiro (Josh Peck), nous allons suivre sa rencontre avec le Dr Jeffrey Squires (Ben Kingsley excellent). Le 1er est un jeune dealer d’herbe fraîchement diplômé du lycée, en proie à une douce tristesse : uniquement vu comme le fournisseur officiel d’herbe pour les fêtes étudiantes, il se sent seul. Il n’a jamais vraiment eu d’expérience sexuelle concluante. Ses parents sont en perpétuel conflit, et risquent de se faire expulser de leur appartement New-Yorkais. Le 2nd est un psy qui monnaye ses séances contre quelques grammes de marijuana. Son couple bat de l’aile (Famke Janssen en épouse froide comme son carrelage) et sa cinquantaine n’est pas tout à fait rugissante. Ces deux paumés vont se lier d’amitié, mais le béguin de Luke pour la belle fille du docteur Squires, la pétillante Stéphanie, risque d’égratigner leur complicité naissante…

 

Une des idées de génie est que le film est une anté-fiction, c’est-à-dire que le cadre spatio-temporel se trouve être le New-York 1994, lorsque Rudolph Giuliani, récemment élu, décide de nettoyer la ville (au karcher ?) en déclarant la guerre au bruit, à l’alcool, aux tags, aux SDF. Ce n’est pas une « histoire vraie » ou un film post 11 septembre mais bel et bien une plongée dans les années 90 à l’époque des walkmans, des téléphones avec fil, de la super Nintendo (pourquoi ai-je revendu la mienne ?!) et surtout du Hip-hop. Le rap imprègne totalement le film lui donnant une ambiance cool et funky. La BO est de qualité : aux platines, des classiques US tels Notorious B.I.G, Wutang Clan (terrible !), NAS, Biz Markie, A Tribe Called Quest (incontournable), etc.

 

On prend un véritable plaisir à suivre les pérégrinations de Luke et Jeff atteints du syndrome du Wakness (strabisme mental qui vous fait voir les choses en noir) dans ce New-York jazzy mais en phase de lobotomisation en supprimant tout « ce qui dépasse » au profit d’une propreté formatée au tourisme et aux golden boys. Grâce à la qualité des interprètes l’humour est omniprésent, certaines séquences étant à mourir de rire. D’autres font simplement grimper le sourire jusqu’aux oreilles : l’euphorie après le premier baiser résonne dans la tête de tous les mecs et est ici génialement mise en scène.

 

La mélancolie qui parcoure le film peut se résumer à la question que se posent nos deux protagonistes « Comment habiter un monde dans lequel on ne se reconnaît pas ? » et à leur désir d’évasion permanent. Comme le résume Jean-Baptiste Thoret : « Pour Jeffrey Squires, la contre-culture n’est plus. Comment en faire le deuil ? Pour Luke, le problème est inverse, ou plus grave : comment se constituer lorsque le contre n’est plus possible ou est juste un simulacre ? » Un des meilleurs exemples de cette dramatique évolution se constate à travers la bande-son Hip-hop : les bons artistes (proliférant il y a 20 ans) se font rares de nos jours, le gangsta-rap sans saveurs ayant tout ravagé sur son passage. Anyway, Go to the Big apple man !

 

 

Sylvain Métafiot

jeudi, 09 octobre 2008

Le sophisme du chauve

Inventé par le Mégarique Eubulide de Milet, ce sophisme est si connu qu’on l’appelle simplement le chauve.


On arrache un cheveu à la tête d’un homme. Celui-ci est-il devenu chauve ? Bien sûr que non. Enhardi, on arrache donc un deuxième cheveu. Cela ne suffit pas davantage à rendre chauve le bonhomme. Puis, un troisième cheveu est arraché, et ainsi de suite, dans une espèce de progression sauvage ignorant tout frein moral. A partir de quel moment peut-on dire que le type est devenu chauve ? S’il faut attendre le dernier cheveu, alors personne n’est réellement chauve (il reste toujours quelque herbe folle sur la tête des plus systématiquement dégarnis). Mais, d’un autre côté, si l’on est chauve malgré quelques cheveux restants, quel est au juste le cheveu (son rang dans la série) qui permet d’établir la distinction entre le chauve et le chevelu ? Si l’on dit, par exemple, qu’avec 25 cheveux on est chevelu, mais qu’avec 24 on est chauve, alors un seul cheveu (le 25e d’après notre exemple) arraché suffirait à rendre chauve. Mais on entre alors dans une contradiction car, jusqu’à présent (c’est-à-dire lorsqu’on a entrepris ce travail assez fastidieux et passablement cruel d’arracher les cheveux), on avait reconnu qu’un seul cheveu ne changeait en rien l’état de la tête.

 

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Le sophisme du chauve, qui semblera particulièrement tiré par les cheveux à plus d’un bénévole, met aussi en évidence la rupture et même l’étrangeté qui existent entre le vocabulaire de la quantité (un, deux, trois…) et celui de la qualité (grand, petit, chauve, chevelu…). Dans la vie quotidienne, nous désignons par des mots simples des évidences sensibles telles que : untel est grand, celui-là est chauve. Nous serions évidemment bien en peine de fixer la limite exacte qui, à nos yeux, sépare le grand du petit et le chauve du pas chauve. Pourtant, cette limite doit bien exister.


Sylvain Métafiot


(Vous avez reconnu le charmant personnage de la photo ? Si oui, vous êtes d’enfer)