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lundi, 17 août 2009

The fifth borough

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Un nouveau Scorsese ? Non, tout de même pas. Mais c'est le premier sentiment qui s'empare de nous à l'évocation du film Little New-York (Staten Island), ainsi qu'à la vue de l'affiche qui sent la Grosse Pomme à des kilomètres. Cette petite découverte outre-atlantique est le fruit de James De Monaco (non, ce n'est pas un habitant du Rocher mais le scénariste de l'excellent Assaut sur le Central 13), épaulé par un casting impeccable. Comme son nom l'indique fort justement, l'action se déroule à Staten Island, quartier insulaire de New-York, auquel très peu de films se sont attardés. Et il est question de voyous en costards trois pièces, ce qui peut procurer un sentiment de déjà-vu mais ne boudons pas notre plaisir :

 

Sully (Ethan Hawke), vidangeur de fosses septiques et futur père, est prêt à tout pour assurer l'avenir de son fils. Jasper (Seymour Cassel), modeste épicier, a une qualité primordiale aux yeux de la mafia pour qui il travaille contraint et forcé : il est sourd-muet. Parmie Tarzo (Vincent D'Onofrio, le « Baleine » de Full Metal Jacket de Stanley Kubrick), chef de la mafia locale, se verrait bien éliminer la concurrence. Tous trois vivent à Staten Island, sous l'ombre écrasante de Manhattan. Leurs chemins vont se croiser, a priori pour le pire...

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jeudi, 15 janvier 2009

La démocratie des juges ?

Giovanni_Falcone.jpgUn peu d’histoire politique. Avez-vous entendu parler du grand nettoyage de la magistrature italienne, lors de l’opération Mani pulite (mains propres) ? Cela fit émerger un vaste réseau de corruption impliquant le milieu politique, des affaires et de la mafia.


La dénonciation de la corruption politique par la magistrature italienne a débuté en février 1992, par l’arrestation de Mario Chiesa (photo 2), le directeur d’une maison de retraite milanaise accusé de recevoir des pots-de-vin pour le compte du parti socialiste italien (PSI). La collaboration de Mario Chiesa avec les magistrats milanais, notamment le juge Antonio Di Pietro, a permis de dévoiler l’ampleur des mécanismes illégaux de financement des partis politiques. Les enquêtes de Mani Pulite se sont étendues à l’ensemble des partis politiques, notamment les partis de gouvernement (DC et PSI), mais aussi, dans une moindre mesure, à l’ex Parti Communiste Italien. Elles ont impliqué un grand nombre d’administrateurs locaux et de responsables de grandes entreprises (dont Silvio Berlusconi). Celles-ci ont commencée à conclure des « accords transversaux » avec des politiciens, dans les années 1980, afin d’influer sur les lois les concernant. Comme le regrette un juge, ce vieux système bafoue allégrement le « principe fondamental de la transparence administrative ».

 

Le fait le plus courant était de recevoir de l’argent pour favoriser une entreprise plutôt qu’une autre. Sur le plan politique, il s’agissait de financements privés non publics. Certains des plus importants dirigeants des partis historiques italiens ont été mis en cause par la magistrature : parmi les plus connus, le démocrate chrétien Giulio Andreotti, accusé de collusion avec une association mafieuse, ou le leader socialiste Bettino Craxi, accusé de corruption et d’enrichissement personnel. Face à ces lourdes accusations, les politiciens et les entrepreneurs adoptèrent une ligne de défense différente.

 

Quand les premiers justifiaient ces pratiques par un pragmatisme politique et par le fait qu’elles étaient adoptées et acceptées par l’ensemble des acteurs du système (« Tout le monde savait, mais personne ne parlait » dixit Craxi) ; les seconds se posaient en victime de pots-de-vin imposé par les hommes politiques. Cependant, cette contrainte fut fictive car « les entrepreneurs trouvaient beaucoup d’intérêts a ce dispositif » : en « arrosant » les partis politiques ils obtenaient les appuis de ses membres. Ce combat contre la corruption avait déjà débuté dès les années 1970 lorsque les juges luttaient contre la mafia et le terrorisme. Certains sont morts, tel que Giovanni Falcone (photo 1), en léguant aux jeunes magistrats un ensemble de valeurs afin de combattre les « maux généraux » de l’Italie. Ce nouveau scandale révéla l’écart béant entre les normes légales et les pratiques.

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