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lundi, 19 avril 2010

Désillusions retrouvées

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Cela faisait longtemps ! Cela faisait longtemps qu'on n'avait pas vu un film nous embarquer avec brio dans un déluge de destins croisés, tous aussi dramatiques les uns que les autres. Il faut remonter au sublime Magnolia de Paul Thomas Anderson pour se remémorer une telle maîtrise du sujet. Mais point de Los Angeles sous une pluie de grenouilles, ici. Ajami est un thriller se déroulant dans le quartier éponyme et cosmopolite de Jaffa, non loin de Tel-Aviv. Aux commandes le juif israélien Yaron Shani (également interprète de Binj le cuistot) et le chrétien palestinien Scandar Copti (à gauche sur la photo suivante) signent une œuvre noir, au terme de laquelle on se demande à quoi se rattacher pour avancer sans lâcher prise.

 

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lundi, 30 juin 2008

Manifestation anti-fascisme à Lyon

Cet événement c’est déroulé à Lyon, 1er arrondissement, mercredi 27 février 2008 : la vigilance doit être permanente !

Bruno_Gollnisch.jpg« La jeunesse emmerde le Front National ! ». Mercredi soir l’excitation est à son comble impasse de Flesselles, dans le quartier de la Croix Rousse. Environ 150 personnes, jeunes en majorité, se pressent dans la rue étroite afin de perturber le meeting de Bruno Gollnisch, membre du Front National et député européen, qui vient apporter son soutien a quelques têtes de listes FN de Lyon. Mais la soirée ne se déroule pas comme prévue.

En effet, après s’être rassemblés au Jardin des plantes à 18h00, de jeunes gauchistes (dont certains étudiants à Lyon II) entament une marche en direction du meeting en clamant des slogans sans équivoque : « Le fascisme est une gangrène ! On l’élimine ou on en crève ! »; « Pas de quartier pour les fachos ! Pas de fachos dans nos quartiers !». Cette dernière phrase semble répondre à la provocation de Gollnisch d’organiser un meeting à la Croix Rousse. Le sang de certains habitants de ce quartier, dont quelques uns sont présents ce soir, n’a fait qu’un tour à l’annonce de cette nouvelle. « Ici c’est la Croix Rousse ! Vous ne serez jamais les bienvenus ! Jamais ! » lance l’un d’eux.

Arrivés dans l’impasse de Flesselles à 19h15, les manifestants occupent le carrefour afin d’empêcher quiconque de se rendre au meeting. Face à eux, des vigiles du Parti les toisent du regard. Pourtant, malgré la tension, l’ambiance est décontractée et festive : on boit, on rigole, on envisage des solutions de replis invraisemblables en cas de violence manifeste de la part des militants FN ou de la police. Cette dernière ne tarde pas à arriver, tout d’abord sous la forme de simples patrouilles, puis la BAC (Brigade Anti-Criminalité) les rejoint, suivis enfin, aux alentours de 19h50, des CRS. Ceux-ci se mettent « en position » dans la rue Ornano sans intervenir, faisant face aux manifestants qui continuent de clamer leurs slogans anti-fascistes.

Quelques altercations (sans gravité mais impressionnantes) entre des adhérents/sympathisants du FN s’ensuivent : un homme, d’âge mûr, se rendant au meeting sort un pistolet mais est rapidement maîtrisé et écarté, tandis qu’un autre, se jette au milieu de la foule prétextant qu’on l’a frappé. Si le Front National semble représenter le degré zéro de la politique, le talent de comédien de ses membres ou sympathisants est admirable.

Soudain, des exclamations et des applaudissements s’élèvent de la foule. L’objet de cet enthousiasme : une dame âgée crie de toutes ses forces « Le fascisme ne passera pas ! ». Le combat contre « la bête immonde » n’a pas d’âge.

arton377-190x186.jpg20h00, le meeting devrait déjà avoir commencé et de plus en plus de gens se pressent pour y assister. La police étant restée passive depuis, décide de les « protéger » en formant un couloir de CRS devant le bâtiment. En réaction, les insultes fusent du coté des manifestants : « La police protège le Front National ! » ; « Police partout ! Justice nulle part ! ». La tension monte d’un cran lorsque des jeunes adhérents du FN se mettent à répondre par des saluts nazis et des chants fascistes. Malgré quelques jets de bouteilles de la part de gauchistes énervés et enivrés par l’alcool, le statu quo est maintenu : chaque « camp » se dévisage tout en s’injuriant, le cordon de CRS posté au milieu.

La suite n’est qu’un défilé saccadé de personnes se rendant au meeting sous les sifflets et les huées des manifestants anti-fascistes et sous la protection de la police qui semble résolue à ce simple rôle, sans réelle volonté d’interpellation, même si six cars de CRS arrivent en renfort et que certains policiers tirent, sans raison apparente, sur les chiens de jeunes punks.

Le face-à-face dure jusqu’à 21h00, le temps que les jeunes se dispersent calmement non sans lancer quelques derniers « No pasaran ! » énergique.

 

Sylvain Métafiot