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vendredi, 20 juillet 2012

Discriminations à foison

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Les discriminations restent malheureusement très et trop présentes dans le monde. Que ce soit sous la forme du racisme, de la xénophobie, du sexisme, de l’homophobie... elles gangrènent les sociétés. Par exemple, à l’heure où la France, après avoir déclassifiée la transsexualité de la liste des affections psychiatriques de longue durée en 2009, s’apprête (très probablement) à légaliser le mariage homosexuel, l’homosexualité reste sanctionnée par la loi dans de nombreux pays : passible de la peine de mort en Arabie Saoudite, Iran, Soudan, Pakistan… Passible de peines de prison en Algérie, Inde, Afghanistan, Guinée, Burundi… En Irak, 25 garçons auraient été tués à Bagdad en raison de leur homosexualité, il y a trois ans.


En Macédoine les femmes sont doublements « coupables » : d’être nées roms et d’être nées femmes. Leurs droits sont ainsi restreints en vertu d’une « infériorité » décrétée, elles subissent sans arrêt des agressions de la part de leurs employeurs, des membres de leur famille, des policiers, etc. De plus, un grand nombre d’entre elles n’ont ni certificat de naissance, ni citoyenneté et donc pas de carte d’identité. Elles sont ainsi privées de scolarité, de sécurité sociale et de services de santé. Quant aux périodes de conflit, le viol est fréquemment utilisé comme « arme de guerre ».

 

Aux Etats-Unis se sont les femmes amérindiennes et les autochtones d’Alaska qui subissent des abus sexuels à répétition. D’après les statistiques du gouvernement, elles courent 2,5 fois plus de risque d’être violées ou victimes d’une autre forme d’agression sexuelle que les femmes américaines en général. Sachant qu’elles sont souvent pauvres et ne peuvent, par conséquent, bénéficier de système de protection et accéder à la justice.

 

En Russie le racisme et la xénophobie sont toujours aussi présents. Les homicides, coups et actes discriminatoires se multiplient : de nombreuses agressions, à l’issue parfois fatale, sont recensées contre des réfugiés originaires d’Afrique, d’Amérique latine, d’Asie et du Moyen –Orient, des membres de groupes ethniques et des migrants de la région du Caucase et d’Asie centrale, des Russes d’origine tchétchène, des membres de la communauté juive, des Roms, des enfants nés de mariages mixtes. Comme le dit un résident d’un campement rom, près de Saint-Pétersbourg : « nous ne sommes pas considérés comme des personnes. C’est comme si nous étions autre chose que des êtres humains. »


De plus, les autorités russes marquent peu d’empressement à prévenir les attaques racistes par un maintien de l’ordre approprié. Dans la majorité des cas, elles se montrent peu efficaces lorsqu’il s’agit d’enquêter sur ces agressions et de traduire en justice les responsables présumés. Par ailleurs, à la suite de violentes attaques contre des civils attribués à des groupes d’opposition armés tchétchènes, des Tchétchènes et des membres d’autres groupes ethniques du Caucase du Nord ont été victimes de persécutions de la police sous prétexte de « lutte contre le terrorisme ». Ce dernier à définitivement bon dos.

Roni Kumi, un ghanéen agressé par quatre hommes dans une rue de Moscou l’affirme : « Je ne suis pas allé voir la police car j’ai entendu dire que même pour ceux qui y vont porter plainte cela finit par se retourner contre eux. »


En Inde, les homosexuels n’existent officiellement pas. Leur famille, leurs amis, tous ignorent leur vie intime. Découverts, ils sont battus, volés, violés, insultés… jugés. Ils risquent jusqu’à 10 ans de prison.

 

Témoignage de C. Khoti, citoyen de seconde zone dans la « plus grande démocratie du monde » : « En 2001, j’ai été envoyé en prison avec des amis. La prison en Inde est très dure. On a été humilité, battus, abusés. On a été torturés pendant une semaine et demie. Puis nos familles ont commencé à donner de l’argent. Une fois par semaine. Tout le temps, les gardiens essayaient de coucher avec nous, mais on ne se séparait jamais, même pour aller à la salle de bain. On leur résistait. Après ça, mes parents ont été au courant. Ils ne m’ont rien dit, mais exigé que je me marie. J’ai refusé, alors ils se sont mis en colère, et ils m’ont ordonné de quitter la maison. Ça été très dur pour moi. En Inde, il est difficile de louer un appartement, seul. Le propriétaire pose plein de questions : « pourquoi ne vivez-vous pas avec votre famille, avec votre femme ? ». Alors, j’ai commencé à dire que je n’étais pas d’ici. Tous les six / huit mois, je devais quitter mes logements. Les propriétaires se méfiaient : je ne recevais jamais de filles, que des garçons. Mais ils ne me posaient aucune question, même s’ils devaient se douter que j’étais homosexuel. Maintenant, personne ne vient me voir. Tous m’évitent. Je ne vais plus aux réunions de famille. Tout le monde interroge ma mère : « pourquoi ton fils vit-il seul, a-t-il un problème ? » Ma mère n’a aucune réponse. Tout le monde sait que j’ai été en prison pour homosexualité mais personne ne m’a jamais interrogé sur ma sexualité. Les gens se moquent de moi, ricanent. Je les ignore. Je vis ma vie comme elle est. Je ne peux pas me changer. Maintenant je deviens plus âgé. C’est très difficile de vivre seul. J’ai besoin de parler à quelqu’un. C’est vraiment difficile de vivre ce type de sexualité. Mais je ne peux pas me changer. Je ne suis pas attiré par les filles. Parfois je me sens très seul. Alors je pleure. »


Sylvain Métafiot


Source : Amnesty International


Article également disponible sur Forum de Lyon

 

Commentaires

 

Sans tomber dans le politiquement incorrect,
plutôt Emil Cioran (même si ce n'est que du nietzsche de seconde main à la mode) que Stéphane Hessel.

Le détail en 7 minutes ici :
http://www.franceculture.fr/emission-le-monde-selon-raphael-enthoven-politiquement-incorrect-2012-07-10

Sur le fond, Amnesty s'occupe depuis sa naissance dans un cabinet d'avocat des plus nobles combats juridiques. Et rien de plus. Juridique, pas utile, morale, philosophique, ni même humain. Même si, depuis un certain changement de direction, elle prétend parfois le contraire pour récolter plus d'argent.

La nuance est indispensable. Dans un cas, on s'accorde à lutter contre quelque chose d'incohérent dans un système de normes bien défini (et parfaitement relatif, temporel). Dans l'autre, on impose un principe. Les droits de l'homme ne sont jamais aussi beau et fort que lorsqu'ils cachent leur fragment d'éternité derrière l'écran du juridique. Les regarder nu, c'est regarder une monstrueuse limace autoritaire.

Et une note positive : en Inde les choses changent un peu sous l'impulsion de la cour suprême.

 

Tellement triste...... luttons luttons luttons où qu'on soit, comme on peut ! Einstein ne disait-il pas : ceux qui savent doivent agir ?

 

Bien sûr, plutôt Cioran que Hessel, plutôt la brute que le bon et plutôt le truand que la brute.
Un article conventionnel et lisse comme il m'arrive d'en pondre parfois mais qui me semble nécessaire de temps en temps. Heureux d'apprendre que certaines choses changent de part le monde.

Le prochain sera une charge au clairon contre Michel Onfray : plus foutraque et plaisant.

 

Triste réalité occidentale, je sais que d'autres cultures sont plus conciliantes avec la différence, et c'est tant mieux, je vous le dis.

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