mardi, 21 mai 2019
L’humanisme italien et la genèse du capitalisme
Article initialement publié sur Le Comptoir
Dans le domaine de la recherche historiographique du XXe siècle, les notions d’humanisme, de républicanisme et de renaissance ont toutes trois été liées à la thèse suivante : l’élaboration d’une pensée politique centrée sur l’homme, la liberté politique comme participation au bien commun. À travers les travaux d’historiens tels que Jacob Burckhardt, Max Weber, Werner Sombart, Hans Baron ou John Pocock, se déploie ainsi la question de l’apparition de la modernité européenne et des origines du capitalisme.
Le terme d’humaniste était employé couramment dès le XVIe siècle, tandis que l’humanisme apparaît dans la seconde moitié du XVIIIe siècle en Allemagne, et en France grâce à Jules Michelet. Cette notion correspondait à une période d’émancipation de la pensée qui contestait l’hégémonie de la religion.
La Renaissance et les idéaux culturels du XIXe siècle
Dans l’historiographie germanophone, l’œuvre de l’historien et philosophe Jacob Burckhardt a eu une influence énorme sur la manière de se représenter l’Italie, notamment à travers trois ouvrages importants : L’Époque de Constantin le grand (1853) ; Guide de l’art antique et de l’art moderne en Italie (1855) ; La Civilisation de la Renaissance en Italie (1860). Dans ce dernier, celui qui nous intéresse, il cherchait à définir l’attitude des hommes, à une certaine époque, devant le monde, souhaitant isoler un moment particulier de l’esprit humain. Il passe ainsi en revue des thématiques telles que : l’État considéré comme œuvre d’art, le développement de l’individu, la résurrection de l’Antiquité, la sociabilité et les fêtes, les mœurs et la religion.
16:08 Publié dans Politique | Tags : historiographie, le comptoir, sylvain métafiot, l’humanisme italien et la genèse du capitalisme, jacob burckhardt, max weber, werner sombart, hans baron, john pocock | Lien permanent | Commentaires (0)
jeudi, 23 juillet 2009
Le totalitarisme au concret
Politiques du logement en RDA

Attardons-nous un peu sur cette thèse ardue (désolé pour les néophytes) de Jay Rowell, chercheur au CNRS et membre du Groupe de sociologie politique européenne à Strasbourg. Ses travaux portent en général sur la sociologie de l'Etat communiste et l'histoire urbaine en Europe. Le présent ouvrage (cf. le titre de l'article) traite donc du régime politique de la RDA à travers la socio-histoire des instruments de domination bureaucratique et notamment des politiques du logement.
Depuis 1989, l'historiographie du système politique de la RDA a été marquée par un retour en force du paradigme totalitaire qui a placé le parti, l'appareil policier et l'idéologie au cœur de l'analyse. Cette lecture de la RDA comme un système dominé de manière absolue par le parti ne peut que reproduire, bien qu'à partir d'autres prémisses théoriques et normatives, les formes d'objectivation que le système produisait sur lui-même. Or, il semble que cette conception d'une domination « déjà-là », reposant in fine sur la contrainte physique, ne permet pas d'appréhender d'autres dimensions de l'histoire politique et sociale plus « quotidiennes ».
09:50 Publié dans Littérature | Tags : totalitarisme au concret, rda, etat communiste, parti socialiste unifié allemand, länders, allemagne, politiques du logement, jay rowell, sociologie, historiographie, livre, régime hypercentralisé, essai, sylvain métafiot | Lien permanent | Commentaires (0)