Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

mercredi, 16 octobre 2013

Huis clos, le cinéma sans issue de secours

 

Article initialement paru sur RAGEMAG

 

Foin des grands espaces fordiens, des voyages intersidéraux ou des fresques historiques. L'humanité crue se dévoile parfois dans une cellule de six mètres carrés, en présence d'autres compagnons d'infortune, sans échappatoire. S'adaptant aux différents genres, le huis clos en tant que dispositif narratif et scénique confronte impitoyablement l'homme avec ses congénères et, pire, avec lui-même. Un carburant inflammable de situations souvent explosives ingénieusement employé par HitchcockLumet, Friedkin ou Polanski. Craquons une allumette.

 

Assault, Barton Fink, Bertrand Bonello, brian de palma, cinema, Claire Simon, claustrophobie, cube, Douze hommes en colère, étouffement, françois ozon, frères coen, Huis clos, huit femmes, john carpenter, Justice, L'Apollonide, l'enfer c'est les autres, La Corde, labyrinthe, Le crime de l'Orient-Express, Le diner de cons, Le prénom, Leos Carax, Lifeboat, mise en scène, Panic Room, raymond depardon, Roman Polanski, snake eyes, the man from earth, thriller, Une femme disparaît, Vincenzo Natali, violence, RAGEMAG, Sylvain Métafiot, cinéma,D'emblée, passons rapidement sur le lieu commun sartrien « L'enfer c'est les autres », issu de la pièce de théâtre Huis Clos. Dans celle-ci trois personnages se retrouvent après leur mort dans une chambre d’hôtel (l’enfer). Être mort c’est être réduit à l’ensemble de ce que l’on sait sans rien pouvoir y changer. Ce vieux grigou de Sartre ne dénonçait donc pas l’insupportable présence des autres : « Les autres sont, au fond, ce qu'il y a de plus important en nous-mêmes, pour notre propre connaissance de nous-mêmes. » La célèbre phrase signifie que la mémoire des vivants est la seule qui persiste au-delà des morts : être mort, c’est devoir incorporer le jugement des vivants, c’est ne plus pouvoir donner un autre sens à ce que l’on a dit, fait, été.

 

Une adaptation de la pièce a bien été réalisée par Jacqueline Audry en 1954 mais ne respecte pas l'unité de lieu et ne présente pas un grand intérêt, contrairement aux films qui vont suivre. Si enfer il doit y avoir on songera davantage à la chambre d'hôtel poisseuse de Barton Fink (1991) des frères Coen ou à l'appartement de Carnage (2011) de Polanski sur lequel nous reviendrons.

 

Justice for All

 

Genre fondamental, d’où provient le terme, les films mettant en scène la justice sont idéalement propices aux huis clos fiévreux. Sans surprise, la plupart des grands films mettant en scène la justice en action sont américains. Les hommes de loi, qu’ils soient juges, avocats ou policiers, fascinent l’Amérique, et provoquent plutôt les railleries en France.

 

Assault, Barton Fink, Bertrand Bonello, brian de palma, cinema, Claire Simon, claustrophobie, cube, Douze hommes en colère, étouffement, françois ozon, frères coen, Huis clos, huit femmes, john carpenter, Justice, L'Apollonide, l'enfer c'est les autres, La Corde, labyrinthe, Le crime de l'Orient-Express, Le diner de cons, Le prénom, Leos Carax, Lifeboat, mise en scène, Panic Room, raymond depardon, Roman Polanski, snake eyes, the man from earth, thriller, Une femme disparaît, Vincenzo Natali, violence, RAGEMAG, Sylvain Métafiot, cinéma,Presque isolé, Raymond Depardon, avec le documentaire 10e chambre, instants d’audience (2004), donne à voir le fonctionnement brut et sans fards de la justice française, le regard fixé sur la 10e chambre du tribunal correctionnel de Paris. L’unité de temps et de lieu permet de cerner au plus près le quotidien des justiciables : drames, absurdités, drôleries se succèdent à la barre sans transition. Mais, contrairement à nous autres Frenchies, les Américains ont le génie de créer des personnages de loi aussi charismatiques que des super-héros (cf. l’article de Claire Mizrahi).

 

Qui mieux que Sidney Lumet a su filmer les rouages de la justice américaine ? Parmi ses huis clos, on pourrait citer Le Crime de l’Orient-Express (1974) et Un Après-midi de chien (1975), mais celui qui nous intéressera ici est son premier chef-d’œuvre, Douze hommes en colère (1957), qui s’immisce dans l’étouffante salle de délibération d’un jury devant statuer sur le cas d’un jeune homme accusé de meurtre sur son père. Vont-ils le condamner à mort ? Tous sont persuadés de sa culpabilité. Tous sauf un, le juré n°8 (Henry Fonda), simple citoyen tenacement en prise au doute, l’empêchant d’envoyer le gamin à la mort. Semant ce doute au sein des jurés, passablement énervés de devoir revivre le procès à huis clos et pressés de rentrer chez eux, la tension palpable se transforme en suspense sur l’issue du verdict que donneront les jurés. Toute l’intelligence du film tient à cette volonté farouche, démocratique, d’opposer un doute raisonnable aux préjugés expéditifs quand la vie d’un homme est en jeu. Ici, la pièce n’est pas verrouillée physiquement mais mentalement : les jurés ne pourront sortir qu’une fois unanimement d’accord. C’est le degré de volonté à faire émerger la vérité qui leur permettra de se libérer de cette étuve.

Lire la suite

mercredi, 05 octobre 2011

Des affaires de femmes

des affaires de femmes,et maintenant on va où ?,nadine labaki,l'apollonide,souvenirs de la maison close,liban,prostitution,bertrand bonello,tragédie,religion,surréalisme,intolérance,sylvain métafiot

 

Une fois n’est pas coutume, c’est une double chronique ciné que nous vous proposons aujourd’hui. Rassurez-vous, nous n’allons pas parler des deux remakes de La Guerres des boutons (nous sommes des gens de goût sur mapausecafé) mais de deux magnifiques films qui, bien que différents, nous ont puissamment émus tant par le jeu des actrices que par leurs histoires bouleversantes : Et maintenant on va où ? de Nadine Labaki et L’Apollonide, souvenirs de la maison close de Bertrand Bonello. Si les femmes constituent le cœur battant de ces deux longs métrages, le registre diffère entre la comédie et la tragédie, quand bien même les frontières sont parfois poreuses (la comédie a un arrière-fond tragique quand la tragédie recèle quelques moments de légerté).

Lire la suite