Commentaires

La revue de presse de Nicolas Martin sur France Culture résume assez bien cet évènement :

« Vendredi, le monde, comme une platine, s’est arrêté de tourner. Lorsque la mort de Mickaël Jackson est rendu officielle. Dès lors, plus rien d’autres ou presque n’existe dans les médias internationaux ou faudrait-il dire, pour être plus précis, dans les médias occidentaux. Parce que Mickaël Jackson, outre son statut d’artiste du king of the pop, outre son génie musical et son influence déterminante sur la musique contemporaine, il est un de ces destins brisés comme seul sait en créer l’Amérique. Une histoire grandiose et terrifiante qui va éclipser quelque peu ces prochains jours la marche du monde. Alors voila que Mickaël Jackson est mort à 50 ans d’une crise cardiaque, et en quelques minutes tous les regards et toute la démesure se sont figées sur les grilles d’un hôpital de Los Angeles. Le cœur de la pop s’est arrêté de battre titre El Pais. « C’était comme de vivre un moment historique » témoigne une de ses voisines dans les colones du quotidien Espagnol. « C’est comme lorsque Kennedy a été assassiné » raconte un témoin au correspondant de la BBC. « C’est le roi de tous les temps » hurle une fan. « C’est grâce à lui que j’ai arrêté l’alcool » témoigne un vétéran de la guerre du golf. « Personne n’a le droit de le juger » peut-on lire dans le Los Angeles Times. Ces témoignages, par centaine, envahissent les pages de tous les journaux, de tous les sites d’informations qui proposent aux internautes de laisser leurs messages, leurs hommages, de laisser éclater leur douleur à la face du monde. C’est dans cette déferlante d’émotion qu’on peut lire le paradoxe, jusqu’à l’absurde parfois, de l’attachement populaire à cet homme qui a occupé l’espace médiatique ces 15 dernières années, non plus pour sa musique mais pour sa lente dérive vers une existence cauchemardesque. Le Times s’interroge ce matin : « Il reste à voir si les américains se souviendront de Mickaël Jackson pour sa musique ou pour le reste. Voila un homme qui s’est défiguré progressivement à coup de chirurgie plastique. Voila un homme qui s’est enfermé dans sa propre prison : parc d’attraction de Neverland et qui, à force de développer un syndrome de Peter Pan, a fini devant des tribunaux pour des affaires de pédophilie. Après une vingtaine d’années de longue dégradation mentale est-il vraiment surprenant que Mickaël Jackson meurt aussi jeune » questionne le journaliste. « Et que serait Mickaël Jackson sans « Jacko le bizarre ?» se demande pour sa part, L’Independant. « Que serait le musicien sans ce personnage inquiétant qu’il s’est construit à mesure que sa carrière musicale s’enfonçait ? » C’est un autre des paradoxes de Mickaël Jackson : « Thriller, l’album le plus vendu au monde avec 65 millions de copies, date de 1982 et depuis la carrière du roi de la pop est sur le déclin malgré Bad, malgré Dangerous en 1991 », comme le résume un autre journaliste du Times. « Mickaël Jackson ne produisait plus rien ou presque mais il était un objet de culte, un article de foi, ses fans n’aimaient pas juste sa musique, ils croyaient en lui ». D’où cette phrase qui circulait dans les années 1980 dans l’industrie de la musique à son sujet : « Il y a le showbiz, il y a le Rock’n Roll et il y a Mickaël Jackson ». Alors, « faut-il être surpris si pendant quelques jours la marche du monde est ralentie dans les médias par la mort d’un seul homme ? Faut-il être surpris si dans certains quartiers de New-York on entend du Mickaël Jackson dans toutes les rues, par toutes les fenêtres ? » Comme le rapporte la correspondante d’une chaîne Allemande. Pas vraiment, parce que malgré les dérives, malgré la chirurgie, nombreux sont ceux qui se souviennent que Mickaël Jackson est avant tout un chanteur noir. A l’époque de Thriller, Mickaël Jackson était le premier noir américain à passer sur MTV. Que c’était la 1ère fois qu’on voyait des gamins des ghettos et des banlieues imiter ce qu’ils voyaient à la télé. Le très bon article du Times rappelle que « quelques années auparavant, un afro-américain qui s’attrape l’entre-jambe en criant comme une fille n’aurait certainement pas réussi à franchir la porte d’entrée des clubs de musique et qu’au mieux, ces chansons auraient été reprises par un chanteur blanc pour faire un tube et point barre ». C’est celle-là l’histoire de Mickaël Jackson, son histoire glorieuse : « celle d’un enfant surdoué pour la musique, pour la danse, tellement surdoué que lorsque son père le met sur scène à l’âge de 8 ans, les producteurs l’accuse de fraude et pensent qu’il utilise un nain qui se fait passer pour son fils ». C’est enfin « l’histoire d’un homme qui a laissé une empreinte indélébile dans l’histoire de la musique » conclu USA Today. Il y a un avant et un après Thriller, un album qui avec 7 tubes sur 9 morceaux, a radicalement changé la façon de produire et de marketer la musique. Un album qui a permis, par la suite, aux artistes, non seulement plus de liberté créative mais qui surtout ouvert la porte à des royalties astronomiques. Mickaël Jackson est le 1er musicien a avoir été converti en poupée, en objet dérivé, commercial. Alors ne soyez pas surpris si ces prochains jours la presse et les médias se laissent submerger par la mort précoce de ce chanteur noir devenu une poupée de plastique. Mickaël Jackson et sa musique valent bien quelques instants de divertissements. »


Je vous conseille Human Nature et Liberian Girl pour s’émouvoir une dernière fois…

Écrit par : Sylvain | samedi, 27 juin 2009

Par contre c'est "Billie Jean" et "Thriller" ne prend pas de s.
Franchement...

Écrit par : Sylvain | dimanche, 28 juin 2009

J'avoue ne pas supporter cette vague...il est mort (et c'est triste c'est certain) et d'un coup, il est devenu parfait, on n'a plus le droit de le critiquer, je trouve ça totalement aberrant.

La trace qu'il laissera dans le milieu musical est incontestable, mais cela fait quelques années qu'il ne faisait plus rien du tout, son décès ne changera pas grand chose à sa production des ses dernières années.
Il y a quand même des choses bien plus importantes dans le monde, mais sa mort a quand même fait 10min d'ouverture du journal de France Inter (je n'ai même pas voulu jeter un œil sur Le Monde ou France2)

Écrit par : DJon51 | lundi, 29 juin 2009

L'article post-mortem le plus intéressant sur Michaël Jackson, sa vie, son oeuvre, sa complexité humaine : http://www.laviedesidees.fr/Il-etait-une-fois-Michael-Jackson.html

Et c'est, bien sûr, signé La Vie des Idées

Écrit par : Sylvain | lundi, 29 juin 2009

I lovve you michael jackson YOU ARE MY LIFE
MICHAEL JACKSON N EST PAS MORT "http://www.francesoir.fr/videos/et-si-michael-jackson-etait-vivant.html"see this movie ok

Écrit par : safa | mercredi, 09 décembre 2009

http://www.francesoir.fr/videos/et-si-michael-jackson-etait-vivant.html

Écrit par : SAFA MICHAEL | mercredi, 09 décembre 2009

En y repensant, je trouve la presse vraiment hypocrite. Il y a plusieurs années, michael jackson avait fait l'objet d'un lynchage médiatique lors de son procès et, bien sûr, tous les médias étaient contre lui, souhaitant le voir tomber ( pour vendre et faire un scoop ? ). Depuis sa mort, c'est tout l'inverse, la presse en fait une idole, à juste titre me direz-vous. Cependant est-ce enfin son talent qui reprend le dessus ou est-ce encore une façon de vendre. Il faut dire que notre monde est pourri par l'argent ... Tout cela me laisse perplexe.

Écrit par : Jeux gratuits | dimanche, 24 janvier 2010

C'est bien connu, ce n'est qu'au décès d'un artiste que tout son talent est réellement reconnu. Dans le cas de M.Jackson son talent était reconnu de son vivant mais depuis son décès il fait l'unanimité. C'est vrai qu'il était une proie facile pour les médias, un être fragile que l'on disait égaré. Et avec ce talent, c'était une cible idéale. Pour ce qui est du profit post mortem, c'est certes commercial mais c'est aussi une façon de lui rendre hommage. Un hommage bien mérité pour une immense carrière.

Écrit par : Giochi per ragazze | jeudi, 04 mars 2010

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