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samedi, 19 février 2011

De l’immortalité

De l’immortalité, Maxime Bost,

 

 

Lançons-nous d’emblée dans le vif du sujet, dont le titre, d’un pompeux emprunté aux Lumières, vous à sans doute mis l’eau à la bouche (ou alors je n’y comprends rien à la psyché humaine).

Bref ! L’immortalité disais-je donc !

 

Depuis toujours, l’homme rêve d’être immortel ! Les religions ont d’ailleurs toutes capitalisées sur ce fantasme, que ce soit par la réincarnation, ou encore l’immortalité de l’âme - j’en passe et des meilleurs - afin de nous rassurer (et de nous manipuler, les deux étant complémentaires).

 

Mais voilà qu’un pavé atterrit dans la mare aux canards avec l’apparition, en 2002, d’un groupe scientifique appelé SENS (Stratégies for Engineered Negligibles Senescence) dont le projet n’est, ni plus ni moins « l’extension radicale de l’espérance de vie humaine », avec pour objectif ultime, son immortalité (du moins temporelle).


Là, c’es le moment ou l’on se dit : « ça va les chevilles ? »… Et pourtant… Il semblerait que leurs recherches se concrétisent sur certains points. Ils ont d’ors et déjà réussi à augmenter l’espérance de vie de souries de laboratoire de manière significative, faisant passer celle-ci de 3 à 5 ans, soit à équivalence humaine de 80 à 150 ans. Ce qui est énorme.

 

Enfin, en septembre 2010, le professeur Vladimir Skulachev, de l'université de Moscou, annonce avoir complètement stoppé le vieillissement chez des souris au moyen d'un antioxydant pénétrant tout l'organisme et inoffensif pour ses organes vitaux. Cette découverte est en cours de validation.

 

Les chercheurs estiment donc, qu’à la vitesse ou avancent leurs recherches, ils pourraient rattraper, à terme, le vieillissement de personnes vivants actuellement (comprenez : leur donner des années d’espérance de vie plus vite qu’ils n’en vivent), les rendant, pour ainsi dire virtuellement immortels.

 

Tout cela pour lancer un débat, que j’imagine d’avance passionné, sur l’immortalité possible de l’espèce humaine.

Serais-ce une bonne chose ? Une mauvaise chose ?

 

De l’immortalité, Maxime Bost,

 

 

Nombreux sont les philosophes, intellectuels, écrivains, réalisateurs, etc. à s’être emparés du sujet.

 

Tout le monde connait le célèbre Connor Macloode (Highlander) ou son cousin Duncan (le héros de la série éponyme), héros immortels condamnés à s’entre-tuer pour qu’il n’en reste qu’un. Ou encore Dorian Gray, célèbre personnage d’Oscar Wilde dont le portrait vieillit à sa place. Est-ce bien utile de continuer comme cela tant la liste est longue et non exhaustive ?

 

Ces personnages, aussi divers qu’ils soient, semblent tous avoir un point commun pour ce qui est du côté négatif de leur immortalité. Ils voient leurs amis, leur famille, naitre, vivre, vieillir et mourir autour d’eux… un bien cruel destin pour des âmes sensibles. De plus, ils n’ont pas choisi leur immortalité et la subissent comme un fardeau.

 

Et c’est la que nos petites histoires divergent avec la réalité. Enfin… la science-fiction qui devient palpable grâce (ou à cause) de ces avancées. Car si l’on suit le raisonnement de nos amis scientifiques (ais-je entendu hérétiques ?), pas de solitude dans l’immortalité puisqu’ils la voient comme quelque chose de librement disponible… Pas d’obligation non plus, puisque chacun restera libre de prendre ou non le traitement…

 

Alors ou est le problème capital qui fait que cela ne doit jamais arriver me direz vous ?

Personnellement, je n’en vois pas. Il y a certes un certain nombre de problèmes lié à ce genre de logique, tels la démographie, ou encore la vision de l’être humain en tant qu’être éphémère, qui ne trouve d’intérêt dans ce qu’il fait parce que son temps est compté.

 

Pour le premier problème, des solutions simples de restriction des naissances sont parfaitement applicables et restent humaines si elles sont appliquées de manière plus intelligente et plus respectueuse qu’en Chine.

 

Pour ce qui est du second problème, une objection communément admise, ces avancées ne rendent pas l’être humain invulnérable, seulement « immortel temporellement ». Un accident ou une maladie grave pouvant toujours emporter n’importe qui. Et, statistiquement, plus l’on vit et plus on a de chance d’avoir un accident mortel (c’est con hein ?).

 

Tout cela pour dire que cette évolution ne devrait, à mon sens, pas changer grande chose à notre mode de vie, juste nous donner plus de temps pour en profiter, pour s’instruire, pour construire. Ce serait également une chance pour l’évolution de l’espèce humaine de garder ses chercheurs plus longtemps et ainsi augmenter de manière considérable notre évolution technologique !

 

Je ne peux à présent ne pas aborder un des points les plus polémiques et sur lequel, de ma jeune expérience encore frêle, il m’est impossible de parler comme une personne d’expérience, à savoir le vieillissement.  Cette expérience naturelle de l’homme disparaitrait au profit d’un être « éternellement jeune » qui ne connaitrait, pour ainsi dire, jamais les affres de la vieillesse et l’expérience qui s’y rapporte.

 

Est-ce une mauvaise chose dans le fond ? Si l’on calcule de manière purement rationnelle, le cout de cette expérience est extraordinaire puisqu’il consiste en l’amenuisement de toutes les capacités physique d’abord, puis psychiques ensuite de l’être humain. Le vieillissement vaut-il le coup ? A vous de me donner votre avis là-dessus.

 

Enfin, un dernier point me vient à l’esprit. Il s’agit de la remise en cause de l’âge comme critère de respect. En effet, si, physiquement, j’ai le même âge que mes parents et mes grands parents (dans le cadre où j’ai eu la chance que mes parents aient l’autorisation de procréer hein !), cela ne remettrait-il pas en cause un certain mode de fonctionnement de notre société ? De ses mœurs ? Il ne serait en effet plus choquant de voir un homme de 80 ans avec une jeune femme de 25, vu que, physiquement, ils se ressembleraient beaucoup…

 

La encore, je ne suis pas assez calé en philosophie pour répondre à cette question, bien que je doive avouer que les questions de mœurs me passent largement au dessus de la casquette de manière générale !

 

En espérant ne pas vous avoir perdus en cours de route !

 

Maxime Bost


(Merci à Sylvain d’avoir publié cet article et de m’avoir fait découvrir ce sympathique site que je suis régulièrement depuis quelques années et dont je ne me lasse pas)

 

Commentaires

 

C'est nous qui te remercions Maxime pour cet article très bien écrit et qui soulève effectivement des questions très intéressantes.

Si l'homme était "immortel" je crains que la vie serait bien plus fade et que nous resterions au stade de maturité d'un enfant moyen de 12 ans...

Il est vrai que l'âge est un critère de respect actuellement, ce qui est d'une certaine façon trop poussé selon moi, en effet bien souvent la jeunesse peut aller aussi loin dans les idées et les actes (voir parfois plus loin) que nos ainés... Je me réfère à la citation suivante : " Aux âmes bien nées la valeur n'attend point le nombre d'années !

Par contre, l'immortalité est recherchée bien souvent aujourd'hui, notamment car tout le monde a envie d'une certaine manière de laisser son empreinte....

Alors pour ou contre l'immortalité, d'un point de vue égoïste on pourrait dire "pour", on n'aurait jamais à souffrir de la perte de certains de nos proches, dans un tout autre point de vue, je serai contre parce que me supporter infiniment serait sans doute très dur à vivre :p ! Pour le bien de tous il vaut mieux se savoir "mortel" cela nous pousse à prendre des décisions et à vivre notre vie, plutôt que subir notre immortalité et donc procrastiner sans arrêt !

Merci pour cet article encore et au plaisir !

Didier

 

La volonté de devenir immortel est un vieux rêve de savant fou. Qu'il ne faut pas confondre avec l'augmentation de l'espérance de vie due aux progrès de la médecine.

Je ne vois aucun avantage à être immortel car non content de nier l'une des conditions première de l'homme qui est sa mortalité, ce dernier n'éprouverait plus le besoin de faire quoi que ce soit dans la limite du temps que la nature lui a imparti. En somme il remettrait éternellement tout au lendemain, n'ayant pas de raison de se presser.
C'est la fugacité de la vie qui donne de la valeur aux actes et aux choses que nous créons.
Avec l'immortalité je crains que les arts finissent pas disparaître.

Comme le dit le poète épicurien Lucrèce : A se convaincre au plus intime de soi de la fugacité de toute existence, on confère à celle-ci, et à chacun de ses moments, le plus grand prix.
Mourir est par-ailleurs une nécessité qui s'impose à chacun. La peur de mourir vient en fait de ce que l'on ne sait pas vivre, rongé par les angoisses et les insatisfactions perpétuelles - "chacun s'éfforce de se fuir" (III, 1068).
En somme, la vie n'est pas plus plaisante si elle est plus longue, et le temps de notre mort ne sera pas moins éternel, qu'elle intervienne maintenant ou plus tard.

Réflexion datant de 94 avant J.-C....

 

Ton argument est valable dans le cadre d'une immortalité totale (face au vieillissement, aux maladies et aux accidents).

Dans mon article il est question que de l'immortalité temporelle. On ne vieillit plus, c'est tout. reste donc les maladies et les accidents pour s'occuper de nous.

Statistiquement donc, on est obligé de mourir un jours ou l'autre d'un accident ou d'une maladie. Le seul changement (capital certes mais seul) est que l'homme ne se décrépirais plus et resterais jeune jusqu'à sa mort.

Après, je suis d'accord avec toi que l'immortalité totale deviendrait particulièrement chiante... Mais si on a encore toutes nos chance de mourir, nous ne changerons pas pour autant notre mode de vie à court terme.

 

Il me semble pourtant que la notion d'immortalité temporaire (et non temporelle) est un oxymore. Soit l'homme est mortel soit il ne l'est pas, il n'y a pas d'entre-deux possible.

Au même titre que la "jeunesse éternelle" est synonyme d'immortalité.
La seule distinction valable est donc celle entre l'immortalité et l'allongement de l'espérance de vie.
Mais même dans ce cas, je ne vois pas l'intérêt de vivre jusqu'à 150 ans.

Quoi qu'il en soit, le désir d'immortalité relève bel et bien d'un sentiment de peur envers la vieillesse et, a fortiori, envers la mort.

 

Peur envers la mort non, on y passera tous un jours de toute façon... peur envers la vieillesse et la dégénéressence qui te résignent à renoncer une à une à toutes les activitées que tu aprécies, te rend sénile et inconstant... oui.

 

La nature est bien faite ! Elle nous fait vieillir pour mieux nous preparer a la mort , je m explique ! L homme de 90 ans qui va mourir est fatigue , laid , il a perdu tous ces amis et tous ces reperes .. Il est heureux d en finir ! Le meme homme , s il avait l apparence et la sante d un homme de 25 ans , deviendrai fou a l idee de devoir mourir et ses proches ne s en remettraient pas non plus ! Les chosrs sont donc bien comme elles sont , la veritable horreur ce sont les maladies qui peuvent surgir a n importe quel moment de la vie

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