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samedi, 26 juin 2010

Attention, chiens méchants !

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Euphémisme ? « Méchants » c’est en effet le moins que l’on puisse dire à propos des délinquants en culotte courte qui hantent les couloirs de la prison d’Enola Vale aux Etats-Unis. La féroce description d’un univers carcéral particulier par un p’tit gars de chez nous. Un cri de rage dans la torpeur cinématographique du moment.

 

Dog pound (prix du Meilleur Nouveau Réalisateur 2010 au festival de Tribeca fondé par Robert De Niro à New York) est le deuxième film du français Kim Chapiron. Après avoir fondé le collectif Kourtrajmé avec Romain Gavras (fils du grand Costa) en 1995 et réalisé le dispensable Sheitan en 2005, il plonge avec fracas dans le grand bain pénitencier. C’est donc à Enola Vale que nous séjournerons, en compagnie de trois jeunes voyous (quoique Davis…) : Davis donc, 16 ans, trafic de drogues ; Angel, 15 ans, vol de voiture avec agression ; et Butch, 17 ans, violence sur un officier de probation. Trois cas différents, une seule prison. Où l’ultraviolence règne. Suivez le maton.

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vendredi, 18 juin 2010

De part et d'autre de l'Atlantique (V)

Chapitre 5

 

Au bout de quelques mois, je commençais à apprécier la vie londonienne. J’avais rencontré quelques personnes avec qui passer un peu de temps. Je vivais à présent dans un appartement bien situé en centre-ville. Madame O’Connell, la gardienne de mon immeuble, me faisait un grand sourire chaque fois que je rentrais chez moi. Nos échanges n’allaient pas au-delà, je ne comprenais pas un traitre mot de ce qu’elle me disait. Elle était partie de sa province irlandaise et avait emménagé à Londres dans les années 80. Je n’avais jamais eu la curiosité de lui demander la raison de son départ. Elle ne semblait pas parler beaucoup avec les Anglais, d’où son accent à couper au couteau.

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vendredi, 11 juin 2010

Con comme un ballon

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« Pour empêcher les peuples de raisonner, il faut leur imposer des sentiments » Honoré de Balzac

 

Un mois ! Un putain de long mois à subir la frénésie footballistique à travers le monde en général et en France en particulier. L'omniprésence dans les médias ne fait que commencer, car c'est quasiment toute la société qui va encourager 22 millionnaires en short jusqu'au 11 juillet. C'est parti pour la Coupe (im)monde de foot. Dieu que cela va être long !

 

Un mois où toute l'actualité internationale, politique, culturelle, artistique, sera remplacée par le récit quotidien des résultats à décortiquer, des performances footballistiques ou sexuelles de tel ou tel joueur, des chances de victoire (truquée ou non) de tel ou tel pays, du décompte du nombre de comas éthyliques autour des stades et du nombre de partouzes putes/coke de telle ou telle équipe. Quel beau programme ! Et tout le monde est à l'unisson derrière les bleus. Rappelons-nous le propos Philippe Val il y a 12 ans qui reste d'actualité : « Le sport est un tel outil de démagogie que pratiquement aucun homme politique n'échappe à la contrainte de faire semblant de s'y intéresser. La plupart des intellectuels, écrivains, journalistes, philosophes, sociologues, se gardent bien de « risquer de se couper des masses », en osant soumettre en tant soit peu à la critique l'histoire du sport d'aujourd'hui : celle de la réussite à tout prix, de l'écrasement du faible, de la réussite obscène du vainqueur, de cet ultralibéralisme dont crève le monde ».

 

Vous l'aurez compris, je fais partie de cette misérable, obscure, malfaisante et ultra minoritaire secte qui ne supporte pas tout ce qui touche, de près comme de loin, au football. Une secte dont les membres sont exclus, blâmés, mis au ban de la société, bref ce ne sont pas des gens fréquentables. Mais, en réalité, je ne hais pas le foot (j'aime même le sport de temps en temps pour le plaisir), c'est juste que je m'en fous à un point, vous ne pouvez pas imaginez. Et bien, figurez-vous que c'est mal vu ! Ne pouvant pas m'exiler pendant un mois sur Mars, je vais essayer de m'isoler, tant bien que mal, du délire collectif. Mais avant cela autant tenir mon rôle de rabat-joie professionnel jusqu'au bout, quitte à être affubler de l'insulte démagogique de « mépriser le peuple », sous prétexte de ne pas applaudir à cet abrutissement médiatico-publicitaire, à cette anti-culture, à ces réussites idiotes, à ces fortunes injustifiables, à ce culte du corps hystérique....

 

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lundi, 07 juin 2010

La Démobilisation politique

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Résumé exhaustif du livre collectif La Démobilisation politique, réalisé sous la direction du rechercheur Frédérique Matonti et avec la participation, entre autres, de Bastien François, Julien Fretel, Bernard Pudal, Jean-Baptiste Legavre, Jean-Babriel Contamin, Annie Collovald...

 

Le choc du 21 avril 2002 aurait été, selon les commentaires de l'époque, le fruit d'un vote massif en direction du populisme d'extrême-droite et d'extrême-gauche. Mais ces réactions à chaud sont contestables car elles relèveraient d'un retour à l'orthodoxie sur le mode du nouvel électeur rationnel mais plutôt méchant, et non plus intelligent comme dans les années 1980, dépassant les sociologies déterministes. Pourtant, ces approches oublient tout le travail de mobilisation participant à la légitimation des systèmes politiques. De fait, ces mécanismes de mobilisation politique semblent grippés (intermittence des votes, non-inscription, baisse du nombre de militants, coupure entre professionnels politiques et profanes, etc.) et il conviendrait de parler de démobilisation politique. La légitimité du système politique et la capacité des individus à s'y orienter seraient remises en questions. Il conviendrait donc de ne pas couper l'électeur de son environnement politique et social et de proposer une vision large de la démobilisation politique.

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mercredi, 02 juin 2010

Dur d'être une femme à Hassi-Messaoud

Le communiqué des associations et ligues des droits humains algériennes [regroupant le Réseau Wassila, ADPDF (Association pour la défense et protection des droits des femmes), AEF (Association pour l'émancipation des femmes), APF (Association du planning familial), ANADDE, ATUSTEP, Amusnaw, AVIFE (Association d'aide aux victimes de violence, femmes et enfants), CIDDEF (Centre d'information et de documentation/Droits des femmes et des enfants), Collectif des femmes du Printemps noir, Djazairouna, FEC (Femmes en communication), Femmes PLD, LADDH (Ligue algériennne de défense des droits des hommes), LADH (Ligue algérienne des droits des hommes), RACHDA, SOS Femmes en détresse, Tharwa Fatma N'Sumer] réalisé le 13 avril 2010 à Alger et recueilli sur le site ProChoix parle de lui-même :

 

 

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"Halte à la « fatalité » de la terreur à l'encontre des femmes de Hassi-Messaoud

 

La Constitution algérienne consacre la sécurité des citoyennes et des citoyens. L'Algérie a ratifié la Convention sur l'élimination de la discrimination à l'égard des femmes, la Convention contre la torture et autres peines et traitements cruels ou dégradants, la Déclaration sur l'élimination des violences faites aux femmes.

 

Au nom de ces principes, nous sommes profondément choqués par la nouvelle tragédie vécue par des femmes venues de différentes régions d'Algérie travaillant et vivant dans des habitations précaires à Hassi-Messaoud, une des villes les plus sécurisées du pays.

 

Le martyre qu'elles viennent de subir est la répétition macabre des événements de 2001 : un sinistre 13 juillet 2001, une horde de 300 hommes armés attaquent une centaine de femmes et leur font subir les pires atrocités - un véritable lynchage - dans le quartier d'El-Haicha, à Hassi-Messaoud.

 

Nous tenons d'abord à exprimer à ces nouvelles victimes notre solidarité, notre indignation et notre émotion face aux actes barbares que des criminels déchaînés commettent sans répit en venant et revenant plusieurs nuits de suite, depuis quelques semaines, sur les lieux de leurs forfaits.

 

Juillet 2001 ... Mars 2010 Même lieu. Mêmes agressions. Même type d'agresseurs lâches et cyniques, provoquant des actes méticuleusement organisés, donc mûrement prémédités sinon commandités. Même type de scénario d'horreur où les criminels regroupés et encagoulés terrorisent chacune des victimes parce que isolées et sans défense. Même type de violences extrêmes où la rapine, les injures et la torture visent à humilier et à réduire à néant les femmes en tant que telles. Même volonté par la valeur exemplaire de tels actes de terreur de dissuader toutes les femmes d'exercer librement leur droit au travail où que ce soit sur le territoire national et de les punir parce qu'elles vivent seules.

 

Au-delà du constat horrifié, de la condamnation des criminels et de la compassion pour les victimes, nous tenons aussi à souligner le caractère particulier de ces expéditions punitives qui rappellent, étrangement, non seulement les événement de 2001, mais aussi toutes les autres agressions depuis vingt ans dans différentes régions d'Algérie (Ouargla, Remchi, Bordj, Tebessa...). Elles rappellent étrangement, hélas, les viols collectifs des femmes par les terroristes - ce crime contre l'humanité, tâche noire qui a mis en péril notre avenir et celui de toute la société. Il s'agit donc d'une violence systématisée, construite, structurelle, orchestrée - autant d'éléments de gravité supplémentaire.

 

En effet, cette répétition et continuité d'actes odieux à l'encontre des femmes qui semblent se perpétuer comme une 'fatalité'n'est possible que parce qu'en 2001 le traitement de l'affaire de Hassi Messaoud s'est réduit à une parodie de justice reléguant cette tragédie au rang de vulgaire fait divers. Cette répétition et continuité d'actes intolérables ne sont possibles que par la complicité et le silence des institutions et des autorités locales, mais aussi par le laxisme de la société. D'ailleurs, l'absence de réaction citoyenne et de médiatisation de cet événement est frappante et inquiétante. Cette répétition et continuité de crimes contre l'humanité ne sont possibles que par l'impunité dont bénéficient les agresseurs contre les femmes. Cette répétition et continuité de violation des droits de la personne humaine ne sont rendues possibles que par l'absence de l'Etat et des institutions censées protéger les citoyennes et les citoyens.

 

Est-ce que cela signifie qu'aucune femme ne peut se sentir en sécurité dans son propre pays et qu'aucun citoyen n'est protégé par la loi ? C'est pourquoi, encore une fois, nous dénonçons avec force ces crimes, et interpellons les pouvoirs publics pour qu'ils réagissent en urgence, en assurant la protection de ces femmes victimes encore sous le coup de la menace quotidienne, et leur prise en charge globale (médicale psychologique, sociale et juridique). Nous sommes déterminés à soutenir toutes ces femmes victimes d'agressions inacceptables."

 

Sylvain Métafiot