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samedi, 04 octobre 2008

L’horreur d’Edvige et la stratégie de Sarkozy

Edvige, ça vous dit quelques chose ? Si vous n’êtes pas au courant, sachez que sous ce petit nom (Exploitation documentaire et valorisation de l’information générale) se cache un fichier de contrôle digne de la police politique des bonnes années communistes. En effet, cette véritable saloperie permettra de stocker des informations sur les opinions, la vie privée, la vie sexuelle, la santé de tous les responsables politiques, économiques ou associatifs. Elle pourra aussi ficher des enfants de 13 ans s’ils sont « susceptibles de troubler l’ordre public ». Désolé de paraître idiot mais je ne comprends pas vraiment en quoi les pratiques sexuelles de Bernard Thibaud ou la couleur du slip du fils de ma voisine permettront de lutter contre le terrorisme et garantir la sécurité des Français.

Déjà 140 000 personnes environ ont signé la pétition contre cette véritable atteinte aux libertés individuelles (vous savez quoi faire après la lecture de cet article).

edvige copie.jpg

Erik Emptaz du Canard Enchaîné remarque, par ailleurs, que « non content de lancer en plein été et par décret, l’autorisation de ce fichier sensible, le ministère de l’Intérieur avait souhaité que le décret ne soit pas publié au journal officiel. Bref, pendant les vacances, sans débat, sans publicité, voila qui, coté transparence, met immédiatement en confiance ! ». Des membres du gouvernement se sont mêmes inquiétés de ce type de dérive, comme Hervé Morin, ministre de la Défense et Rama Yade, secrétaire d’Etat aux droits de l’homme (mais sans démissionner tous les deux bien sûr…).

Et là, surprise ! Nicolas Sarkozy assure que certaines informations ne seront pas fichées. Ce n’est pas la première fois qu’il nous fait le coup. Cela relève d’une stratégie bien rodée et déjà largement utilisée.
J’explique : imaginons que, par un beau matin de printemps, notre cher Président décide, tout d’un coup, que les hommes majeurs et vaccinés devront se faire couper les couilles. Ni plus, ni moins ! Clic clac on coupe tout, circulez il n’y a rien à voir. Imaginez la réaction en France : indignation de toute la classe politique, de tout les corps de métiers, des étudiants, des chômeurs et même des SDF qui, tous, veulent garder leurs couilles bien au chaud. Les femmes se mobilisent aussi en solidarité avec leurs maris, amants, pères, fils et amis. S’ensuit des pétitions enflammées dans la presse et sur Internet. On s’écharpe sur les plateaux télé et à la radio à coups de débats virulents.

Puis, au sommet de la crise, le Président Sarkozy annonce solennellement que, tout compte fait, après avoir bien réfléchie et s’être entretenu avec sa conseillère occulte (une certaine Carla B), décide de revenir sur cette décision insensée : on ne coupera qu’une seule couille sur les deux. Un grand ouf de soulagement parcours le pays ! Tout le monde est soulagé, calmé, rassuré. Après tout, une couille ce n’est rien. Rendez-vous compte, on aurait pu perdre les deux ! Heureusement que Sarko était là.

 

La stratégie de notre omniprésident c’est ça : proposer des lois inadmissibles, laisser le ministre en charge du dossier récolter toutes les violentes critiques (Michelle Alliot-Marie en l’occurrence), puis revenir sur ladite décision en l’adoucissant légèrement mais en en gardant l’essentiel. Trois pas en arrière, un pas en avant et deux pas en arrière… Et en avant marche pour les lois liberticides !

Sylvain Métafiot