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« Jean-François Rauger : « Sergio Leone a engendré un genre dont il a inventé l’essentiel de l’esthétique » | Page d'accueil | Cimes cinéphiliques 2018 »

samedi, 22 décembre 2018

Feu aux fêtes

 

« C’était l’explosion du nouvel an : chaos de boue et de neige, traversé de mille carrosses, étincelant de joujoux et de bonbons, grouillant de cupidités et de désespoirs, délire officiel d’une grande ville fait pour troubler le cerveau du solitaire le plus fort. »

Charles Baudelaire

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« Meilleurs vœux !
Nous sommes parvenus à l'insupportable Noël [...], fête stupide et irréligieuse. 
Meilleurs vœux aux fabricants de cadeaux païens ! Meilleurs vœux aux industriels charismatiques qui produisent des étrennes toutes semblables !
Meilleurs vœux à qui mourra de colère dans les embouteillages du trafic automobile et, peut-être, insultera chrétiennement ou poignardera chrétiennement celui qui aura osé le dépasser ou qui aura donné un coup sur le derrière de sa sainte Fiat 600 !
Meilleurs vœux à qui croira sérieusement que l'orgasme qui l'agitera - l'anxiété d'être présent, de ne pas rater le rituel, de ne pas pouvoir accomplir son devoir de consommateur - sera un signe de fête, de joie !
Mes vœux véritables, je veux les présenter à ceux qui sont en prison, quoi qu'ils aient pu avoir fait (excepté les fascistes habituels, du petit nombre qui s'y trouvent) ; il est vrai qu'il y a beaucoup de malheureux en liberté, autrement dit, beaucoup qui ont besoin de vœux véritables toute l'année (nous tous, au fond, parce que nous sommes précisément de pauvres êtres humains marchant à tâtons, avec toute notre assurance et notre sourire présomptueux). Mais je choisis les prisonniers, pour des raisons polémiques, outre qu'en vertu de certaine sympathie naturelle découlant du fait que, le sachant ou ne le sachant pas, le voulant ou ne le voulant pas, ils demeurent les uniques vrais contestataires de la société. Ils appartiennent tous à la classe dominée, et leurs juges appartiennent tous à la classe dominante. »

Pier Paolo Pasolini

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