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lundi, 23 juillet 2012

Onfray, le philosophe au visage sombre

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Vanité au crâne (Bernard Buffet) 

 

Ah ! on a beau jeu de rire de sieur Bernard-Henry Lévy, de rallier ses ouvrages insipides, de moquer son dernier navet cinématographique (Le serment de Tobrouk), d’abhorrer son omniprésence médiatique, de piétiner son courage de pacotille, d’invectiver son ego surdimensionné, de se gausser de ses références à Botul, etc.

On a beau jeu et à juste titre ! La lutte contre l’imposture intellectuelle est sans fin mais indispensable. La chemise blanche qui parle toute seule correspond de fait à ce que Raphaël Enthoven nomme le « philosophe de service » : « celui qu’on regarde sans le voir, qu’on entend sans l’écouter, qu’on invente quand on l’invite, et qui s’éteint quand la lumière s’en va. » Cette créature de l’opinion qui se conforme à l’idée que les autres se font de la philosophie et de la posture du philosophe. Le philosophe de service est donc celui qui, au lieu de faire de la philosophie, fait le philosophe et donne « le point de vue du philosophe » (qui est de la sorte réduit à un "point de vue" au même titre que celui du juriste, du médecin ou du religieux) et « participe sans vergogne à des débats sans queue ni tête où sa parole n’est qu’un bruit de fond ».


Mais BHL est une cible facile, trop facile. Lévy aime donner le bâton pour se faire battre et ainsi passer pour le plus grand paria de la philosophie depuis Socrate. Il semble plus nécessaire de traquer des imposteurs plus tenaces, plus vicieux, moins soupçonnables, jouissant d’une aura et d’un prestige médiatiques sans commune mesure et d’une renommée déconcertante chez les subversifs en herbes.

En effet, d’autres « philosophes de service »  répondent aux critères énoncés plus haut à l’encontre de BHL et méritent de boire la cigüe : Alain Badiou, Slavoj Zizek, Judith Butler, Michel Onfray… Arrêtons-nous un instant sur ce dernier car il est celui qui ressemble le plus à cette fade quenelle de Bernard alors que beaucoup pensent le contraire. (Pour les deux premiers je ne saurais que trop vous conseiller de lire le premier numéro de la revue {L’autre coté} : « La French Theory et ses avatars »).

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lundi, 05 décembre 2011

« La philosophie contemporaine permet une perméabilité des problématiques et des discussions »

Interview de Raphaël Enthoven


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A la suite de la conférence « Peut-on se construire sans frontières ? », Raphaël Enthoven a bien voulu répondre à nos questions. 

 

 

On sait que vous appréciez certains philosophes morts tels que Spinoza, Montaigne, Bergson… mais quel regard portez-vous sur la nouvelle philosophie, la philosophie contemporaine ?


Je crois qu’il n’y a aucune spécificité à la philosophie contemporaine sinon le fait qu’être philosophe aujourd’hui à trente ans c’est avoir reçu une formation hors d’un cadre idéologique qui était celui de l’avant chute du Mur de Berlin. A cet égard, il y a une perméabilité des problématiques et des discussions à laquelle nos prédécesseurs n’avaient pas droit. L’inconvénient de cela (mais je ne suis pas sûr que ce soit un inconvénient d’ailleurs) c’est le fait que l’on ne peut pas constituer un groupe. L’avantage c’est que ce sont des singularités qui prospèrent chacune dans son registre. Et puis, il faut saluer le fait qu’il y a aujourd’hui, quasiment à part égale, autant de philosophes femmes que de philosophes hommes, même si la philosophie n’a pas de sexe. C’est un renseignement sur l’égalité de l’accès à la culture.

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