Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

« 2014-09 | Page d'accueil | 2014-11 »

mardi, 28 octobre 2014

Régis Debray, L’erreur de calcul

Régis Debray,L’erreur de calcul,sylvain métafiot,médias, business,économie,langage,Ségrégation,zonage,Internet,

 

« Pris dans l’étau Eco, notre vocabulaire rétrécit. Chacun s’exprime à l’économie : il gère ses enfants, investit un lieu, s’approprie une idée, affronte un challenge, souffre d’un déficit d’image mais jouit d’un capital de relations, qu’il booste pour rester bankable et garder la cote avec les personnalités en hausse.

[…]

Le commun est en surplomb ou n’est pas. Il se trouve que les hommes ne peuvent s’unir qu’en quelque chose qui les dépasse. Sans un axe vertical, rien de solide à l’horizontale, mais du sablonneux, du liquéfié, de l’invertébré. Ségrégation et zonage. Des cases et des niches. La mise en concurrence des régions, classes d’âges, universités, mémoires, disloque tout ce que l’histoire a pu fédérer, agréger, mêler et féconder. L’Europe se meurt d’horizontalité : comme rien ne dépasse la loi du chiffre, ça tombe en morceaux (Catalogne, Irlande, Flandre, etc.). La France ne se morcelle pas en principautés mais en ghettos, réseaux, lobbies, ethnies, religions. Et tout se tient dans ce joyeux démembrement. Soixante millions de branchés, soixante millions d’esseulés, qui ne savent plus à quel saint se vouer. Comme si une connexion Internet pouvait engendrer un lien de fraternité.

[…]

Ne lisant plus de livres enfin, désertant les théâtres, rivée à ses petites phrases, flashs, SMS et banderilles, cette génération s’est laissée gagner par un illettrisme réactif, malin dans la forme, bébête sur le fond. Peu d’expérience et guère de convictions : ne lui reste, pour faire carrière, qu’à s’adapter à ce qu’elle tient pour le plus réel : Paris Match et Free. Médias et business. Le suicide de la chose publique par ses célibataires, même – qui déconsidère le métier et fait fuir les meilleurs – a finalement investi Patrick Sébastien et les Bleus du soin de satisfaire aux invariants besoins de ferveur et de solidarité. »

 

Sylvain Métafiot

mercredi, 22 octobre 2014

Bande de filles : diamants noirs sur fond gris

 

Marieme, 16 ans, se lie d’amitié avec trois filles, petites frappes mais grandes gueules, pour s’extraire d'un quotidien aussi morne que le béton qui l'entoure.

 

Un énième « film de banlieue » à visée sociale ? Ce serait réducteur. Mettons d’emblée les choses au clair. Si, fait rare, en adoptant le point de vue féminin Bande de filles fait cruellement ressentir l’oppression masculine dans les quartiers, le film ne se limite pas à un pamphlet féministe convenu. C’est avant tout la lutte personnelle d’une fille qui mange le sol, se relève, et frappe à son tour.

Lire la suite

dimanche, 19 octobre 2014

Festival Lumière 2014 : l'effroi, la cloche et la révolution

 

 

La poésie macabre des Yeux sans visage (1959) de Georges Franju et la décrépitude sans larmes du CNP des Terreaux.

Festival Lumière 2014,effroi, cloche,révolution,Sylvain Métafiot,

 

*

 

Qu'est-ce que j'ai fait pour mériter ça ? (1984) où la comédie sociale à l'italienne de Pedro Almodovar dans laquelle Carmen Maura se révèle le double espagnole de Maria Magnani : combative, belle, émouvante.

Festival Lumière 2014,effroi, cloche,révolution,Sylvain Métafiot,

Lire la suite