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lundi, 29 décembre 2014

Cimes cinéphiliques 2014

 

Qui succède au Le Loup de Wall Street de Martin Scorsese au titre de meilleur film de l'année ? La réponse dans notre habituel top 10, suivi de son flop 10 tout aussi subjectif.

 

Au sommet cette année

 

1) Alleluia de Fabrice du Welz : un cauchemar sadien dans lequel virevolte Eros, Thanatos et les puissances oniriques du cinéma.

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2) Gone Girl de David Fincher : une plongée renversante dans le grand bain du négatif américain.

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3) Only Lovers Left Alive de Jim Jarmusch : l’éternelle mélancolie des vampires face à la vulgarité des « zombies » humains.

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4) Whiplash de Damien Chazelle : la naissance d’un dieu sous l’égide d’un tyran.

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5) Winter Sleep de Nuri Bilge Ceylan : les pérégrinations morales et philosophiques d’un roi seul dans son royaume glacé.

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jeudi, 11 décembre 2014

Debord cinéaste : la haine de l'image

 

Article initialement publié sur Le Comptoir

 

« Le monde est déjà filmé. Il s’agit maintenant de le transformer », affirme Guy Debord, en bon marxiste hétérodoxe, dans son film « La société du spectacle ». Anti-cinéma (à ses yeux un « spectacle dégradé »), considérant le spectateur comme un « homme méprisable », il réalisa pourtant six films. Comment ce génie insupportable et paradoxal a-t-il résolu, voire dépassé, cette contradiction fondamentale ? Essayons d’y voir plus clair derrière les apparences.

 

debord cinéaste,haine de l'image,situationnisme,sylvain métafiot,le comptoir,détournement,maxisme,surréalismeÀ l’instar des surréalistes, les situationnistes admiraient les poètes des ténèbres que sont Lautréamont, Lacenaire, Arthur Cravan, Sade… Et c’est en hommage au divin marquis que Debord réalisa son premier film, en 1952 : Hurlements en faveur de Sade, même si « on ne parle pas de Sade dans ce film ». Dans la préface au scénario d’une première version du film, il écrivait : « L’amour n’est valable que dans une période prérévolutionnaire. J’ai fait ce film pendant qu’il était encore temps d’en parler. Il s’agissait de s’élever avec le plus de violence possible contre un ordre éthique qui sera plus tard dépassé. […] Les arts futurs seront des bouleversements de situations, ou rien. » (Prolégomènes à tout cinéma futur). Alternance d’écrans blancs et noirs, le film témoigne d’un dégoût profond pour l’image, refusant radicalement toute représentation. Au flot de paroles décousues et volontairement inexpressives du blanc — mélange d’aphorismes philosophiques, de dialogues poétiques et d’articles du Code civil — résonne le silence assourdissant du noir. C’est son premier usage des phrases détournées. Mais bien qu’ayant proclamé que « le cinéma est mort », il va continuer à arpenter le paysage cinématographique en faisant évoluer sa pratique du détournement.

 

Pour Debord, le dadaïsme et le surréalisme furent stoppés dans leur élan car n’engageant leur projet révolutionnaire que d’un seul côté : « Le dadaïsme a voulu supprimer l’art sans le réaliser ; et le surréalisme a voulu réaliser l’art sans le supprimer. La position critique élaborée depuis par les situationnistes a montré que la suppression et la réalisation de l’art sont les aspects inséparables d’un même dépassement de l’art. » (La société du spectacle) C’est dans ce processus de bouleversement et de dépassement qu’intervient le détournement cinématographique.

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