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mercredi, 13 juillet 2011

Du sang et des larmes

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C’est le programme proposé par Kim Jee-Woon dans son dernier film J’ai rencontré le diable (I saw the devil), véritable musée des tortures sur grand écran qui ne laisse pas indemne le spectateur. Il faut dire qu’à la suite de l’assassinat de sa petite amie Ju-yeon, Soo-hyun ne vas pas ménager son meurtrier, le psychopathe Kyung-Chul. C’est une vengeance puissance mille qui est à l’œuvre et le résultat n’est pas beau à voir. Nul doute que Kim Jee-Woon fait partie, avec Hong-Jin Na (The Chaser), Bong Joon-Ho (Memories of Murder) et Chan-Wook Park (Old Boy), des meilleurs réalisateurs sud-coréens du moment. On le savait déjà depuis le flamboyant A bittersweet life et malgré le décevant Le bon, la brute et le cinglé, mais rien ne vaut une bonne piqure de rappel avec cette tragédie barbare à la mise en scène virtuose.


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Ceux qui avaient trouvé The Chaser poisseux et oppressant ne seront pas déçus par cette nouvelle descente aux enfers venue du pays du matin calme (rire). Si J’ai rencontré le diable a failli écoper d’une interdiction aux moins de 18 ans en France ce n’est pas pour rien (il est injustement sortis sur un nombre très restreint de salles). En effet, Kim Jee-Woon pousse les codes du film de genre à l’extrême. Si le scénario repose sur une banale histoire de vengeance, celle-ci ne se résume pas à simplement tuer son ennemi (fut-ce avec panache comme dans Kill Bill) mais à le faire souffrir par paliers, de plus en plus cruellement, jusqu’à ce que, au paroxysme de la douleur, la mort advienne. Soo-hyun décide donc de traquer cet affolé du couteau et de lui en faire baver comme jamais il n’en a bavé. Au risque de devenir encore plus dément que lui. Ici ce n’est pas le bien contre le mal mais le mal contre le mal. Si la sympathie va de prime abord au vengeur solitaire, la cruauté dont il fait preuve surprend autant qu’elle pétrifie. A la brutalité folle et impulsive de Kyung-Chul répond donc la violence méthodique mais rageuse de Soo-hyun.

 

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Pour incarner cet effroyable face à face, Kim Jee-Woon s’est entouré de Lee Byung-Hun, son acteur fétiche depuis cinq ans, et de Choi Min-sik, déjà époustouflant dans Old Boy. Deux acteurs au sommet de leur art qui se livrent à une lutte à mort sans merci, éclaboussant leur entourage de leur pulsion de mort. Les proches de Soo-hyun vont ainsi pâtir de son désir de vengeance effréné, ce qui le mettra dans un tel accès de rage folle que la famille de Kyung-Chul sera à son tour la victime collatérale de ce tourbillon de haine. Le sang appelle le sang et la progression dans l’ultraviolence ne souffre aucun temps mort. Quand à l’inventivité des supplices elle n’a d’égale que leur perversité et leur sadisme. Rien ne détrônera les tortures du château de Silling mais sadisme est bel et bien le mot approprié car comme le dit le compère fou-à-lier de Kyung-Chul : « Il aimait leur donner du plaisir avant de les tuer ».


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En revanche, on peut regretter les rares petites pointes d’humour parsemées ça et là. Au-delà de diluer l’ambiance noir du film, elles le font furtivement basculer dans un second degré totalement inadapté. On aurait préféré qu’aucune ironie ne vienne ternir la terreur sourde de ce bloc d’abîme. Qu’aucun rire ne vienne soulager nos visages perclus d’effroi. Car il faut être clair : ici ce n’est pas une violence ludique et gratuite à la façon de Saw ou Hostel mais une obsession infernale et nihiliste qui emporte tout sur son passage sans aucune philosophie de comptoir en arrière-fond. J’ai rencontré le diable ne ressemble pas non plus aux films de vigilante anglo-saxon avec leur morale rédemptrice finale (à l’exception du brûlant Harry Brown).

 

Deux bandes-annonces pour le prix d’une


 


 

Beaucoup de sang et quelques larmes en définitive mais ces dernières sont le révélateur du désespoir et de la folie qui imprègne les personnages, au point que Soo-hyun, dans le dernier plan du film, éclate en sanglots, mêlés à un rire nerveux, au beau milieu d’une route déserte. Il ne manquait plus qu’il gesticule avec une tronçonneuse dans les mains pour que la référence à The texas chainsaw massacre soit explicite.

 

Au bout du compte, une question reste en suspend : qui, de Soo-hyun ou de Kyung-Chul, a véritablement rencontré le diable ?

 

Sylvain Métafiot

 

Commentaires

 

I will definitely download and watch this film! I live this kind of movie!

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