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samedi, 29 novembre 2008

Surfer avec les cons

L’article sur la notation (le système digg-like) de Google m’a rappelé l’expérience de Patrick Pelloux, le médecin urgentiste ayant tirer la sonnette d’alarme lors de la grande canicule de l’été 2003  :

« J’ai refusé d’appeler une ambulance pour un titulaire de la CMU qui peut marcher sans problème mais qui a découvert que tous ses déplacements pouvaient se faire gratuitement. Zéro ? Avec un psychiatre, nous avons tenté d’empêcher une femme de vingt ans de se suicider mais sa famille nous a engueulés et a refusé son hospitalisation alors qu’elle se noyait dans une dépression majeure. Zéro ou vingt sur vingt ? Un généraliste qui ne sera pas complaisant, zéro ? Un chirurgien qui refusera de refaire les seins d’une ado frustrée, zéro ? Mais ceux qui diront oui à tout ce que demandent les malades, vingt sur vingt !

Un site de notation des médecins va être mis en pla ce sur le Net, sur le modèle de celui qui a été fait contre les enseignants. Comme si la vie, l’éducation, les avancées de notre civilisation, les relations avec les professionnels ne devaient être considérées que du point de vue de la concurrence.


Et le singe découvrit Myspace



A travers ces jugements d’internautes anonymes, c’est l’humiliation des personnes qui est recherchée. Souvenez-vous de Laure Manaudou, ou même de Carla Bruni, ou encore de simples anonymes que la mode du happy slapping a jetés en pâture aux surfeurs du Web. Nous avons des technologies ultramodernes, mais des mentalités de néandertaliens.

La notation sur le Net, c’est la vindicte du minable érigée en principe. Noter nominativement les toubibs, ce n’est rien d’autre que de s’attaque au savoir, et à la relation intime entre le médecin et son malade. Même si elle est conflictuelle, elle est intouchable.

Désormais, plus besoin de lire la presse, d’écouter la radio, Google vous informe, sous licence américaine. Peu importe que l’info soit vraie ou complètement bidonnée. Plus besoin de séduire, puisque le romantisme est remplacé par Meetic. Quand aux dictionnaires, aux travaux universitaires, pffff…. Wikipédia est là, avec des pages entières d’informations souvent fausses. Mais, encore une fois, qu’importe. Ce qui compte, c’est le fantasme qui veut que la vraie vie, les vrais rapports sociaux, la vraie vérité – pas celle de ceux-qui-nous-cachent-tout -, c’est sur la Toile qu’on les trouve.

Le dossier médical ? Depuis presque cinq ans, l’Etat entretient une commission qui planche sur le « dossier médical partagé », mais Google et Myspace vont le mettre en ligne dans les mois qui viennent. La France invente la trottinette pendant que les autres en sont déjà à la navette spatiale. Navette qui conduit directement à la planète paranoïa. Car la notation de tout et de tous sur la Net, ce n’est pas autre chose.

La technologie et la communication doivent concourir au progrès de l’humanité, dans le respect des lois. C’est sans doute ce qu’a voulu rappeler le justice en condamnant les auteurs du site de notation des enseignants. Et c’est heureux qu’elle l’ait fait, car un jour ce sera toute notre existence qui sera évaluée : « M. Machin est mort, et ce n’est pas une grosse perte, car sa vie valait 3/20… » Alors, les ex-singes que nous sommes n’auront plus qu’à remonter dans leur arbre, voir si les bananes sont meilleurs sur Internet."

Sylvain Métafiot

lundi, 24 novembre 2008

Bouleversements chez Google…

google.jpg

Ladies & Gentlemen, voici l’instant geek de la semaine.
C’est la grosse actu geek de la semaine : Google va intégrer des votes et commentaires sur les résultats de recherches ! En quelque sorte, le géant américain adopte un système digg-like.

C’est quoi un digg-like ?
Vous connaissez probablement Digg et ses confrères. Le principe des digg-like est d’agréger divers articles autour d’un thème (sujets précis, actualités, scoop…). Les internautes votent pour ou contre les articles qu’ils ont respectivement aimé… ou détesté.
Concrètement, prenons un exemple :
Je suis blogueur. Afin de promouvoir mon blog ou un contenu quelconque que je juge intéressant, je vais sur Scoopeo (par exemple) et j’inscris l’article concerné (un extrait et un lien vers mon blog pour lire la suite). Les internautes qui aimeront mon article vont cliquer sur le pouce levé (+1 pour moi ! Youpi !). Lorsqu’il y a eu 20 clics sur mon article, celui-ci se retrouve en page d’accueil de Scoopeo. Et là mon frère, c’est le jackpot : étant donné que Scoopeo dispose d’un fort trafic, tous ces internautes vont voir directement mon article en arrivant sur cette page d’accueil. Ainsi, s’ils veulent lire la suite, ils vont sur sur Mapausecafé. A titre d’exemple, lorsque certains de nos articles se sont retrouvés en page d’accueil de Scoopeo, nous avons pu voir notre trafic quadrupler !!!

Ces digg-like sont indispensables à tous blogueurs qui se respectent ! Pendant que j’y suis, je vous invite à lire ce classement très intéressant des digg-likes français.

 

Google devient un digg-like…
searchwiki.jpgLa grande nouvelle de la semaine, c’est que notre ami Google a décidé d’adopter ce système de vote à ses résultats de recherches. Google a baptisé ce système « Search Wiki ». Rien à voir avec Wikipédia, si ce n’est que les avis sont émis par les internautes eux-même.
L’idée est très intéressante. En effet, cela va permettre de sélectionner un contenu de meilleure qualité : les articles les mieux notés arriveront en tête des pages de recherches. C’est donc une refonte en profondeur de l’algorithme Google. Pour vous faire une idée concrète du projet, cliquez sur l’image ci-contre pour visualiser le Search Wiki.

Alors, vers des recherches plus intelligentes ?
Oui. En effet, je pense que cela va faciliter l’obtention de l’information.
Cependant, je me pose une question, étant donné l'envergure de G. Les internautes qui votent pour ou contre ne disent pas que « J’ai trouvé cet article intéressant et de qualité (ou pas) ». Ils peuvent aussi dire : « Je ne suis pas d’accord avec l’auteur. Je pense qu’on ne peut pas critiquer les religions (au hasard) ». Ainsi, un danger s’expose à l’internaute : celui de ne plus avoir facilement accès à des contenus à « idées minoritaires ». Pour moi, c’est une forme de tyrannie de la démocratie. C’est pour cela que je suis contre ce nouveau système qui est assimilable à une forme de « pensée unique » et de censure.

Avec ce que je dis dans mon article, nous verrons si Google est suffisamment « bon joueur » pour en référencer l’intégralité.