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lundi, 13 mai 2013

Cinéma : l’immortalité à travers les âges

 

Article initialement paru sur RAGEMAG

 

Devenir immortel, traverser les siècles sans conscience du temps, naître à l’âge des premiers hommes et contempler la destruction de la Terre, noyée sous le feu de la géante rouge dans cinq milliards d’années, transcender sa condition et fusionner avec le divin, qui n’en a jamais rêvé ? Succédant à la littérature et à la philosophie, le cinéma a su exploiter et retranscrire ce rêve fou de l’Homme défiant la mort. Un thème fantastique incontournable engageant l’obsession métaphysique suivante : la vie vaut-elle la peine de ne connaître aucune fin ?

 

faust-eine-deutsche-volkssage-1926-L-3.jpeg« Que risques-tu ? Mourir ? Alors tu ne risques rien ». Les stoïciens ont toujours été de grands blagueurs. Comme si cette sentence ataraxique pouvait nous débarrasser de la peur muette de la mort. N’est pas performatif qui veut. « Aimer la vie et regarder la mort d’un regard tranquille », proclame Jaurès ? Plus facile à dire qu’à faire, mon cher Jean ! Car, qu’on le veuille ou non, personne n’accepte la mort. Tout le monde sait qu’il va mourir mais personne n’y croit. Tout un chacun n’est-il pas « un pauvre homme, comme tous les autres, qui est venu sur la Terre sans savoir pourquoi et qui refuse de croire qu’il va mourir », comme l’énonce tristement Faust dans La Beauté du Diable ? Peu sont ceux qui osent affronter la grande faucheuse en face, la majorité des individus craignant plus le décès de leurs proches que leur propre mort. Ainsi, malgré notre admiration pour le grand homme qu’était Jaurès nous ne pouvons que donner raison à La Rochefoucauld qui affirmait que « rien ne prouve davantage combien la mort est redoutable que la peine que les philosophes se donnent pour persuader qu’on doit la mépriser. » De lui également cette célèbre maxime : « Le soleil ni la mort ne se peuvent regarder fixement. » Le contemporain chausse alors les lunettes postmodernes de l’hédonisme scientifique pour se protéger de l’incontrôlable tragédie qu’est la vie. Le vouloir-vivre ne saurait être indomptable. L’Homme a décidé de tromper la mort et va tout mettre en œuvre pour y parvenir, quitte à boire la tasse d’une soupe homogène et indifférente. Sans saveurs.

 

Pour oublier la mort, qui nous ronge inconsciemment, nous pouvons soit vivre intensément le présent, à l’infini, abolir le temps, aller vers l’anéantissement total et le nirvana des bouddhistes ; soit se lancer dans le travail sans fin, l’accumulation absurde d’argent et la frénésie consumériste. Succès incontestable et effets garantis de la méthode capitaliste tant l’abrutissement par le travail, le divertissement et la consommation sont d’une puissance incomparable. Tout le monde n’a pas la chance d’avoir pu s’élever spirituellement aux côtés de Bouddha en personne, comme John Oldman, et nombreux sont ceux qui se retrouvent complètement dépourvus lorsque leur dernière heure est arrivée.

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vendredi, 13 novembre 2009

La confiance

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"La sincérité est une ouverture de cœur. On la trouve en fort peu de gens, et celle que l'on voit d'ordinaire n'est qu'une fine dissimulation pour attirer la confiance des autres..." La Rochefoucauld

 

En effet, la confiance n'est qu'une utopie pour les naïfs, dans le monde dans lequel on vit, il est impossible de faire confiance à qui que ce soit. Chaque secret confié est une arme que l'on peut retourner contre nous, au final, la seule chose dans laquelle on peut avoir confiance c'est l'amour propre comme le disait La Rochefoucauld : « Un seul amour fidèle, l'amour propre »


Malheureusement, plus on fait confiance et plus on est déçu. On accorde sa confiance car on se sent bien avec une personne pour finalement découvrir qu'elle se sert de nous et de nos secrets...Cette personne est à tout moment capable de le répéter, ce secret devient ainsi une arme contre laquelle on ne peut rien et qui nous laisse désarmer, sans défense, vulnérable et faible...

 

"Pauvre. Individu qui avait mis sa confiance dans le soutien de ses amis."
Ambroise Bierce


On dit toujours que la confiance se gagne, pourquoi devrait-elle se gagner ? Parce que justement elle est dure à donner. Si on la donne trop rapidement sans bien choisir la personne, on est bien vite déçu...et en même temps pourquoi devrait-on la gagner ? Ce n'est pas un duel ni une compétition...car si on gagne, quelqu'un perd or que perd-on à faire confiance ? Si ce n'est un secret... Au final on ne sait plus si on doit se confier et surtout à qui ? Plutôt que de dire que la confiance se gagne, je pense qu'il faudrait dire qu'elle se mérite mais comment mériter la confiance de quelqu'un ? En lui rendant service, en étant présent dans des moments difficiles, en l'aidant à surmonter ses peines...ce sont des possibilités mais au final, les gens peuvent aider dans l'espoir de recevoir une contrepartie...c'est un cercle sans fin...

 

"L'expérience prouve que celui qui n'a jamais confiance en personne ne sera jamais déçu."
Léonard De Vinci


Malheureusement, on pourra toujours trouver des arguments contre le fait de faire confiance à quelqu'un alors que les arguments pour faire confiance sont moins nombreux...

 

Au final, la confiance n'est qu'une chimère à laquelle on se raccroche car elle est nécessaire pour avancer dans la vie mais on se rend compte que plus on la donne et plus la chute est rude...


"Se tromper et devoir cependant accorder sa confiance à son être intérieur, c'est cela un homme" Gottfried Benn


Jérémy Engler