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lundi, 22 septembre 2008

Le sophisme crocodilien

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Ce raisonnement nous est présenté par Quintilien, un auteur latin du 1er siècle, dans son Institution oratoire, qui est un traité de rhétorique.


Un crocodile attrape un enfant qui jouait sur la berge d’une rivière et dit à sa mère : « Si tu me dis la vérité, je te rendrai ton enfant, mais si tu me dis quelques chose de faux, je ne te le rendrai pas ». La mère, habile dialecticienne, punit le crocodile en le mettant dans une situation impossible. Elle dit au reptile : « Tu ne me rendras pas mon enfant ! ».


L’animal se trouve alors en effet dans l’impossibilité d’adopter une quelconque attitude sans tomber dans la contradiction. Car, si la mère dit la vérité en disant : « Tu ne me rendras pas mon enfant », alors que le crocodile devra le lui rendre puisqu’elle a dit la vérité ; mais comme elle a dit « Tu ne me rendras pas mon enfant », elle n’a pas dit la vérité, et alors l’animal ne devras pas rendre l’enfant. Or, en ne rendant pas l’enfant, le crocodile fera que la mère aura dit la vérité, auquel cas…


La phrase prononcée par la mère est dite indécidable. Elle est de type suifalsificateur, c’est-à-dire qu’elle contredit elle-même ses propres conditions de vérité : elle est vraie dans la mesure où elle est fausse et fausse dans la mesure où elle est vraie…

 

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Sylvain Métafiot