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dimanche, 12 décembre 2010

Critique de film : Monsters de Gareth Edwards !

Monsters

 de Gareth Edwards

 Monsters-Affiche-USA-1.jpg

Caméra infra rouge, un militaire chantonne la Walkyrie, clin d'oeil à Apocalypse Now. On est pourtant bien loin des hélicoptères qui survolent la côte au son de Wagner pour traumatiser la population vietnamienne. Pas de vues aériennes grandioses ni de mise en scène spéctaculaire, Gareth Edwards qui vient pourtant des effets spéciaux a choisi de faire un film de science fiction minimal plus proche d'un road movie sentimental que de Terminator Renaissance. 


 

Une sonde de la Nasa avec des échantillons d'une vie extraterrestre s'est écrasée au-dessus du Mexique, causant l'apparition de nouvelles formes de vie dans la zone du crash et coupant la moitié du Mexique par une mise en quarantaine.  Six ans plus tard, les armées américaines et mexicaines tentent encore de maîtriser ces créatures. Un photographe doit escorter une jeune femme, la fille de son patron rédacteur en chef à travers cette zone pour rejoindre les Etats Unis.

 

Le réalisateur nous épargne les clichés du film de science fiction lambda, pas de monstres terrifiants, de petits bonhommes verts avec des voix de robot, le mystère et la peur viennent de ce qu'on ne voit pas. La rencontre fortuite de deux individus dans ce milieu hostile va permettre à cette histoire d'alien de prendre une teinte plus nuancée.

 

 Les aliens ne sont évidemment pas ce que l'on croit. Il est d'ailleurs dit clairement que ces êtres vivants venus du système solaire ne sont pas dangereux, sauf si on les provoque. Le danger vient en fait de ceux qui disent protéger la population, des bombes lâchées par les armées pour éradiquer cette espèce. Lors d'une soirée, les deux américains au détour d'une rue découvrent un cimetière allumé à la bougie en hommage aux victimes humaines de ces bombes. Critique politique de l'armée et de la politique d'immigration aux Etats Unis et en général de la part de Gareth Edwards.

 

Mais les aliens se sont aussi nos deux protagonistes, il est photographe et père d'un enfant qu'il n'a pas reconnu, elle est fille de bonne famille et s'apprète à se marier avec un homme qu'elle n'aime plus. Aucun des deux n'a envie de retrouver son quotidien et au fil de leur épopée, ils vont se lier surtout parce que la vie qui les attend ne leur convient pas. Ils deviennent étrangers à leur existence passée,  image d'un monde où l'individu victime d'aliénation est devenu son propre simulacre. D'ailleurs la seule personne qu'ils croisent au milieu des débris est une vieille femme qui semble avoir perdu toute sa tête. Mais on reste tout de même loin d'une vision philosophique à la Guy Debord.

 

 

La romance entre la Blonde platine, mini short en jean, pancho et le Brun, appareil photo à la main, chemise kaki ne prend pas vraiment. On aurait pu imaginer un Lost in Translation géopolitique  sans le côté branché mais l'émotion n'est pas au rendez-vous. A force de jouer sur le non évènement, le film devient assez ennuyeux. Le visage de l'actrice est sublimé par de magnifiques couchers de soleil donnant une teinte orangée, qui serait plus approprié de trouver dans le dernier Vogue magazine. On alterne entre plans serrés sur les visages et sur les objets pour rendre l'atmosphère inquiétante. Malheureusement, le spectateur risque lui aussi de devenir étranger au film en l'absence d'un vrai scénario et on regrette que le baiser des deux américains avorté par les militaires n'arrive qu'à la dernière scène.

 

Merci à Aurelie A. pour cette belle critique !

BANDE ANNONCE :

http://www.dailymotion.com/video/xe4upj_monsters-de-garet...

 

Commentaires

 

Merci pour cette critique ! C'est donc un film que je n'irai pas voir !

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