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jeudi, 29 mars 2018

Une affaire de femmes : « Ouaga Girls » de Theresa Traore Dahlberg

 

Article initialement publié sur Le Comptoir

 

Sélectionné au festival Visions du Réel et au festival Panafricain du Cinéma de Ouagadougou, « Ouaga Girls », premier long-métrage de Theresa Traore Dahlberg, suit pas à pas la formation de jeunes Burkinabées dans leur apprentissage de la mécanique automobile. Un choix professionnel osé et ardu dans un pays où – malgré une vague révolutionnaire et démocratique ayant modifié le paysage politique ces dernières années – le patriarcat domine toujours les mentalités. Un documentaire d’un féminisme solaire qui montre que s’émanciper c’est avant tout plonger joyeusement les mains dans le cambouis.

 

Dans un pays où l’agriculture représente 80 % de son économie, la décision d’entamer une carrière dans le secteur professionnel de la mécanique auto n’est pas une sinécure. Faire ce choix en étant une femme redouble l’audace, remettant en cause de sévères préjugés sur leurs capacités à exercer une autre fonction que mère au foyer, coiffeuse ou esthéticienne.

 

Car la condition des femmes au Burkina Faso n’est pas des plus riantes : sous-représentées dans l’enseignement secondaire et supérieur, souffrant d’un analphabétisme élevé, subissant des mariages précoces et forcés. Par ailleurs, les mutilations génitales ont beau être interdites depuis 1996, elles restent encore largement pratiquées. Ajoutons enfin à ce sombre tableau les assauts répétés d’attaques terroristes depuis 2016 (huit militaires tués lors de la dernière en date, du 2 mars dernier) du fait de la proximité du pays avec l’instabilité sahélienne et un indice de développement humain terriblement bas (185e sur 188).

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