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jeudi, 22 décembre 2011

Traversées viennoises

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Vingt-cinq ans. C’est le temps qu’il a fallu pour que le chef d’œuvre de l’Autrichien Axel Corti (1933-1993) sorte sur les écrans français. On sait prendre son temps dans l’hexagone...

Réalisé dans les années 1980, ce triptyque bouleversant tire sa force dans sa mise en scène nuancée et sa narration savamment découpée entre les personnages, permettant de reconstituer l’âme torturé d’une époque dont le passé a toujours du mal à passer. Le noir et blanc, ainsi que l’insertion d’images d’archives, nous donne la sensation de revivre la vie de ces réfugiés comme s’ils étaient nos grands-parents, comme s’ils avaient réellement appartenu à l’Histoire. Et l’on voit différentes langues qui s’entrechoquent, différentes villes qui se transforment à travers les yeux ahuris de cette communauté de protagonistes qui, autant que leur vie, tentent de sauver leur civilisation et leur culture là où leurs pas les mènent. Là où l’absurdité de la guerre les jettent.

 

La trilogie Welcome in Vienna (Wohin und Zurück) c’est le récit de la catastrophe européenne, du nazisme autrichien, de l’humiliation et de la mort, du déracinement forcé, du racisme décomplexé, de l’internement, de l’exil en Amérique, de la misère tant sociale qu’intellectuelle, du retour sur les terres ensanglantées de la vieille Europe, de l’amour malgré le chaos, du désenchantement brutal, de l’émigration au XXème siècle, du souvenir de la mémoire juive, du nouveau froid mondial. De Vienne en 1938 à Vienne en 1945 la boucle est bouclée mais le monde a basculé, irrémédiablement.

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lundi, 05 décembre 2011

L'identité ou l'altérité comme frontière intérieure

L'identité ou l'altérité comme frontière intérieure, Raphaël Enthoven, Keren Ann, forum Libération,Sylvain Métafiot,

 

Si certaines conférences (car peu étaient de vrais débats) furent quelque peu soporifiques durant le forum Libération, tel ne fut pas le cas de celle intitulée « Peut-on se construire sans frontières ? » réunissant la musicienne Keren Ann et le philosophe Raphaël Enthoven.

 

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Force fut de constater que face à Raphaël Enthoven, la pensée autobiographique de Keren Ann fit un peu pâle figure (pour ceux qui ne la connaitraient pas, c'est une sorte de Carla Bruni avec un cerveau, du talent et une très belle voix, bref le contraire d'« une pute à frange au bras d'un beauf à gourmette » comme dirait Gaspard Proust) tant le déroulement de la pensée de l'ancien présentateur de France Culture était fluide, accessible et bien construit.

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« La philosophie contemporaine permet une perméabilité des problématiques et des discussions »

Interview de Raphaël Enthoven


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A la suite de la conférence « Peut-on se construire sans frontières ? », Raphaël Enthoven a bien voulu répondre à nos questions. 

 

 

On sait que vous appréciez certains philosophes morts tels que Spinoza, Montaigne, Bergson… mais quel regard portez-vous sur la nouvelle philosophie, la philosophie contemporaine ?


Je crois qu’il n’y a aucune spécificité à la philosophie contemporaine sinon le fait qu’être philosophe aujourd’hui à trente ans c’est avoir reçu une formation hors d’un cadre idéologique qui était celui de l’avant chute du Mur de Berlin. A cet égard, il y a une perméabilité des problématiques et des discussions à laquelle nos prédécesseurs n’avaient pas droit. L’inconvénient de cela (mais je ne suis pas sûr que ce soit un inconvénient d’ailleurs) c’est le fait que l’on ne peut pas constituer un groupe. L’avantage c’est que ce sont des singularités qui prospèrent chacune dans son registre. Et puis, il faut saluer le fait qu’il y a aujourd’hui, quasiment à part égale, autant de philosophes femmes que de philosophes hommes, même si la philosophie n’a pas de sexe. C’est un renseignement sur l’égalité de l’accès à la culture.

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