mardi, 21 avril 2009
Otto Von Bismarck, Le fondateur du nationalisme allemand
A priori, rien ne disposait Otto Von Bismarck (1818-1898), issu d'une famille de junkers (hobereaux prussiens) fondamentalement hostiles aux idées de la Révolution française, à devenir l'accoucheur de l'idée nationale allemande. C'est pourtant bien Bismarck, nommé Premier ministre de la Prusse en 1862, qui proclame l'unification de l'Allemagne en 1871 dans la galerie des Glaces à Versailles, alors que les armées prussiennes assiègent Paris.

Une fois l'unité de l'Allemagne réalisée, Bismarck, chancelier du Reich de 1871 à 1890, revient sagement à la bonne vieille diplomatie monarchique, celle de l'équilibre européen. La nouvelle Allemagne ne doit pas faire peur, elle doit se montrer satisfaite et exempte de toute revendication. Bismarck se veut un « honnête courtier » apaisant les querelles entre puissances européennes. Mais le « ver » national ronge l'Europe. Bismarck abandonne le pouvoir en 1890. L'empereur Guillaume II (1859-1941), assoiffé de grandeur, préfère les rêves nationalistes allemands à la prudence bismarckienne. L'engrenage est en marche, conduisant aux deux guerres mondiales et à l'anéantissement de l'Allemagne en 1945. En 1947, la Prusse, qui a plus ou moins survécu dans l'Allemagne unifiée, est dissoute par les quatre vainqueurs du conflit. La Prusse, décrétée cause de toutes les dérives allemandes (nationalisme, autoritarisme, militarisme) doit disparaître. En fait, le délire allemand a des origines multiples et complexes ; son incarnation extrême, Adolf Hitler (1889-1945), naît autrichien et trouve son ancrage allemand en Bavière.
Sylvain Métafiot
02:28 Publié dans Littérature | Tags : otto von bismarck, nationalisme allemand, prusse, histoire allemande, diplomatie monarchique, reich, guillaume 2, sylvain métafiot | Lien permanent | Commentaires (0)
vendredi, 17 avril 2009
Discours du ministre brésilien de l'Éducation aux États-unis
Au cours d'un débat dans une université américaine en mai 2000, le futur-ex-ministre brésilien de l'Éducation, Cristovam Buarque (nommé en janvier 2003, et remplacé un an plus tard à ce poste par Tarso Genro, ancien maire de Porto Alegre) fut interrogé à propos de l'idée d'internationalisation de l'Amazonie.
Un jeune Américain lança le débat en disant qu'il espérait la réponse d'un humaniste et non pas celle d'un Brésilien.
Publiée par O Globo le 23 octobre 2000, sa réponse a été reprise depuis par de nombreux journaux brésiliens et étrangers.
15:23 Publié dans Actualité | Tags : cristovam buarque, ministre brésilien, internationalisation de l'amazonie, écologie, discours humaniste, o globo, débat américain | Lien permanent | Commentaires (2)
dimanche, 12 avril 2009
Navire Night : nuit blanche de l’université Lyon 2
C'est un évènement extraordinaire qui s'est tenu dans la nuit du mercredi 8 au jeudi 9 avril à l'université Lumière Lyon 2. Une nuit blanche de conférences toutes plus passionnantes les unes que les autres, ancrées dans la conjoncture, et organisées par des universitaires de Lyon mais aussi de Saint-Etienne, Paris, etc. tous engagés dans la mobilisation contre la mise en place de la scandaleuse politique de l'enseignement supérieure actuelle. Pour plus de renseignements à ce sujet : http://www.mapausecafe.net/archive/2009/02/11/sarko-le-py...
De 18h30 au lendemain 8h00 le Grand Amphithéâtre a donc été le lieu d'un bouillonnement intellectuel et festif face au dogmatisme idéologique du gouvernement (il n'est donc pas étonnant que notre cher Président bien aimé se soit fait habiller pour plusieurs hivers...). En somme, la conjuration de savoirs contre l'obscurantisme des réformes en cours. Précisions du collectif Navire Night « Comme circonstance symbolique et pratique, la nuit demeure disponible dans les emplois du temps ; elle est propice au décloisonnement des institutions, à l'expression d'une transversalité disciplinaire, ainsi que d'une égalité citoyenne ; elle est de nature à favoriser une humanité des relations, de manière civique. Si une tradition universitaire peut suggérer une ligne générale d'intervention, cette tradition est celle de « l'université critique », collégiale, indépendante et démocratique, qui contraste fortement avec les desseins d'une université « entrepreneuriale » ou « managériale ». Par cet événement fédérateur, nous espérons contribuer au véritable sens de « l'autonomie » des universités et de la recherche. »
Laissez-vous embarquer pour une longue croisière de l'intelligence, si rare à notre époque de l'inculture décomplexée et assumée, placée sous le signe du Kairos. Larguez les amarres !
03:00 Publié dans Actualité | Tags : lyon 2, grève, mobilisation, nuit blanche, conférences, universitaires, intelligence, festif, évènement unique, sylvain métafiot | Lien permanent | Commentaires (2)
Navire Night : nuit blanche de l’université Lyon 2 (suite)
La suite du riche programme de conférences lors de cette nuit exceptionnelle.
02:50 Publié dans Actualité | Tags : nuit blanche, université, lyon 2, conférences, mobilisation, grève, navire night, réforme pécresse, sylvain métafiot | Lien permanent | Commentaires (0)
mercredi, 08 avril 2009
La Peine de Mort en débat

Après une discussion que j'ai eu de nouveau avec des gens de ma génération, j'ai décidé d'écrire un petit article sur la Peine de Mort.
Le dialogue que j'ai pu avoir hier soir, je l'ai déjà malheureusement eu avec d'autres personnes et pas que des jeunes.
Et parce qu'il me parait essentiel que tout le monde sache pourquoi la peine de mort doit être abolie partout au monde je vais reciter plusieurs arguments contre, et enfin je vous parlerai de quelque chose qui m'a interpellé durant le débat d'hier au soir...
17:57 Publié dans Littérature | Tags : peine de mort, mort, perpétuité, vengeance, justice | Lien permanent | Commentaires (17)
vendredi, 03 avril 2009
Rapport 2008 d’Amnesty International

Publié en cette année de célébration du soixantième anniversaire de la Déclaration universelle des droits de l’homme, le Rapport 2008 d’Amnesty International est consacré aux questions relatives aux droits humains qui se sont posées dans 150 pays et territoires tout au long de l’année passée. Il couvre une période de janvier à décembre 2007 et donne à voir un monde déchiré par les inégalités, les discriminations et la répression politique. Mais il montre également que l’esprit de la Déclaration universelle des droits de l’homme est toujours vivace et qu’il a fait croître, au long de ces décennies, un mouvement mondial de défense des droits humains d’un grand dynamisme.
Epais de 460 pages, je ne vous résumerais ici que le cas de la France.
12:44 Publié dans Actualité | Tags : amnesty international, violences policières, france, expulsions, droits des immigrés, droit d'asile, sylvain métafiot | Lien permanent | Commentaires (1)
mercredi, 01 avril 2009
La Dame de Fer s'offre une croisière !
La Dame de Fer s'offre une croisière !

Invité de la Matinale de Canal +, Valérie Pecresse interrogé sur les 120 ans de la Tour Eiffel a révélé par ailleurs que la Dame de Fer serait la meilleure représentante de la France en Chine.
C'est ainsi que pour l'exposition universelle de Shanghai en 2010, la France a conclu avec les Chinois la visite d'un de nos joyaux, la Tour Eiffel après 1 an de négociation.
C'est avec une grande fierté que Valérie Pecresse a annoncé à la matinale de Canal + que la tour Eiffel serait « la meilleure représentante de la France » auprès des Chinois.
Obligé de redorer le blason de la France, auprès des chinois; à cause du périlleux passage de la flamme olympique à Paris; la ministre de la culture avec le soutien de plusieurs personnalités politiques tels que le Maire de Paris, ou encore l'ancien ministre Jack Lang, a obtenu l'accord définitif des experts.
La Tour Eiffel sera donc démontée pièce par pièce et transportée à bord de « cargos ultra sécurisés » et la pointe de 32 mètres de hauteur sera quant à elle transportée à bord du Charles de Gaulle.
Ainsi, le 10 octobre prochain, après deux mois de travaux et d'interdiction au public, la dame de fer s'en ira. Elle restera à Shanghai jusqu'au 10 octobre de l'année suivante et sera installée provisoirement à coté de la Tour « Perle d'Orient ».

Suscitant déjà surprise et colère auprès du secteur touristiques, certains architectes y voient l'occasion de renouveler l'espace urbain de Paris. Jean Nouvel reprenant Victor Hugo : « La Tour Eiffel, oui, mais pas en permanence. »
Le président Chinois Hu Jintao, s'est félicité de cet accord, et à d'ores et déjà annoncé que l'emplacement de la Tour Eiffel à Shanghai serait la clé de voute de la grande amitié Sino-Française.
Signalons par ailleurs que la France n'est pas détentrice de la Tour Eiffel bien que classé monument historique, la ville de Paris en reste propriétaire.
L'Exposition Universelle de Shanghaï sera celle de tous les records, après la petite sirène de Copenhague, la Tour Eiffel, d'autres projets encore plus fous voient le jour, on parlerai de Statue de la Liberté ou de Golden Gate Bridge à Shanghaï...
Sources : Valérie Pecresse dans la matinale de Canal +
dépêche reprise et confirmé par l'AFP, article du Monde pour plus de détails : www.lemonde.fr/tour-eiffel-exLpo.shan£ghai_201%/actu
06:15 | Tags : dame de fer, tour eiffel, albanel, paris, shanghai, exposition universelle 2010, la matinale, scoop, dépêche afp, paris chine | Lien permanent | Commentaires (14)
dimanche, 29 mars 2009
Interview Eric Dacheux : L'Europe et nous !

L'équipe de mapausecafé, a eu le plaisir d'aller interviewer un chercheur, ce qui risque d'être de plus en plus rare, savourons donc notre chance.
C'est un européen dans l'âme et un professeur que nous sommes allés voir.
21:38 Publié dans Actualité, Economie | Tags : europe, économie solidaire, chercheur, interview, communication européenne, eric dacheux, professeur, université blaise pascal clermont ferrand, "lisez lisez lisez" | Lien permanent | Commentaires (2)
vendredi, 27 mars 2009
Le dépassement des humanités
Pour comprendre ce qu'on entend par humanité voire l'article suivant : Les sciences sociales selon Foucault. Comment ce dépassement s'est-il opéré ? En voila une question qu'elle bonne ma p'tite dame !
On va dépasser les humanités à la fin du XIXe siècle. Les sciences sociales naissantes ne vont plus s'appuyer sur des valeurs, des idéaux, des opinions et de spéculations. On cherche à se débarrasser de la spéculation Hégélienne. Ce dernier avait un idéal intellectuel très ambitieux : déterminer la signification du devenir humain. Il développa une philosophie de l'histoire pour en comprendre le sens et anticiper le devenir historique. Selon Raymond Aron (La philosophie critique de l'histoire), Hegel voulait comprendre le sens ultime des évolutions des cultures et sociétés humaines. Au XIXe siècle, les sciences sociales vont être beaucoup plus modestes que Hegel. Les chercheurs ne se croient plus dépositaires des secrets de la providence. Tandis qu'Hegel voulait construire un savoir absolu.

On rejette également la métaphysique (connaissance qui se rapporte à des objets au-delà de la nature, au-delà du monde physique, qui ne relève pas de l'expérience sensible, on est dans un monde au-delà du matériel). On adopte donc une posture positiviste : on s'en tient à des données d'observations, à des faits empiriques, à des facteurs dont on peut reconstruire les réseaux (tout phénomène découle d'un ensemble de causes), à un travail de recensement, de statistiques, de dénombrement. De tout temps, ceux qui détenaient le pouvoir ont cherché à faire des dénombrements pour évaluer les richesses produites et pour recruter des hommes d'armes. Le développement des sciences sociales s'est accompagné d'un approfondissement des démarches de quantification et de mesures objectives.
L'imagination conceptuelle doit être subordonnée à l'observation. Ces nouvelles sciences sociales vont être confrontées à une grande question : quelles relations y a-t-il entre des lois générales et les variations historiques des sociétés ? Comme toute science, il s'agit de dégager des lois de portée générale et en même temps il faut partir de cas concret, il faut une base empirique.
Les sciences sociales doivent échapper à deux pièges :
- Faire uniquement des descriptions empiriques. On risque d'accumuler des données, des études de cas, etc. Ce danger a failli tuer l'ethnologie du début du siècle car on avait accumulé un nombre gigantesque d'objets et d'informations. Et cela était devenu ingérable et sans aucun sens. Certains travaux sont totalement empiriques sans questions sous-jacentes. Alors qu'un matériau d'étude n'a un sens que s'il a une problématique
- Revenir à la pure spéculation théorique. Rester dans le domaine abstrait, dans une pensée hypothético-déductive est une mauvaise chose. Il y a une différence entre l'induction qui procède par généralisation à partir d'événements particuliers et la déduction qui procède d'abord par une question théorique que l'on va confirmer ou infirmer grâce à des observations réelles. La physique est essentiellement déductive tandis que beaucoup de sciences sociales sont inductives, telle que la géographie.
Un idéal s'est développé : une science sociale aboutie est une science qui permet de dégager des lois générales sur les comportements humains et qui vérifient la vérité historique. Mais peut-on atteindre ce niveau de maturité où on serait capable d'expliquer toute situation historique à partir de lois générales ?
A suivre...
Sylvain Métafiot
04:51 Publié dans Littérature | Tags : humanités, sciences sociales, hegel, métaphysique, aron, empirisme, théorique, induction, déduction, sylvain métafiot | Lien permanent | Commentaires (0)
mercredi, 25 mars 2009
St Germain Tourist
Ludovic de Navarre aka St Germain, débute sa carrière au coté de Shazz. Il signe son premier album sur le label F Com de Laurent Garnier. Son disque oscille entre un son house et jazz. Le talentueux jeune français (ça fait du bien !) signe ensuite son second album, Tourist, sur le très prestigieux label de jazz Blue Note. Ce dernier a notamment signé des artistes comme John Coltrane, Herbie Hancock, ou encore Miles Davis… Rien que ça.
La musique de St Germain est reconnaissable au premier coup d’oreille, tant ce dernier est parvenu à mélanger les styles pour en constituer un à part entière. L’album suit un fil conducteur général, le jazz. Toutefois, ce dernier est décliné à toutes les sauces. On y découvre ainsi des titres orientés deep house, mais aussi dub. Ici, l’analogique et l’organique se conjuguent à merveille. Les pianos, flûtes, cuivres et voix font échos aux rythmiques analogiques.
L’album est constitué de neuf titres qui méritent tous une attention particulière. Le morceau Rose Rouge ouvre le bal et annonce tout de suite la couleur. Le titre suivant est plus déconcertant, Montego Bay Spleen joue sur un côté dub et downtempo qui pourrait en perturber plus d’un. Mais qui satisfera tout le monde après une dure journée de travail où pendant une dure journée de repos. La suite est juste jouissive… So Flute est le genre de morceaux capable de vous mettre en sueur dès 10 heures du matin. Le reste est un festival d’euphorie musicale. Je ne vous en dis pas plus. La découverte par soi-même est beaucoup plus existante que de simples mots. Ces derniers sont d’ailleurs incapables de décrire cet album.
Je vous le dis et répète : écoutez Tourist ! Ce sera certainement une des choses les plus bénéfique de votre journée.
Bonne écoute.
A mon grand regret, les clips de Sure Thing et So Flute ne présente pas les morceaux dans leur totalité. Non mais vous vous rendez compte ?!? Un morceau qui dure 8 minutes ?!? Les chaînes de télévision peuvent mettre deux morceaux au lieu d’un… Le choix est pour eux vite fais. Il vaut mieux présenter deux bouses aux téléspectateurs. L’opération sera bien plus rentable. Et puis, il faut dire qu’en France on aime bien écouter de la daube.
Laurent
22:58 Publié dans Musique | Tags : ludovic de navarre, saint germain, jazz, saint germain tourist, montego bay spleen | Lien permanent | Commentaires (2)









