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mercredi, 02 juillet 2008

Libération de Ingrid Betancourt

Ingrid.jpgDépêche AFP non commentée :

La Colombie annonce la libération d'Ingrid Betancourt

BOGOTA — L'armée colombienne a libéré 15 otages, dont Ingrid Betancourt et trois Américains, otages des FARC. Le ministre de la Défense Juan Manuel Santos en a fait l'annonce mercredi lors d'une conférence de presse.

Information à confirmer bien sûr.

 

Commentaires

 

Salut mes ptits!!!
Oui alors je suis tombée en plein dans le journal mercredi soir quand suis rentrée du boulot et j'ai juste remarqué 1 chose en voyant I.B descendre de l'avion! Comment se fait-il qu'elle paraissait bien moins affaiblit que sur la photo qu'on nous avait montré il y a qq mois pour qq'1 qui ne se nourrissait quasiment +(elle paraissait pas perturbé plus que ca non plus)?
Bisou à vous

 

On ne peut que se réjouir de la libération d'Ingrid Betancourt, même si il ne faut pas oublier le calvaire que subissent les autres otages prisonnier de la jungle. (et puis ses références à Dieu m'exaspère mais ça c'est mon p'tit côté anti-clérical)


Plutôt que de disserter sur l'ex-otage franco-colombienne, intéressons nous aux FARC, les inventeurs, selon Philippe Val, du goulag itinérant. Jugez plutôt :


"La tristesse, c'est-à-dire la douleur, m'envahit à l'idée que ces connards existent. Quand on pense à ce que subissent leurs victimes, on se dit que leur 50 ans de guérilla pour changer le monde n'ont abouti, à force de traitements inhumains, qu'à les dégrader physiquement et mentalement. Pauvres merdes. Par leur faute, on se prend à faire le rêve imbécile de s'imaginer en Rambo, déboulant dans leur camp, hanarché de grenades, de bazookas et de lance-roquettes, pour dézinguer tous les méchants et lébérer tous les bons.


Leur insondable imbécilité nous renvoie dans un monde binaire, brutal, sans pensée, un monde de l'émotion débile et criminelle. Honte à eux. Comment des petits-bourgeois gauchistes, ici ou ailleurs, peuvent-ils nourrir quelque indulgence pour ces minables au prétexte qu'ils sont les derniers combattants de la révolution marxiste-léniniste ? Encore plus purs que Castro et Chavez, ils sont les derniers avatars du poster de Che Guevara qui surplombe encore quelques chiottes d'idéalistes constipés [j'adore cette tirade !].

Ne parlons pas du traffic de drogue, qui, depuis longtemps, est devenu leur boulot principal, et n'insinuons même pas que la Révolution n'est plus qu'une couverture effilochée pour justifier assassinat et business criminel. Ne parlons non plus de leur délire schizophrénique qui consiste à ne voir dans la vie humaine qu'un matériau sans valeur au service de leurs fantasmes. Non, parlons du fond des choses. A savoir l'idéologie qui les a motivés, qui les a séduit au point de crapahuter dans la jungle depuis 50 ans en enlevant des gens, en tuant des paysans et en trafiquant des produits qui font crever ceux qui les consomment.

Il s'agit de ce qui reste de l'idéologie communiste radicale. Ils en sont les derniers représentants. Et ce qui est intéressant, c'est qu'une fois qu'ils ont adoptés les thèses et les principes du système qu'ils défendent ils n'ont pas d'autres solution, quand arrive le temps des travaux pratiques, que de produire une machine totalitaire. Or on ne connaît pas d'exemple de système totalitaire qui ne rejette hors de toute légitimité - celle à vivre notamment - certaines catégories de l'humanité. C'est même la marque de fabrique du totalitarisme : l'exclusion de certains. Chez les nazis, la judéité, le communisme, la non-appartenance à la race aryenne, l'homosexualité, etc., étaient les critères suffisant pour exclure du droit de vivre - et de tout droit - les attributaires de ces catégories. Dans le totalitarisme communiste chinois ou khmer, il suffisait d'être un intellectuel et de porter des lunettes pour aller grossir la foule des morts-vivants croupissant dans les camps. Tout ce qui compte c'est la terreur des critères d'exclusion plutôt que les critères eux-mêmes. Les critères peuvent être n'importe, ce qui compte, c'est qu'il y en ait, et qu'ils servent de prétexte pour exclure des individus de l'humanité.

On nous dit d'être attentif à la différence entre le communisme et les autres totalitarismes, parce que le communisme était motivé par un rêve d'amour quand les autres l'étaient par un cauchemar de haine. Oui. Mais en tant qu'ils ont été totalitarismes, ils ont au moins un point commun. Si le communisme, le fascisme, et même le nazisme, ont été disqualifiés par l'histoire, ce n'est pas parce qu'ils étaient injustes, imbéciles, brutaux, transgressifs de leurs propres Constitutions, incarnés par des gansters sans foi ni loi, et gouvernés par des mégalomanes sadiques, non... Après tout, bien des régimes d'avant et d'après la guerre, sur tous ces points ne valent guère mieux. S'ils ont été mis au ban de l'humanité, c'est qu'ils ont en commun d'avoir mis en place un système permettant l'exclusion d'une partie de l'humanité. Les camps de concentration et d'extermination chez les nazis, le goulag russe, le laogaï chinois, etc.


Mais revenons aux FARC et à la question, maintes fois posée depuis deux générations, de savoir si le communisme portait en son sein l'accomplissement fatal d'un totalitarisme. S'il fallait en donner une ultime et misérable preuve, les FARC viennent de la donner au monde entier. Mao, Staline, Pol Pot avaient conquis des territoires. Leur administration, boostée par leur idéologie, a ensuite conçu des camps inhumains. Quelle différence avec les FARC ? Elle saute aux yeux : ils n'ont pas réussi à contrôler un territoire géographique et juridique suffisant pour y installer une administration, des frontières, un siège du pouvoir, des tribunaux, des casernes, bref, un Etat. Ce ne sont pas les dictateurs d'un pays mais les guérilleros d'une cause. Cette cause produit-elle du goulag ? Les FATC donnent la réponse : ce n'est pas la machine administrative qui produit l'horreur. C'est la cause elle-même, l'idéologie. Ces crétins de FARC n'ont pas de territoire ? Qu'importe, ils créent le goulag itinérant, constitué de ce qu'ils appellent des otages, et qui ne sont que les individus qui leur sont absolument nécessaire pour exercer le pouvoir suprême de dépouiller des humains de leur humanité. Ingrid Betancourt fut [les mille otages restant le sont encore] une victime du dernier goulag à l'ouest de Berlin. Un goulag misérable, qui erre dans la jungle, comme le sont tous les kapos du monde, communistes ou non.

Si l'on a tant de mal à échanger les otages c'est qu'au fond ils ne sont pas otages. Ils ne sont la monnaie d'échange de rien. C'est comme le doudou d'un enfant : il ne sert à rien objectivement, mais, si on le lui retire, il lui semble que la vie n'a plus de sens. C'est pareil avec le goulag mobile des FARC. La protection que leur offre la vie des otages est réelle, mais, au fond, ce n'est pas le principal. A leurs propres yeux, ils n'existeraient pas sans le crime qu'ils accomplissent jour et nuit, éveillés comme endormis, en arrachant au monde des vivants des hommes et des femmes pour les soumettre à l'inexorable horreur de vivre sans droits."


Personnellement, j'ai beau détester la manière droitière et autoritaire du Président Colombien Uribe (pourtant là c'est l'armée qui a sauvé Ingrid sans un coup de feu et sans un mort), j'espère que les FARC seront mis hors d'état de nuire définitivement.
Non, le mieux c'est qu'ils s'entretuent avec les milices d'extrême droite. Mais, tant que ces dernières seront plus ou moins soutenus par le gouvernement et que la blanche sera en circulation...

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