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dimanche, 31 janvier 2010

Le paradoxe de l’autoréférence : c’est celui qui dit qui n’y est pas

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On se souvient de l'insupportable menteur qui ne ment pas dans la mesure où il ment et qui ment dans la mesure où il ne ment pas. Le paradoxe de Grelling est comme le menteur un paradoxe de l'autoréférence issu du fait qu'un énoncé, parce que situé sur deux plans, se contredit lui-même.

 

Grelling divise les adjectifs en autologiques et en hétérologiques. Les adjectifs autologiques possèdent eux-mêmes la propriété qu'ils décrivent. Ainsi, « bref » est bref, « pentasyllabique » a cinq syllabes. En revanche, « long » n'est pas long, « bisyllabique » n'a pas deux syllabes. Ils sont hétérologiques.

 

Maintenant, on se pose la question de savoir si « hétérologique » est autologique ou hétérologique. Si « hétérologique » est hétérologique, alors il est autologique puisqu'il possède la propriété qu'il décrit, mais si « hétérologique » est autologique, alors il est hétérologique puisqu'il ne possède pas la propriété qu'il décrit. « Hétérologique » est autologique dans la mesure où il est hétérologique et hétérologique dans la mesure où il est autologique.

 

J'ai la tête qui tourne...

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Sylvain Métafiot

 

mercredi, 27 janvier 2010

Illustration de la semaine !

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Appréciant la peine par contrôle au faciès
Les émotions réclament la monnaie de leur pièce.

Checking the world on the book of faces
We file our woes in tagged neat cases.


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Et des nouveautés sur http://www.unsitesurinternet.fr
le fil de la semaine sur http://telex.blog.lemonde.fr

Bonne Semaine
tOad

 

Illustration 2 :

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un mot d'explication: visages. Loi sur la burqa, visage vieilli d'Estelle Mouzin, visages floutés dans les reportages... tentative de réflexion sur les visages du désespoir (de la peur, de la colère...) que l'on nous sert à longueur de catastrophes. A-t-on demandé aux Haïtiens s'ils voulaient que leurs visages apparaissent? (droit à l'image)
D'où cette image (n°1) de catastrophes sans visage.



Pour la seconde illus (morale): les deux visages du jugement, derrière le visage, intérieur douillet d'homme moyen, avec la vierge, "mère douleureuse", d'un côté et le bouc émissaire de l'autre. Pratique: on range autrui, et les noirs/les étrangers dans l'une ou l'autre.

vendredi, 22 janvier 2010

Goffman et les stigmates

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Tout d'abord un peu d'étymologie : stigmate vient du grec et veut dire « marque physique d'infamie ». Dans la tradition chrétienne cela désigne la marque du Christ. Goffman va analyser les stigmates dans le premier sens en se demandant comment des individus possèdent des signes qui les empêchent d'être pleinement acceptés par la société.

 

 

Stigmate et activité sociale


Lorsqu'on rencontre des individus on va tout de suite les ranger dans certaines catégories (hommes, femmes, âgées, jeunes, rappeur, fonctionnaire, etc.). Il y a donc une identité sociale apparente qui peut orienter les rapports sociaux. En revanche, il peut y avoir des personnes possédant des signes stigmatisant. Les signes deviennent stigmates lorsqu'ils correspondent à des stéréotypes sociaux : monstruosité du corps, tares de caractère, caractéristiques ethniques. Mais les stigmates évoluent de la même façon que les mœurs et les esprits évoluent. Il peut également y avoir des stigmates plus ou moins cachés comme des traits de caractère non apparents.

 

La discrimination apparaît quand le stigmate est mis à jour par rapport au « normal ». Pourtant le « normal » est évolutif, donc le stigmate également. Tout cela évolue en fonction des normes idéologiques : les représentations sociales des célibataires et des homosexuels se sont profondément transformé au fil des années.

 

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Comment les stigmatisés réagissent-ils à ces discriminations ? Ils sont confrontés à un problème d'identité. De fait, on peut essayer de corriger le stigmate comme Michaël Jackson qui pensait qu'être noir être infamant et donc en recourant à la chirurgie esthétique pour devenir blanc, quitte à avoir une tête de cadavre... Sinon, on peut essayer de maîtriser des domaines d'activité qui sont interdits : par exemple, les noirs américains n'avaient pas le droit d'aller à la guerre. Plus radicalement, on peut aussi se couper de la réalité. D'un autre coté, le stigmate peut servir à obtenir de petits profits : « on m'a refusé ce poste parce que je suis une femme arabe », etc. On peut aussi renverser le stigmate : les noirs américains (encore eux !) ont renversés leur « stigmate » dans les années 1960, c'était une fierté et non une infamie d'être noir.

 

Le problème c'est le contacte entre les gens « normaux » et les gens stigmatisés, car ce dernier ne sait pas comment il va être accueilli, en terme de regard notamment. Les stigmatisés vont essayer de contrôler ce qui va les trahir et faire bonne impression. Beaucoup de gestes peuvent prendre des proportions extraordinaires de la part d'un stigmatisé (ne pas bégayer, marcher correctement, etc.). A l'inverse, d'autres gestes peuvent êtres excusés à cause d'un handicap (on ne reprochera pas à un manchot de ne pas serrer la bonne main pour dire bonjour). Ce sont des interactions flottantes et angoissées. Un stigmatisé doit adopter un comportement spécifique à intégrer, soit en adhérant à une association, à des réseaux, à des communautés de stigmatisés. Ils doivent s'organiser et représenter leur communauté en élargissant leurs relations sociales pour ne pas restés repliés sur soi-même de façon communautariste.

 

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Contrôle de l'information


Quand quelqu'un possède un stigmate il est discrédité, sauf si le stigmate n'est pas automatiquement visible. L'individu va donc apprendre à contrôler les informations individuelles, normées, flexibles et durables. Dans nos sociétés contemporaines être illettré est un stigmate mais certaines personnes arrivent à la cacher. Elles arrivent à cacher des informations en fonction des interactions avec les autres. On est dans une logique de dissimulation où les gens « normaux » n'arrivent pas à déchiffrer l'information cachée. Il y a une tension entre l'identité sociale réelle et l'identité virtuelle du stigmatisé. Certains stigmates peuvent ne jamais être révélés. La capacité à masquer l'information va dépendre des contextes et des interlocuteurs. Parfois on cherche à cacher l'information mais le stigmate est dévoilé et cela peut introduire du discrédit.

 

Afin de masquer un stigmate on peut effacer ou dissimuler tout signe révélateur, faire passer le stigmate pour un autre moins grave. On peut aussi se confesser à des amis pour en faire des alliés. Ainsi, la définition du stigmate se trouve en observant le « normal ». Sa différence se comprend par rapport à la norme. Par exemple, pour Goffman, le « normal » aux Etats-Unis c'est l'homme blanc, hétérosexuel, nordique, diplômé d'université, travaillant à temps plein, protestant et faisant du sport. Donc, par rapport à la norme le stigmate va être plus ou moins important. La distance à la norme va aussi déterminer l'importance de dissimulation du stigmate ou de son renversement (la revendication).

 

Plus on est proche de la norme, moins on a à renverser le stigmate et moins celui-ci sera choquant.

 

Sylvain Métafiot

 

lundi, 18 janvier 2010

Illustration de la semaine ! Job !

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Certains sont certains que Dieu est d'Amour,
Il fait preuve en tout cas d'un bien étrange humour.

Whether or not God is all Love
Humor sure is wicked Above.

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La semaine sur http://www.unsitesurinternet.fr
et les jours sur http://telex.blog.lemonde.fr

Bonne semaine

Toad

mardi, 12 janvier 2010

Une offre qu’il ne pourra pas refuser

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Il fait chaud, trop chaud, dans cette immense plaine aride qu'on appelle l'Australie, ce pays au bord de l'explosion. La chaleur suffocante semble figer les corps sur place ainsi que leur environnement exceptionnel (« foutu pays ! »). La sueur crasse se mêle au dégout qui se lit sur les visages du capitaine Stanley (excellent Ray Winstone) et de Charlie Burns (Guy Pearce). Ces deux hommes déterminés, aux deux extrémités de la loi, passent un marché secret et décisif. C'est le début de ce western impitoyable, The proposition, déployant une énergie féroce et mortifère.

 

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lundi, 11 janvier 2010

Illustration de la semaine !

 

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Ses beaux jours dureront tant qu'Elle a les moyens
Sauvant les apparences aux frais des citoyens.

The Republic will stay ever fair
If not in deeds in looks and hair.

jeudi, 07 janvier 2010

Fin des juges d'instruction : fin de la séparation des pouvoirs ?

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C'est fini ! Plus de juge d'instruction, le parquet dépendant du bon vouloir du pouvoir, les avocats non indépendants, fin des avoués à la cour... Où va notre système judiciaire ?

Aujourd'hui nous n'aurons plus les moyens de lancer des enquêtes comme Clearstream, Elf ou contre la Bnp par exemple.

L'immunité présidentielle est aujourd'hui acquise et avec lui celle de tous les autres au pouvoir.

Sans indépendance, plus de contre pouvoirs, la République est en danger dans son ensemble !

Voici en suite de l'article un article de Eva Joly intitulé "Monsieur le président" paru dans le monde du 15 janvier 2009.

Personne n'a réagit, et pourtant c'est fait ! Quand je dis personne, personne dans la population, les juges ont fait leur boulot, mais leurs actions n'étaient ni relayés par les médias, ni la presse en général.

C'est une honte pour notre pays, les principes des Lumières sont bafoués !

Il règne en France un sentiment d'abbatement, De Villepin affirmant même qu'il règne un climat révolutionnaire en France, quand on se demande pourquoi, il n'y a pas photo !

La suite : avec l'appel d'Eva Joly (ancienne juge d'instruction dans l'affaire Tapie et l'Affaire Elf...)

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lundi, 04 janvier 2010

L'illustration de la semaine !


2010 année de la biodiversité / Year of biodiversity

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Adam a-t-il rêvé d'un quat' quat', d'un mobile
De cages protégeant un Eden si fragile ?

Did Adam dream of cell-phones and fords,
Of digital agendas to deal Eden's hoards ?

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Meilleurs voeux pour 2010 (à suivre)
Best wishes for 2010 (to be continued)

16:03 Publié dans Actualité | Lien permanent | Commentaires (0)

L’Homme est inutile et la vie n’a pas de sens

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 "Il n'y a vraiment de beau que ce qui ne peut servir à rien ; tout ce qui est utile est laid" 

Théophile Gautier

 

L'article de Didier sur l'erreur de la nature qui serait humaine m'a fait réfléchir sur notre modeste condition humaine. En effet, des affirmations comme « L'Homme est une erreur de la nature ! », « nous autres Humains, ne sommes pas utiles véritablement », « L'Homme se reproduit pour se reproduire mais pas pour améliorer l'Humanité », « tout a une utilité dans la nature », « On ne sert plus à rien ! », ou que l'on perd notre temps à faire l'amour (tout en comparant cette activité avec celle de regarder TF1...), m'ont fait quelque peu bondir sur mon siège tel Philippe Bouvard riant à l'énième blague de Toto. Si je rejoins mon camarade sur le bilan écologique désastreux de notre temps, sur le dépérissement lamentable de notre belle planète, je ne me lamenterais pas sur l'inutilité de l'Homme, comme si cela était une catastrophe. Bien au contraire, je m'en réjouis ! Explications...

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