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lundi, 09 novembre 2020

Le progrès incertain : l’idée de révolution selon Kant et Volney

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Alors que le XVIIIe siècle finissant est parcouru des soubresauts de la Révolution française, le comte Volney, philosophe, député et orientaliste français, ainsi que le philosophe allemand Emmanuel Kant élaborent des théories sur le caractère nécessaire, mais parfois funeste, des révolutions, à la croisée des passions naturelles, de la morale et du droit rationnel.

 

Une première caractérisation de la révolution revient à la distinguer de la révolte et de la réforme. Ces trois termes entretiennent un rapport intime avec l’idée de progrès. On propose de se révolter, de réformer ou d’opérer une révolution dès lors que l’on considère l’insuffisance et l’injustice de la situation actuelle, et que l’on juge nécessaire de la modifier. (Ou plutôt ce sont les défauts de la situation actuelle qui déclenchent une envie de révolte, de révolution ou de réforme). Ceci vaut bien sûr dans le domaine politique, mais aussi, dans une certaine mesure, dans le domaine scientifique et même philosophique (certains proposant une réforme de l’entendement, d’autres plutôt une révolution dans la manière de penser).

 

À première vue, la révolution semble se rapprocher davantage de la réforme par son souci de transformation effective et (donc) collective du monde. La révolte, elle, se caractérise par une indignation morale et individuelle. En un sens, elle est simplement critique et demeure en quête de prolongement dans l’action. Se révolter, ce n’est pas encore agir. Il s’agit plutôt d’un sursaut existentiel circonscrit dans l’intimité de la conscience individuelle. Et lorsque la révolte devient visible, elle se fait insurrection, contestation, protestation, elle prend la forme de l’opposition opiniâtre mais sans déboucher sur une transformation pratique du monde. Elle fait figure d’opposition critique, mais son efficacité politique semble moindre que celle que permet la révolution.

 

La révolution ainsi semble se situer entre la révolte et la réforme, ou plutôt au-delà de ces deux formes d’action politique, puisqu’elle concilie l’intransigeance de la première et le souci d’efficacité de la seconde, se présentant ainsi comme la voie la plus tentante sur le chemin du progrès.

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mercredi, 23 octobre 2013

En attendant la Cérémonie

En attendant la Cérémonie, Bertrand Colin, ecosocialisme, Lyon, politique,PS, Verts,

Défiance politique et abaissement démocratique et collectif ; crise économique, chômage et pouvoir d’achat ; pression sur les ressources environnementales, rareté voire pénurie. Les problèmes de notre société sont depuis longtemps analysés et débattus, et cette mécanique constamment ressassée, qu’ils en deviennent des éléments de connaissance assez banals.

 

À tel point, que si leur compréhension était l’apanage de quelques experts académiques puis cathodiques, les associations, les collectifs, d’abord, s’en sont emparés pour interpeller, mobiliser et proposer. À tel point persistants et récurrents ces problèmes et leurs débats, que si les sociologues et les économistes les ont compris bien avant tout le monde parce qu’ils ont passé le plus clair de leur temps à les décortiquer, le citoyen – lambda comme on dit – a quelque peu rattrapé son retard. Et si plus d’un million de personnes – dont un dernier quarteron de politiques rabougris à l’esprit républicain ramassé en peau de chagrin –  en viennent à soutenir le bijoutier de Nice, au dépend des principes cardinaux de justice qui sont des piliers de notre contrat social ; il y en a d’autres, tellement d’autres, que les politiques auraient tort de mésestimer.

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mercredi, 20 octobre 2010

Travailler plus pour vivre moins !

Travailler plus pour vivre moins !

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Je ne suis pas économiste. Je ne suis pas politique. Je ne suis pas âgé. Bref je suis un simple étudiant (même pas en économie !) qui n’a aucun recul sur la vie et qui ne connait rien au problème des retraites. Et pourtant le problème m’intéresse et je ressens même le besoin d’écrire un article sur le sujet. Pourquoi ? Je ne sais pas, mais si vous avez des idées, les commentaires sont ouverts.
Plutôt que de rédiger un long article (je n’ai pas que ça à faire non plus !) je vous propose de découvrir deux chiffres qui m’interpellent, deux chiffres qui m’ont obligé à revoir ma vision de la retraite à 62 ans ou 67 ans (ou 70 ans ?).


En France, un homme peut espérer vivre en bonne santé 63 ans. Une femme, 64 ans. Ces chiffres, je ne les invente pas, ils proviennent de l’INSEE. Mais qu’est-ce que c’est exactement ? Comment définit-on la « bonne santé » ? Pour l’INSEE, une bonne santé est définie par l'absence de limitations d'activités (dans les gestes de la vie quotidienne) et l'absence d'incapacités.

 

Autrement dit, reculer l’âge de la retraite à 67 ans revient, au mieux, à supprimer quelques années de retraite en bonne santé à nos chères personnes âgées. Mais au pire, cela revient à garder sur le marché du travail des personnes en limitations d’activités ou présentant des incapacités. Vous imaginez un pilote d’avion de 67 ans qui est trop vieux pour réagir en cas de problème ? Bon, c’est un peu facile comme exemple. Moins connu. Vous imaginez un ingénieur qui conçoit le plus haut pont d’Europe et qui se trompe dans ses calculs car il n’a plus toute sa tête ?

 

Le deuxième chiffre qui m’a marqué c’est que seulement 30% des personnes de 55 ans et plus travaillent. Autrement dit, à partir de 55 ans, vous avez environ deux chances sur trois d’être au chômage ou en préretraite. Bref, dans les entreprises, à partir de 55 ans, vous êtes un poids pour votre hiérarchie.

 

Alors, pourquoi reculer l’âge de la retraite à plus 60 ans ? On n’arrive déjà pas à maintenir sur le marché de l’emploi nos seniors ! Pour ceux qui ne pensent qu’en termes d’argent, je vous rappel qu’avec la loi ORE, un chômeur touche 90% de son ancien salaire pendant un an. Il ne coûterait pas moins cher à la retraite ? En fait je n’en sais rien. Le calcul de la retraite est beaucoup trop compliqué pour moi. Encore une fois si vous savez le faire, les commentaires sont ouverts, mais je suppose qu’un retraité gagne mois que 90% de son dernier salaire...

 

G. N.